Accord politique de l’UA : la société civile toujours divisée
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Dernières à se prononcer après ces travaux, la « LICOPADEL » relève que la RDC présente des signaux du chaos d’après le 19 Décembre 2016, alors que la « Socipo Africa » se dit satisfaite de la fin de ce forum!
Les travaux tenus à la Cité de l’UA (Union africaine), à Kinshasa, appelés « Dialogue politique », dont la clôture est intervenue le 17 octobre dernier, continuent à défrayer la chronique à travers la RD Congo et à l’étranger. Les organisations de la société civile ne cessent de se prononcer sur les travaux du Camp Tshatshi. Elles sont divisées sur l' »Accord politique » ayant sanctionné la fin de ce dialogue.
La LICOPADEL (Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’Homme et les élections) et la Socipo Africa (Société civile populaire pour l’Afrique) sont les dernières organisations à réagir à l’issue de ces travaux de l’UA, à Kinshasa.
Ainsi, la première relève que la RD Congo présente les signaux du chaos après le 19 décembre 2016, la date de la fin officielle du deuxième et du dernier mandat de l’actuel chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila Kabange, conformément à la constitution du pays. La deuxième organisation se dit satisfaite de la fin de ce forum.
Pour la première organisation, la LICOPADEL a relevé que « pendant que d’un côté, les signataires de l’Accord politique du Camp Tshatshi apprêtent vestes, robes ou jupes, limousines et champagne en prévision de la prise de leurs nouvelles fonctions au sein du gouvernement de Transition et du Comité de Suivi du dialogue, il y a de l’autre côté la levée de boucliers tant au niveau de l’opposition et des organisations de la société civile interne que de la communauté internationale ». Elle avertit que, le chaos pressenti par les Nations Unies, dans leur rapport du mois de mai 2016, semble se profiler à l’horizon avec la multiplication des signaux négatifs.
LICOPADEL indique les signaux négatifs
Dans les signaux négatifs, elle a relevé comme premier, « le manque d’inclusivité » du dialogue suite au boycott du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement qui pèsent le plus au sein de l’opinion nationale. Cette tare ne cessera d’accompagner ceux qui ont choisi le passage en force pour le glissement du calendrier électoral jusqu’en avril 2018, et pourquoi pas au-delà, dans l’incertitude la plus totale du lendemain.
Le deuxième signal négatif, a-t-elle soutenu, est « le rejet pur et simple des conclusions de ce forum » par les masses populaires, qui l’ont clairement manifesté à travers leur totale et libre adhésion à la « journée ville morte » décrétée le mercredi 19 octobre 2016 par le même « Rassemblent ».
Dans l’analyse, la LICOPADEL a, en outre, relevé bien que la « majorité silencieuse » n’ait pas versé dans des actes de violence contre le pouvoir en place et ses symboliques, la paralysie totale des activités à Kinshasa et dans plusieurs villes du pays était suffisamment éloquente pour exprimer la rupture totale entre le peuple et les signataires de l’Accord politique » de la Cité de l’UA.
Ainsi, la leçon du jour était que le « préavis » adressé au chef de l’Etat par le Rassemblement pour lui signaler que « son-mandat expire le 19 décembre 2016 » a reçu un total soutien de Kinshasa et du Congo profond.
Un autre signal négatif est venu de l’Union Européenne, qui a menacé de sanctionner des hommes au pouvoir à Kinshasa (interdiction de séjour dans les 28 Etats d’Europe, hypothèse de poursuites judiciaires devant la Cour Pénale Internationale) et de suspendre la coopération structurelle avec la RDC.
D’autres signaux négatifs sont apparus à travers l’envoi par la Procureure de la CPI (Cour Pénale Internationale), du 16 au 20 octobre 2016 à Kinshasa, d’une équipe chargée d’enquêter non seulement sur les violences des 19 et 20 septembre à Kinshasa, mais aussi sur les atteintes futures aux droits de l’homme en RDC dans le cadre du processus électoral.
Il y a aussi le rejet de l’Accord du Camp Tshatshi par des personnalités proches de la majorité présidentielle, cas d’Adolphe Muzito du Palu, qui a fait une révélation de taille que la majorité des participants l’ont signé sans avoir au préalable pris connaissance de son contenu. On n’oublie pas la réaction de la CENCO, qui exige un large consensus autour d’une éventuelle transition et la tenue de la présidentielle en 2017 au plus tard.
Quant à l’Accord politique du Camp Tshatshi, le flou est total quant à la durée réelle de la période de transition, à la date précise de la tenue des élections combinées présidentielle, législatives nationales et provinciales, à l’engagement du Chef de l’Etat de ne pas briguer un troisième mandat. Plus grave, l’alinéa 4 de l’article 12 de l’Accord du Camp Tshatshi fait état de la probabilité de changement de système électoral afin de réduire les coûts des élections.
Un aspect important toujours relevé par la LICOPADEL, ce que les observateurs voient dans cette incise l’intention, de la Majorité au pouvoir d’initier un référendum constitutionnel et de supprimer le « suffrage universel direct » pour certains scrutins, dont la présidentielle. Dans pareille perspective, la voie serait ouverte à un nouvel ordre institutionnel en RDC, ce qui devrait conduire à « effacer le tableau » pour un mandat comme celui du Chef de l’Etat, pourtant hermétiquement verrouillé par le législateur tant en ce qui concerne la durée et que le nombre.
Socipo Africa dans l’allégresse
Satisfaite de la fin des travaux du dialogue, cette autre organisation se dit être dans l’allégresse et soutient que ce forum fait partie de voie et moyen républicain et démocratique pour sortir le pays du marasme politique. Elle félicite ainsi le facilitateur ainsi que les co-modérateurs de ces travaux. Pour cette organisation, le gouvernement de l’union nationale est très attendu pour respecter le pari de la paix avec les trois axes.
Il s’agit de « zéro Congolaise et Congolais qui va trouver la mort du fait des consultations électorales à venir, zéro Congolaise et Congolais qui doit partir en exil politique du fait des prochaines consultations électorales et de zéro cas de contestation des résultats définitifs de vote ».
Par Lucien Kazadi T.






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