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Mines : plus de 30 ambassadeurs à Goma

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Mines : plus de 30 ambassadeurs à Goma

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Pour une traçabilité efficace dans ce secteur à l’Est de la RD Congo
En conviant ces diplomates aux assises qui s’ouvrent aujourd’hui, Martin Kobler entend témoigner de la détermination de la communauté internationale à ramener une paix durable dans cette région meurtrie et pour y attirer des investisseurs étrangers, afin de donner du travail aux jeunes

37 ambassadeurs accrédités en République démocratique du Congo, conduits par le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC et chef de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), Martin Kobler, sont arrivés samedi 22 mars dernier à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, pour participer à la deuxième conférence minière dans cette partie de la République démocratique du Congo, sous le thème  » Gestion durable et transparente des ressources naturelles de la RDC post conflit ».

Au moins 800 visiteurs sont également attendus dans cette ville pour prendre part aux assises qui s’ouvrent aujourd’hui lundi 24 mars 2014 sous le haut patronage de Joseph Kabila.

Le premier ministre Augustin Matata Ponyo et les membres de son gouvernement assistent aussi à l’ouverture de ce forum de deux jours.

Heureux d’accueillir ces assises après de longues années de guerre et leurs conséquences dramatiques sur les conditions de vie des populations, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, pense que  » la présence de ces ambassadeurs dans la province du Nord-Kivu est un signe fort qui témoigne la détermination de la communauté internationale dans la restauration de la paix et la sécurité non seulement au Nord-Kivu mais aussi en RDC en générale  » A en croire ce dernier, les 37 ambassadeurs seront les interprètes de la province pour faire venir les investisseurs et créer des emplois aux jeunes. Car, dans cette province, plusieurs jeunes se sont lancés dans des groupes armés pour occuper les zones riches en minerais.

Les attentes des Nord-Kivutiens

Dans cette province, le secteur minier se porte mal. La population locale attend un signal fort de la part de Joseph Kabila, pour mettre un terme au pillage des ressources minières, afin que celles-ci profitent d’abord aux populations locales.

Le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, explique pourquoi la deuxième édition de cette conférence va évaluer, en plus des mines, les ressources naturelles.

 » Nous voulons faire voir à l’opinion nationale et internationale que tout ce qu’on dit sur la République démocratique du Congo au sujet de la gestion des ressources minières et naturelles n’est pas juste. Et nous nous efforçons à ce qu’il n’y ait rien à dire dans la gouvernance du secteur minier « .

Les propos du ministre Kabwelulu sont loin de convaincre, d’autant plus que la fraude et la corruption a toujours minée ce secteur minier au Nord-Kivu, au Katanga et dans d’autres provinces du pays.

Différents rapports des Ong locales et étrangères ont confirmé cette situation déplorable, indexant aussi bien les autorités politiques que militaires, nationales qu’étrangères. La fraude était opérée aussi bien par les Congolais que par des Rwandais et Ougandais impliqués dans la guerre.

Il y a de cela près de quatre ans, Joseph Kabila avait interdit toute activité d’exploitation de minerais au Nord-Kivu, après avoir constaté une anarchie totale et la corruption dans ce secteur. Il avait suspendu de six mois l’exploitation minière sur toute l’étendue du territoire Walikale.

Deux facteurs majeurs justifiait sa décision: la fraude à outrance constatée dans l’exportation des minerais à Walikale et l’insécurité liée à cette activité, surtout que les carrés miniers de cette zone attiraient des militaires FARDC et des miliciens qui s’adonnaient à une exploitation illégale.

Cependant, des soldats congolais et des groupes armés ont continué le commerce illicite de minerais dans cette partie du pays, malgré la suspension pendant six mois de l’exploitation minière artisanale, chose dénoncée par l’Ong Global Witness dans son communiqué du vendredi 4 mars 2011.

Ensuite, il y a eu un embargo de fait, selon la Fédération des entreprise du Congo (Fec), suite à la loi américaine Dodd Franck contre le trafic de  » minerais de sang « , c’est-à-dire issus des zones de conflits.

En conséquence, l’activité minière est sensiblement réduite sur le terrain. Les comptoirs d’achat des minerais ont presque tous fermé et la fraude a augmenté, selon des sources proches de la Fec.

Les habitants du Nord-Kivu espèrent que les assises qui s’ouvrent aujourd’hui vont mettre définitivement un terme à la fraude et favorisent un réel développement du secteur minier dans cette province.

Selon un Gomatracien,  » c’est une occasion en or que nous avons, nous populations du Kivu, de demander à tous les investisseurs étrangers qui viendront à cette conférence que les Rwandais ne doivent plus être les commissionnaires des nos mines.

Nous voulons que les investisseurs viennent traiter directement avec nous. L’argent des mines, nous ne voulons plus qu’il passe encore par Kigali ou l’Ouganda. Ça doit passer directement entre les mains des Congolais « .

Bien avant cette rencontre, les coordinations de la société civile de différentes provinces de la RDC s’étaient réunies à Goma pour harmoniser leurs points de vue et trouver un message unique à livrer lors de ces assises. Selon elles, la gestion des ressources naturelles en RDC pose encore problème et ne profite pas à la population.

Par Lefils Matady

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