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Abus de pouvoir, violation de secret professionnel et favoritisme : Gianni Infantino et Micheal Lauber dans le collimateur de la justice suisse

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Abus de pouvoir, violation de secret professionnel et favoritisme : Gianni Infantino et Micheal Lauber dans le collimateur de la justice suisse

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Par Armando Mananasi

La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a pris acte de la décision du magistrat Stefan Keller d’ouvrir une enquête à l’encontre de son président, Gianni Infantino, et de Michael Lauber, procureur général de la Confédération helvétique concernant trois plaintes visant ces deux personnalités.

Nommé procureur extraordinaire par l’Autorité de surveillance du ministère public de la confédération helvétique (AS-MPC), Stefan Keller doit examiner ces plaintes qui se concentrent autour des rencontres informelles (sans procès-verbal en appui) qu’il y a eues, en 2016 et 2017, entre le président de la Fifa et le procureur général suisse, chargé des procédures liées aux scandales de corruption de la corruption à la Fifa depuis 2015.

Dans une annonce faite par son institution et partagée le 30 juillet 2020 par Constant Omari, membre du Conseil de l’organe suprême du football mondiale, la Fifa a déclaré qu’elle et son Président se tiendront à la disposition des autorités suisses. Comme cela a toujours été le cas, la Fédération internationale de football a promis de coopérer pleinement avec la justice helvétique, afin que cette procédure aboutisse dans une totale transparence.

Insistant sur sa volonté de coopérer avec la justice, le président de la FIFA a révélé que depuis son élection à la tête de cette institution, il a toujours cherché à aider les autorités dans les enquêtes portant sur des actes répréhensibles commis par le passé au sein de la FIFA.

Revenant sur les faits lui reprochés, Gianni Infantino a indiqué que plusieurs autres officiels de la FIFA ont, par ailleurs, rencontré des procureurs d’autres juridictions partout dans le monde précisément à cette fin. Dans cette annonce, la FIFA a aussi rappelé la déclaration de Gianni Infantino datant du jeudi 25 juin dernier dans laquelle son président avait souligné que rencontrer le procureur général de la Confédération était absolument légitime, légal et cela ne violait aucune règle. Contrairement aux accusations, Gianni Infantino, juriste de son état, avait révélé que ces rencontres s’inscrivaient dans la droite ligne de ses obligations fiduciaires en qualité de Président de la FIFA.

Les faits

Après une première plainte pénale déposée le 11 mai 2020, pour « infractions d’incitations à l’abus de pouvoir, de violation du secret professionnel et de favoritisme », par une source anonyme contre Gianni Infantino, plainte qualifiée de farce par la Fifa, le 14 mai, une dénonciation pénale a été transmise au parquet de Berne par l’avocat suisse Phillipe Renz.

Ensuite, Me Hans-Jörg Metz, avocat de l’ex président de la fédération allemande, Theo Zwanziger, a déposé une plainte contre le président de la Fifa G. Infantino, le procureur général de la Suisse, M. Lauber ainsi que plusieurs magistrats suisses. En outre, le 15 juin dernier, Gilbert Truffer, député du canton du Valais, a déposé une dénonciation pénale pour « incitation à violer le secret professionnel » contre Rinaldo Arnold, premier procureur du Haut-Valais et ami d’enfance du président de la Fifa.

L’ensemble des plaintes ayant été transmis aux services de l’Assemblée fédérale suisse, l’AS-MPC a été ainsi saisie pour désigner un procureur extraordinaire en vue de traiter ces plaintes. Ainsi, S. Keller doit déterminer, au terme de son enquête, si les soupçons sont suffisants pour justifier l’ouverture d’une procédure pénale contre G. Infantino, M. Lauber et R. Arnold qui a joué le rôle d’intermédiaire lors de deux rencontres informelles.

Il sied cependant de signaler que la commission judiciaire de l’Assemblée fédérale a enclenché, depuis le 20 mai 2020, une procédure de révocation à l’encontre du procureur général, Micheal Lauber, reconnu coupable, en mars 2020, par l’autorité de surveillance du parquet suisse « d’avoir contrevenu à plusieurs devoirs de fonction » en rencontrant, de manière informelle et à trois reprises, le président de la Fifa.

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