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Kongo Central : L’Assemblée provinciale en pleine évaluation sur le coulage des recettes

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Kongo Central : L’Assemblée provinciale en pleine évaluation sur le coulage des recettes

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La situation financière très précaire que connaît le Kongo Central depuis le début de cette année n’a pas laissé indifférente l’Assemblée Provinciale de cette province qui tient à tout prix à y voir clair. Car, il est vraiment inconcevable de voir le Gouvernement Provincial ne plus parvenir et ce, pour la première fois dans son histoire, à financer les travaux d’intérêt général notamment ceux du Stade Lumumba aux arrêts depuis quelques mois et à honorer ses engagements envers le personnel à sa disposition dont les salaires sont restés impayés il y a de cela 11 mois déjà. Il en est de même de tous les cadres et agents d’autres services dépendant directement de l’Exécutif provincial qui continuent à broyer du noir.

Cependant, après analyse de la situation par l’organe délibérant, celle-ci serait due à la médiocrité des recettes propres de la province que collectent au jour le jour aussi bien la Direction Générale des Recettes du Kongo Central (DGR/KC) que la Société Congolaise de Péage (SOCOPE) qui, en dépit de la restructuration opérée au sein de ces deux services pourvoyeurs des recettes de la province, ne décollent nullement. Elles ont même tendance à stagner se situant en moyenne, en ce qui concerne la DGR/KC, à 1,4 milliards de francs congolais par mois ; c’est-à-dire loin de 2 milliards attendus. C’est un constat fait par l’organe délibérant de cette contrée de la République Démocratique du Congo.

Ce n’est pas tout. Aux différents postes de péage disséminés çà et là à travers la province voire à ceux installés sur la route nationale n° 1 comprise entre Matadi et Kinshasa, le constat est presque le même. Une grande partie des recettes que réalisent ces différents postes de péage n’entre même pas dans les caisses de la province. Elles prennent plutôt d’autres directions que seuls les cadres et agents y commis connaissent.

A cela s’ajoute la multiplicité des taxes illégales qui sont perçues sans quittance  par certains services publics voire des individus sans foi ni loi qui se permettent de tout sans pour autant qu’ils ne soient inquiétés. Ensuite, il y a la contrebande organisée en haute mer. Notamment en matière de carburant très souvent sous escorte des éléments en uniforme non autrement identifiés.

Aussi, il y a la surtaxation des assujetties à travers toutes les frontières par les déclarants en douane qui, bon gré mal gré, établissent des prétaxes supérieures aux droits réellement dus à l’Etat sans oublier les exonérations accordées par le Gouvernement central à des opérateurs économiques ou même des personnes physiques.

Le problème lié à la perception manuelle des impôts, droits, taxes et redevances légaux et réglementaires sans devoir passer au préalable par les guichets des banques a été également évoqué tout comme ceux relatifs notamment à l’existence de vrais-faux bordereaux de paiement  et au versement, dans les comptes du trésor public, des francs congolais en lieu et place des devises étrangères payées par le contribuable.

Tous les fléaux ci-haut cités  et qui sont délibérément orchestrés par de bandes organisées seraient, selon de nombreux observateurs avertis de la province, à la base de la baisse des recettes que connaît le Gouvernement provincial qui, au demeurant, doit aussi lutter pour arriver à harmoniser, avec le Gouvernement central, les conditions d’octroi des exonérations aux ports maritimes internationaux de Matadi et de Boma. D’autant plus que l’explosion desdites exonérations au détriment de la province, notamment en ce qui concerne la taxe de débarquement, a atteint plus de 260 millions de francs congolais pour les trois premières semaines du mois de septembre dernier.

Raison pour laquelle, l’Assemblée provinciale qui est plus que déterminée à voir clair sur les recettes dues au trésor public vient d’instruire sa commission mixte qui, pour l’heure, est à l’œuvre de puis le 18 octobre dernier pour non seulement  s’enquérir du fonctionnement respectivement de toutes les divisions provinciales et de tous les services d’assiette du Kongo Central ; mais aussi et surtout évaluer les causes de coulage desdites recettes en vue de relever tant soit peu le défi de la maximisation des recettes propres de la province.

Par Olivier Bilonda Kamwanya

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