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2016 : Une échéance de vie ou de mort !

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2016 : Une échéance de vie ou de mort !

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Tout le Monde est anxieux et fourbit ses armes

Ni en 2006 ni en 2011 on n’avait pressenti une échéance électorale aussi lourde d’effervescence et de menaces d’éclatement d’une nation que celle encore hypothétique de 2016. La toile de fond de cette fermentation et de ce danger est sans doute le départ ou non de Joseph Kabila à l’issue de son second mandat constitutionnel.

La majorité des citoyens congolais comprenant la classe politique et la société civile, toutes sensibilités confondues ainsi que la communauté internationale, respectueux de la légalité et favorables à l’alternance démocratique en RDC, sont unanimement du même avis que le Président Joseph Kabila, au terme des sa présente deuxième mandature, devra se retirer purement et simplement, et cela va de soi.

L’Union européenne et l’administration Obama à Washington l’ont déjà souligné à l’intention de ceux qui sont actuellement au pouvoir en RDC. L’opposition et la société civile conseillent gentiment aux cadres et aux membres de la mouvance présidentielle régnante d’apprêter déjà leurs valises, car Joseph Kabila est constitutionnellement disqualifié et mis hors concours pour 2016. Sont-ils capables de capter ce message pourtant clair ou bien ils préfèrent y demeurer sourds ?

L’effervescence et les menaces d’éclatement de ce pays montrent bien que les dirigeants actuels et ceux qui leur conseillent de s’en aller ne sont pas sur la même longueur d’onde, ni au même diapason. Les dirigeants et ceux qui gravitent dans leur orbite sous le label de l’alliance de la plate-forme au pouvoir, entendant à tout prix se maintenir à jamais, ils ne sont pas en panne de combines, de fantasmes et d’imaginations même les plus louches pour atteindre leur objectif. Il s’ensuit un concert indescriptible de voix cacophoniques qui retentissent de toutes parts.

Dans le camp de la mouvance présidentielle ou du côté de ses adversaires, tout le monde est anxieux et fourbit fébrilement ses armes. 2016 est pour tous une échéance de vie ou de mort. Les adversaires sont déterminés à faire triompher l’alternance démocratique au scrutin de 2016 ; mais ceux qui savourent les délices du pouvoir au point d’en être ivres, cherchent désespérément à quelles branches se rattraper, ne trouvant toujours que les branches sèches et pourries qui les mettent encore en fâcheuse posture.

Concertations politiques regroupant des cadres de la cour et des renégats de l’opposition et de la société civile alléchés par l’appât d’un gouvernement de large ouverture à la mouvance présidentielle revue et augmentée.

Menaces d’éclatement d’une nation

Composition et publication sur commande d’élucubrations pseudo-scientifiques pour justifier la nécessité de procéder à la révision de la Constitution pourtant inopportune à tous égards. Des tentatives subtiles de contourner astucieusement la révision directe par le moyen d’un échéancier électoral douteux qui remplace le suffrage universel direct de l’élection des députés provinciaux par le suffrage indirect opéré par les élus locaux.

Le retour acrobatique controversé de l’abbé Apollinaire Malumalu à la tête de la CENI, au mépris de l’objection formelle exprimée par l’Episcopat Congolais (CENCO). La persécution organisée des opposants pour briser leur moral en entravant leurs activités en public ; dispersion brutale des manifestations ; arrestation et détention arbitraire de leurs partisans.

Confiscation des médias publics ; le culte de la personnalité et instauration du principe de la pensée unique. Matraquage médiatique de l’obscurantisme et de la crétinisation de la société. Tendance à la robotisation de l’élite intellectuelle et à la promotion des tares sociales. Autant de manœuvres sournoises et fourbes auxquelles on recourt pour pouvoir s’accrocher contre vents et marées.

Cette effervescence et ces menaces d’éclatement d’une nation montrent aussi clairement qu’il y a crise de légitimité dont souffre le pouvoir issu du scrutin du 28 novembre 2011.

On a beau tenter d’occulter ou de taire la vérité des urnes, mais elle est toujours là, affectant irrésistiblement les institutions comme un cancer.

C’est parce que les élections de novembre 2011 étaient frappées de ce mal que l’échéance de 2016 devient visiblement une question de vie ou de mort, avec en perspective la représentation éventuelle de Joseph Kabila pour la 3e fois consécutive après sa présente seconde mandature. Pour l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et tous ceux des Congolais qui ne démordent pas de la revendication de la vérité des urnes de la présidentielle du 28 nombre 2011, l’échéance de 2016 resterait chimérique tant que le problème n’aurait pas été résolu. Le scrutin de 2011 a été pire que celui de 2006, et fraudes et tricheries allant crescendo, il en serait de même en 2016, car jamais deux sans trois.

C’était sans doute avec l’aval et la complicité des puissances impérialistes occidentales qui tenaient à parachuter leurs intendants soumis au détriment des leaders nationalistes et patriotiques.

Déchirement du tissu social

Mais ces intendants semblent s’être compris et avoir déçu, à tel point que leurs parrains voudraient s’en débarrasser. C’est ainsi que Washington et Bruxelles (UE) pressent Kinshasa de respecter la Constitution, ce qui sous-entend organiser impérativement les élections et passer la main. L’opinion nationale, la classe politique, la société civile sont farouchement hostiles à toute manœuvre de bas étage visant à perpétuer le règne de l’arbitraire, de l’injustice et de la médiocrité dans ce pays.

Une pétition exigeant le départ de l’éminence grise Apollinaire Malumalu est mise en circulation et connaît beaucoup de succès dans la collecte des signatures. Adorateur du veau d’or set insensible au déshonneur, l’homme n’est pas gêné de dire que cette pétition est un coup d’épée dans l’eau !

Mais il doit savoir qu’il ne perd rien pour attendre. Si en 2006 il s’était retiré avec des dommages calculés, il ne sera pas de même la prochaine fois dans cette drôle de galère où il s’est embarqué.

Le pasteur Daniel Ngoy Mulunda qui était aussi arrogant et se moquait des cris de casse-cou et se trouvant aujourd’hui dans une traversée du désert qu’il était loin d’imaginer, se souviendrait de la prémonition qui lui prédisait qu’il pleurerait dans sa langue maternelle.

Quelles sont ces élections qui vont être organisées en 2016 quand au départ il n’y a même pas un semblant d’harmonie et s’engouement entre le pouvoir, la classe politique, la société civile et la CENI structure chargée de les organiser comme en 200 et en 2011 à titre symbolique seulement ? La rupture et la mésentente sont totales et profondes entre eux, y compris la fameuse communauté internationale qui devient de plus en plus méfiante et sceptique.

C’est très inquiétant et très dangereux. Des ingrédients d’éclatement et de déchirement du tissu social sont suffisamment accumulés que tout forcing pour instaurer une présidence à vis en faveur de l’autorité morale de la plateforme régnante, serait l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres.

Il y a de l’électricité si visible dans l’air qu’il faut être politiquement aveugle pour ne pas l’observer. Ceux qui s’acharnent à semer le vent doivent s’attendre à récolter la tempête qui en est la conséquence logique. La politique du pire finit par faire boomerang.

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