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Droits de l’homme : violations en hausse

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Droits de l’homme : violations en hausse

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577 cas en novembre par rapport à 434 cas enregistrés au dixième mois, selon le rapport du BCNUDH

Le Bureau Conjoint des Nations  Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a enregistré 577 violations des droits de l’homme sur le territoire de la République Démocratique du Congo (RDC) durant le mois de novembre 2016.

C’est ce qui ressort de la note du BCNUDH sur les principales tendances des violations des Droits de l’homme au cours du mois de novembre 2016. Ce chiffre représente une hausse importante par rapport au mois d’octobre 2016 au cours duquel 434 violations avaient été documentés.

Selon les résultats présentés, hier mercredi 14 décembre  lors de la conférence hebdomadaire de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), plus de 59% des violations des droits de l’homme ont été commises par des agents de l’Etat :

Police Nationale Congolaise (PNC), Forces Armées Congolaises (FARDC), Agence Nationale de Renseignements (ANR) et autres autorités administratives ou judiciaires dont 145 victimes d’exécutions extrajudiciaires.

Tandis que les groupes armés tous confondus ont été responsables de près de 41% du nombre total de violations documentées sur l’ensemble du territoire dont 93 victimes d’exécutions sommaires.

Contrairement au mois précédent, la note du BCNUDH renseigne que les principaux auteurs des violations des droits de l’homme documentés au mois de novembre 2016 sont les agents de la PNC avec 143 violations des droits de l’homme, soit 25% du nombre total de violations des droits de l’homme enregistrées pour le mois en revue et une hausse par rapport au mois d’octobre 2016 (114 violations).

Néanmoins, les militaires des FARDC ont été responsables de 140 victimes d’exécutions extrajudiciaires, dont la plupart ont été documentées pendant le mois en revue lors d’une mission d’enquête spéciale au Kasaï Central et commises entre juillet et octobre 2016.

En ce qui concerne les groupes armés, les combattants des FRPI, à l’instar des mois précédents, sont les principaux auteurs, responsables de presque 26% du nombre total de violations des droits de l’homme commises par tous les groupes armés le mois de novembre 2016.

Une mission d’enquête déployée au Kasaï Central

Le BCNUDH a, du 7 au 17 novembre 2016, déployé une mission d’enquête spéciale dans plusieurs villages des territoires de Dibaya, Demba et Dimbelenge dans la province du Kasaï Central.

Le but est de vérifier les allégations de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire perpétrées à l’encontre des populations civiles aussi bien par une milice d’auto-défense répondant aux ordres du chef de Kamuina Nsapu que par les forces de défense et de sécurité déployées pour l’éradiquer.

« Le BCNUDH a pu confirmer qu’entre le 22 juillet et le 30 octobre 2016, et au cours d’au moins 17 incidents distincts, au moins 117 personnes auraient été tuées par balle, parmi lesquelles au moins 16 femmes et 22 mineurs dont sept filles, par des militaires des FARDC.

19 autres auraient été victimes d’atteintes à l’intégrité physique, huit d’atteintes au droit à la liberté et à la sécurité de la personne, 5 auraient été victimes de travaux forcés et au moins 6 personnes victimes de disparitions forcées par les mêmes auteurs.

Des pillages et des destructions de biens par les militaires des FARDC auraient aussi été documentés tout au long de la période sous analyse.

Les miliciens du chef de Kamuina Nsapu ont été responsables, quant à eux, d’au moins 7 victimes d’atteinte au droit à la vie, dont au moins 4 tuées par balle, et des incendies et pillages d’au moins 14 postes de police, 6 bureaux administratifs, 8 églises, 2 écoles et un centre de santé », révèle la même source.

D’une manière générale, les résultats de la mission ont montré que les combattants de la milice du chef de Kamuina Nsapu ont commis des exactions contre des installations et symboles étatiques.

Les violations perpétrées par les militaires des FARDC auraient, quant à elles, été commises surtout dans le cadre d’expéditions punitives à l’encontre des populations civiles suspectées de collaborer avec ces miliciens.

Par Tantia Sakata

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