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Football,Seul arbitre congolais à la CAN 2017, Olivier Safari : « Le niveau international permet à l’arbitre de s’ouvrir et de décider de manière responsable »

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Football,Seul arbitre congolais à la CAN 2017, Olivier Safari : « Le niveau international permet à l’arbitre de s’ouvrir et de décider de manière responsable »

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Olivier Safari était le seul arbitre de la RDC à la phase finale de la 31ème Coupe d’Afrique des nations disputée au Gabon. Comme arbitre international assistant, il a officié les matches Ouganda contre Ghana et Tunisie-Zimbabwe du tournoi deS poules.

Cet homme marié « d’une seule femme » et père de trois enfants est sorti  de cette expérience très « flatté par le comportement des arbitres et des équipes », au point de se décider à « travailler d’avantage pour ne plus jamais quitter ce niveau aussi longtemps que sa condition physique répondra ».

Quelles sont les leçons tirées de la CAN par rapport à sa prestation au niveau national et local dans sa prestation d’arbitre en général ?

Olivier Safari : « J’ai compris qu’on faire mieux que ce que nous faisons au niveau national. Quand un dirigeant se comporte dignement et se donne pour développer le football, il influence l’un ou l’autre acteur de football. Même les arbitres aussi fourniront de gros efforts pour être logiques et loyaux. Ce qui m’a le plus touché, c’est qu’aucune équipe n’a été plus spéciale que l’autre, le sifflet a retenti de la même manière pour tout le monde. C’était neutre, la meilleure équipe a gagné le match.

Quand le Gabon a été éliminé, les supportes gabonais ont quitté le stade sans casser quoi que ce soit. Personne n’a tenté de casser, ni d’injurier. Je me suis dit que, si c’était la RDC qui avait été éliminée ici à Kinshasa, le sujet aurait changé, serait devenu politique, on allait voir du « kuluna ». Cela doit être pour nous une école pour que le pays aille de l’avant ».

Quelle a été la sensation différente entre un match de la CAN et celui du pays ?

Olivier Safari : « Quand tu fais la CAN, il n’y a pas la politique derrière le dernier coup de sifflet. Tu fais ce que tu vois et tu n’as pas peur. Par contre ici chez nous, quand tu fais un match national, on te dit : « Tel a appelé, tel n’a pas voulu que tu fasses le match, on ne peut pas te programmer parce que tel autre ne t’aime pas… ».

Ici, on est frustré, stressé. L’arbitre risque de manquer de prendre une décision importante dans un match par crainte d’une personne. Le niveau international donne à l’arbitre la possibilité de s’ouvrir et de décider de manière responsable. Mais, au niveau national, l’arbitre ne dirige pas le match seul. Il le dirige avec des pressions malgré les nombreuses mises en garde de la fédération ».

Safari n’a-t-il pas eu de tract pour sa première CAN ?

Olivier Safari : « Je n’ai pas eu de soucis. C’était ma première CAN senior certes. Mais, auparavant, j’ai fait autant de CAN d’âge. J’avais déjà officié la CAN U-20, la CAN U-23. Dans les deux cas, j’ai officié des finals. J’ai officié de grands matches de la Ligue des champions  africaine avec des grands clubs.

J’avais officié le CHAN 2014 en Afrique du Sud. Le tract au niveau international, c’est quand j’ai fait mon premier match du CHAN parce que c’était la première fois que j’utilisais autant d’équipements pour arbitre : le système de communication, le drapelet bip ; avant de signaler, il faut parler, il faut faire vibrer le drapelet avant de le soulever… J’avais mis plus de cinq minutes avant de m’adapter ».

Que faire pour garder le niveau atteint avec la CAN 2017 ?

Olivier Safari : « Je suis un arbitre originaire de la Ligue de football du Nord-Kivu. Monsieur Elde Vakatshuraki, le président de cette ligue qui m’a utilisé avant que je vienne à la LIFKIN, m’avait dit lors de mon passage au niveau international qu’il était plus facile de devenir international que de rester à ce niveau. Je m’en suis rendu compte. Chaque année, on renouvelle la liste. On a un contrat d’une année. Pour que la fédération vous renouvelle sa confiance, c’est difficile.

Il faut garder la condition physique, entretenir le mental, l’alimentation. J’ai réussi à rester arbitre FIFA. Je ferai un effort pour rester élite. Car, pour faire la CAN, il faut être arbitre d’élite FIFA-CAF. Je le suis. Mon objectif, c’est pouvoir s’y maintenir. Même à la CAF, on nous l’a dit : « En 2019, nous serons avec l’arbitre qui se maintient ».

On va faire un effort un effort pour que, chaque fois qu’il y aura un rendez-vous sportif continental, un arbitre congolais soit présent. Voilà ce que je me suis donné comme devoir. Car, ça fait des décennies que l’arbitre congolais a été absent dans des compétitions comme celles-là ».

Par JC Lomboto

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