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Monument de la musique ivoirienne : L’Afrique pleure DJ Arafat mort à 33 ans au sommet de son art !

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Monument de la musique ivoirienne : L’Afrique pleure DJ Arafat mort à 33 ans au sommet de son art !

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Les messages de condoléances affluent de partout, y compris de politiques comme le président ivoirien Alassane Ouattara.
Abidjan et au-delà, l’Afrique pleure   DJ Arafat, mort le lundi dernier des suites de ses blessures. Une foule d’un millier de fans en pleurs était rassemblée lundi après-midi devant la polyclinique des Deux Plateaux, à Cocody, une commune située au nord d’Abidjan, où est décédé le chanteur, ont constaté des journalistes de l’Agence France Presse. Incrédules à l’annonce de sa mort, des fans scandaient « Arafat ne peut pas mourir ». La police tentait de les contenir, non sans difficulté.

Fils d’une star de la chanson ivoirienne

D’après  Scovik, un manager de coupé-décalé, le chanteur, qui était un grand amateur de moto, a été victime d’un traumatisme crânien après avoir percuté une voiture dans le quartier d’Angré (nord d’Abidjan). Acheminé  à l’hôpital dans le coma, il va mourir  au matin. La star du coupé-décalé avait 33 ans. Ironie du sort, son dernier single s’intitule   « Moto Moto ».Parmi ses tubes, on peut retenir « Kpangor » (2005), « Zoropoto » (2011), « Enfant béni » (2018).

Le footballeur Didier Drogba a publié sur son compte Twitter des émojis en frome de cœurs brisés, pour illustrer sa peine. Le président Alassane Dramane Ouattara lui-même a signifié sa tristesse sur les réseaux sociaux en apprenant le décès. Le chanteur Koffi Olomide a aussi réagit sur son compte facebook.

Ses rivaux  d’hier, de Serge Beynaud à Debordo Leekunfa, en passant par Kiff no Beat, expriment leur chagrin.  Le leader du groupe ivoirien Magic System,  A’Salfo, pleure « le petit  au parcours d’étoile filante». L’homme pourtant  System a souvent reproché à Arafat son comportement… Mais, il lui a aussi toujours reconnu le  grand talent de celui pouvait transcender, sur les pistes de danse  et en concerts, différents  milieux et générations.

Musique et art de vivre

DJ Arafat avait été désigné « meilleur artiste de l’année » aux Awards du coupé-décalé en 2016 et 2017. Genre musical, mais aussi attitude, le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit ivoiriennes pour se disséminer ensuite dans toute l’Afrique.

Cette musique et la danse qui en découle est inspirée de la ville d’Akoupé, région d’où sont originaires certains des fondateurs du mouvement. Mais l’une des origines du coupé-décalé, c’est aussi les arnaques ivoiriennes, les « brouteurs » (ces arnaqueurs qui utilisent le Net) : « On coupe (on arnaque), on décale (on disparaît) ».

C’est aussi une façon de vivre, dans ces temps de crise et de perte de repères pour la jeunesse ivoirienne veut s’évader, s’amuser, frimer, avec le concept de « jet-set », popularisé notamment par Douk Saga, mort lui-aussi à 33 ans. Cela consiste en tout un arsenal « bling-bling », vêtements  de marques, montres clinquantes, grosses cylindrées… Il a commencé à conquérir l’Europe et les États-Unis, notamment grâce aux sportifs qui ont popularisé certains de ses pas de danse.

Artiste polémique

Fils de la chanteuse controversée tina glamour et d’un ingénieur du son, il devait son surnom, non pas à un  hommage au leader palestinien  Yasser Arafat, mais au fait  qu’enfant, il avait beaucoup d’amis libanais. Dj Arafat avait débuté au début des années 2000 comme DJ dans les clubs de la rue Princesse à Yopougon, un des hauts lieux de la nuit abidjanaise, et s’était rapidement fait connaître comme disc-jockey au Shangaï, une discothèque.

L’artiste  avait mis au point  un son particulier,  en accélérant le coupé-décalé,  apportant  une autre façon de danser.   Doué pour le marketing, il faisait le buzz, mais aussi parfois du badbuzz, comme lorsque des vidéos de lui ont circulé sur les réseaux sociaux, dans lesquels il maltraitait sa compagne de l’époque. L’homme avait d’ailleurs été contraint de s’excuser.

Il s’en prenait aussi régulièrement à son producteur David Monsoh, à ses collègues chanteurs, allant jusqu’à traiter l’un d’eux de  « pédé », de mépriser ceux qui prennent le métro, … mais ses fans pardonnaient out à ce  bad boy suivi par quelques cinq millions de personnes sur les réseaux sociaux.  Et était bardé de récompenses… distingué par les Kora Music Awards, MTV, et même le magazine économique Forbes Afrique.

Il collaborait avec d’autres artistes tels que Fally Ipupa. En 2014, il avait annoncé sa signature chez Universal sur le label de Maître Gims. Dj Arafat était alors l’un des dix artistes africains à figurer sur une major mondiale.

Par YHR

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