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Après son discours sur l’état de la Nation : Félix Tshisekedi tenu à respecter ses engagements

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Après son discours sur l’état de la Nation : Félix Tshisekedi tenu à respecter ses engagements

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Ayant captivé les Parlementaires pendant près de trois heures avec des propositions de réformes et en mettant en sourdine à la cacophonie FCC-CACH, l’heure doit être maintenant au travail effectif pour concrétiser rapidement les promesses faites
Par MKM

La date du vendredi 13 décembre est inscrite en lettres d’or dans l’histoire politique de la RD Congo. Le Président de la République a adressé son message à la Nation via le Congrès conformément à la Constitution en vigueur, pendant que son prédécesseur vaque librement à ses occupations.

Une grande première  après la première alternance démocratique vécue par les Congolais. Les autres prédécesseurs étant  parvenus au pouvoir par des moyens peu recommandables.  Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo  n’a pas manqué de le rappeler, selon ses termes, avant d’aborder divers aspects ayant trait à la politique générale, à la sécurité, à la diplomatie et à l’économie.

Près de trois heures durant, Félix Tshisekedi a donné des indications ayant comme finalité ultime de bâtir un nouveau Congo fort, stable et prospère au cœur du continent africain. Il a ainsi fait allusion aux efforts en cours au Nord-Kivu et en Ituri pour le retour de la paix. Il en a appelé à la bonne compréhension de diverses communautés concernées pour faciliter la tâche aux troupes régulières ayant une ascendance sur les forces nuisibles. Malmenées et délogées de leurs tanières, ces dernières s’adonnent à tuer les civils. Face à cette guerre asymétrique, il est vraiment souhaitable de ne pas en rajouter à la confusion en s’attaquant à la MONUSCO devant partir à un moment bien convenu.

Vers le retour des élections présidentielles à deux tours ?

De vive voix, le nouveau locataire du Palais de la Nation a appelé l’opposition à s’organiser rapidement dans les limites des lois du pays de manière à désigner un Porte-parole devant servir d’interlocuteur attitré face au pouvoir. Pour lui, cette opposition est d’importance en vue de servir de lampe-témoin aux dirigeants en place.

L’intervenant a également plaidé pour le retour des élections présidentielles à deux tours et la révision du mode de désignation des Gouverneurs de province, de manière à contrer le dysfonctionnement constaté entre les Assemblées provinciales et les gouvernements provinciaux dans les entités politico-administratives. Le choix direct des Sénateurs a été aussi proposé. Il en est de même de la question de la double nationalité qui suscite méfiance,  pendant que les binationaux alignés dans le onze national de football font la joie de nombreux  Congolais.

La mise en sourdine à la cacophonie FCC-CACH a été saluée individuellement, en attendant ce que  réservent les agitateurs de l’ex Majorité présidentielle, capables de tout  pour saper la cohabitation voulue pacifique.

Problèmes socio-économiques

Le Président de la République a également émis le vœu ardent de voir le pays être doté de bonnes routes, de l’électricité et de l’eau courante sur toute l’étendue du territoire national. Comment y parvenir ? C’est la grande question, quand on sait que les deux sociétés concernées par la desserte du courant électrique et du précieux liquide ne sont plus au meilleur de leur forme. Il n’a pas manqué de déclarer son soutien à l’industrie agroalimentaire, à l’amélioration du climat des affaires avec plus de justice, à la lutte contre les antivaleurs et la corruption.

L’amélioration des relations entre la RDC et les neuf pays avec lesquels elle partage la frontière, la construction de la voie ferrée Kinshasa-Ilebo-Kinshasa, la réduction des services de contrôles aux frontières et douanes de la RDC, contrôles efficaces du secteur minier, des hydrocarbures et exploitation artisanale des minerais, digitalisation des services de l’Etat pour permettre la maximisation des recettes et éviter le vol, le détournement, la concussion, sont aussi ses priorités. Tout cela, à côté de l’installation d’un guichet unique pour le paiement des impôts dont les impôts fonciers et taxes sur les loyers pour  les maisons et les immeubles.

L’instauration de la gratuité pour l’éducation de base tenant tant bien que mal a été relevée. Pour l’heure, des frais scolaires sont demandés dans plusieurs écoles du réseau catholique pour soutenir cette décision, affaiblie en principe, au sein du gouvernement central qui crée la confusion  en parlant de l’enseignement primaire en lieu et place de l’éducation de base, conformément à la loi cadre sur l’enseignement en application dès cette année scolaire 2019-2020.

La redynamisation  du système sanitaire et la création prochaine d’un fonds spécial pour l’entreprenariat des jeunes  ont été également entendues lors du discours présidentiel suivi par plusieurs téléspectateurs dans la ville de Kinshasa et dans l’arrière-pays.
Des réformes avec quels hommes ?

Même si rien n’a été dit sur la presse, la culture et d’autres domaines de la vie nationale comme le transport fluvial entre Basoko (Gombe) et la commune de la N’Sele, pour désengorger le Boulevard Lumumba, certains observateurs pensent que des dividendes de diverses réformes  envisagées pourraient rejaillir partout. D’où un travail de titan attendu du che de l’Etat pour mener le navire jusqu’à bon port.

Reconnaissant que la corruption gangrène la société congolaise, il faut au numéro un rd congolais des hommes intègres, capables de l’accompagner dans cette lutte. Le hic demeure à ce niveau. Le petit peuple, qui se contente des miettes,  est parfois abasourdi en apprenant la dilapidation des millions de dollars américains. Le changement reste jusque-là un vain mot, au regard de scènes vécues sur la voie publique, avec le « mbote ya likasu ».

« Ce qui arrange dérange », dit une sagesse séculaire. On espère bien le voir prendre en considération les critiques qui foisonnent après son message. Les unes sont bien sûr de mauvaise foi, surtout celles émanant d’anciens dignitaires qui cherchent à perpétuer les méthodes dénoncées en vue d’échapper au payement d’impôts sur les biens amassés.

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