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L’évêque de Kilwa-Kasenga : Mgr Fulgence Muteba exhorte les fidèles à poser des actes de justice et de charité

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L’évêque de Kilwa-Kasenga : Mgr Fulgence Muteba exhorte les fidèles à poser des actes de justice et de charité

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Dans son homélie prononcé lors de la messe de pacques, Mgr Fulgence Muteba, l’évêque de  Kilwa-Kasenga a exhorté les fidèles catholiques de son diocèse  à poser des actes de Justice et de charité.  « Dans la résurrection de son Fils Jésus Christ, que nous commémorons aujourd’hui, nous en avons la preuve la plus irréfutable. Christ est vivant. Il est apparu à ses disciples. Avec une vive émotion et une assurance exceptionnelle, Pierre témoigne :

 « Mais Dieu l’a ressuscité ; pendant de nombreux jours, il est apparu à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là même qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple » (Ac 13, 30-31) », a prêché le prélat catholique.

Bien connu pour son franc –parler,  Mgr Fulgence Muteba n’a pas évité de parler politique. Il a appelé  les uns et les autres à  profiter de la grâce du ressuscité Jésus-Christ pour sortir le pays de cette crise qui ne l’honore point. Il a  dit notamment que toutes les institutions électives sont au-delà de leur mandat constitutionnel ; ce qui est, croit-il, d’une extrême gravité en démocratie.

Il a fait aussi état de l’économie nationale en pleine déliquescence.  « Notre monnaie connaît une inflation sans précédent. La pauvreté se généralise. L’inquiétude et le doute s’installent dans les cœurs et les esprits des Congolais. Ici même à Kilwa, manger le foufou de maïs, la nourriture de base préférée des Katangais, tend à devenir un luxe pour certaines familles.

Nous sommes au bord de la famine. L’argent ne circule pas. Dès lors, beaucoup de gens s’interrogent : que doit-on faire pour sortir de cette impasse ? », a –t-il constaté. Dans  son entendement, ces problèmes sont complexes et demandent sans doute des années entières pour être résolus.  Mgr Muteba souligne qu’il est urgent d’éviter le chaos.

« Nous affirmons avec force la primauté de l’Accord de la saint Sylvestre, contenant des acquis incontestables sur lesquels toutes les parties prenantes aux négociations du Centre Interdiocésain de Kinshasa se sont mises d’accord. Cet Accord est un compromis politique, négocié au prix d’immenses sacrifices. Il est indispensable pour sauver la République, en cette période où toutes les institutions à mandat électif ont perdu leur légitimité », a-t-il noté.

L’évêque de  Kilwa-Kasenga a recommandé l’application intégrale, et non sélective, dans l’immédiat, de l’Accord du 31 Décembre 2016, pour sortir la République Démocratique du Congo de la crise et arrêter sa décente aux enfers ; avant qu’il ne soit trop tard.

Et d’ajouter, une application partiale ou partielle, et donc sélective, dénature cet Accord et peut être porteuse des germes de conflits qui risquent d’aggraver une situation politique déjà très tendue.  « L’application intégrale de l’Accorde de la saint Sylvestre doit commencer concrètement par la signature solennelle de l’Arrangement particulier. Celui-ci fait partie intégrante de l’Accord de la saint Sylvestre. Dès lors, on ne peut pas prétendre appliquer l’Accord sans s’engager dans la signature de l’Arrangement particulier. Ce serait une contradiction flagrante », a –t-il fait remarquer.

Les deux points de divergences ayant conduit à l’impasse actuelle, et devant trouver solution dans le dialogue, ne diminuent en rien la valeur juridique et politique de cet Accord que le peuple congolais et la communauté internationale ont salué. Il serait illogique, voire insultant autant aux parties prenantes qu’à la médiation, de passer outre cet Arrangement particulier, fruit d’intenses concertations et de multiples concessions de part et d’autre.

Quid de mesures de décrispation politique ?

Outre la signature de l’Arrangement particulier,  Mgr Fulgence Muteba estime que l’application de l’Accord doit consister à mettre en application les mesures de décrispation politique arrêtées par tous les participants de manière consensuelle.  Le bon sens nous amène à croire que sans cette décrispation, l’Accord ne pourrait résorber la crise actuelle, dont la gravité se mesure à la détérioration affligeante des conditions de vie de notre peuple et à la montée inquiétante de l’insécurité, a affirmé l’évêque de Kilwa-Kasenge.

Pour lui, l’exécution de ces mesures est, à coup sûr, une préparation judicieuse de la cogestion apaisée du pays par les parties prenantes aux négociations pendant cette période délicate. Tout bien considéré, c’est un gage d’apaisement et une preuve de patriotisme pour consolider l’unité de la nation congolaise ; en tout cas une garantie de la tenue d’élections réellement transparentes, crédibles et démocratiques.

Par contre, la non-exécution de ces mesures de décrispation politique traduit, à n’en point douter, la volonté implicite du Pouvoir en place d’écarter délibérément certains candidats gênants, qui sont maintenus en dehors du pays pour des motifs peu convaincants, ou de priver des moyens de propagande tous  ceux qui sont dans l’Opposition. Pareille tactique affecte inexorablement la crédibilité des scrutins à venir et n’augure nullement leur apaisement, tance –t-il.

Comment ne pas croire qu’il s’agit là d’une manœuvre pour éviter une compétition électorale réellement démocratique, ouverte à tous?, s’est-il interrogé.   Pour lui, appliquer l’Accord du 31 décembre 2016, c’est également mettre en œuvre son Conseil National de Suivi de l’Accord(CNSA). A ce propos, le tour de force herméneutique et les supputations sur la présidence de cette importante institution, après la mort du regretté Etienne Tshisekedi, relèvent de la mauvaise foi. Il est absurde qu’un poste de quelques mois fasse l’objet de tant de convoitises, a fustigé le prélat catholique.

Carence de volonté politique

En somme, l’application de l’Accord nécessite selon Mgr Fulgence Muteba, de part et d’autre, la confiance mutuelle, la bonne foi, l’honnêteté et surtout la volonté politique, sans lesquelles on ne saurait bâtir une nation. Ces vertus, qu’il faut à juste titre considérer comme des qualités politiques, sont impérieuses dans le monde politique, surtout en ce temps de crise, pour garantir le bien commun du peuple congolais.

Il a déploré en outre la nomination d’un premier ministre sans le consentement du chef de file de l’Opposition.  Ce qui constitue ni plus ni moins, une entorse dans l’application de l’Accord. Il s’agit selon l’évêque de Kilwa–Kasenge d’une violation pure et simple de l’Accord.

La nomination de Bruno Tshibala est pour Mgr Fulgence une stratégie politique de sabotage de l’Accord qui présageait déjà la signature « sous réserve » du même Accord par la Majorité présidentielle dans la nuit du 31 décembre 2016. Ce qui le pousse à croire qu’il y a carence de volonté politique de cette famille politique qui, par moment, souffle le chaud et le froid.

Par Godé Kalonji

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