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Cohésion et unité nationale à rude épreuve au Kasaï Oriental : Inquiétudes autour d’un dépeuplement provoqué à Katanda

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Cohésion et unité nationale à rude épreuve au Kasaï Oriental : Inquiétudes autour d’un dépeuplement provoqué à Katanda

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Des habitations et autres infrastructures d’intérêt communautaire de Katabua
et de Tshilemba détruites laissant la population à son triste sort
Par MKM

Les autochtones de Katabua et de Tshilemba, du territoire de Katanda, au Kasaï Oriental, sont inconsolables pour avoir été évacués de force de leur terre le week-end dernier. La tension, qui a atteint son paroxysme la semaine dernière, est restée vive depuis plusieurs jours. Les Bena Kapuya et les Bena Muembia ont été contraints de quitter respectivement Katabua et Tshilemba.

Cette action est commanditée pour l’installation d’une cimenterie dans cette partie de Katanda. Projet tant rêvé par un dignitaire de Bena Nshimba, depuis plus d’une trentaine d’années. A chaque occasion, il réveille un conflit foncier autour de ces terres riches en matière minérale indispensable pour la fabrication du ciment.

D’après plusieurs sources recoupées, c’est le mercredi 2 septembre dernier que l’opération de dépeuplement a été entamée par une provocation de certains individus, sous la conduite de Bena Nshimba, tenant à accéder de force à Katabua, une zone comme celle de Tshilemba, sérieusement enviées.

Des agents de l’ordre ont été sollicités pour cette sale besogne. Ils ont fini par s’imposer jusque-même à Tshilemba, dans le groupement des BenaMuembia, les jours suivants. Jeudi et vendredi 4 septembre, les affrontements ont été âpres et se sont terminés avec un bilan très inquiétant : des cases incendiées, une maternité construite depuis près de quatre ans rasée et des blessés non dénombrés, à en croire la société civile locale, qui a constaté les dégâts.

Personne ne fait allusion jusque-là à des morts. La police n’a pas pu mettre fin à ces hostilités ayant entrainé un véritable drame, avec de nombreuses familles à la merci des intempéries et sans structures médico-sociales pouvant les prendre en charge.

Une certaine complicité serait à la base de cette situation macabre que traversent les Bena Kapuya et les Bena Muembia dans leurs terres. Alors que ces groupements sont bel et bien chez eux. Inquiétés lors des troubles en 1960, ils ont été installés définitivement sur le sol respectif de leurs ancêtres, Katabua et Tshilemba, en 1961. L’ancien Président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a eu l’occasion de trancher ce dossier, sous la casquette d’une grande responsabilité politique occupée.

Ce conflit foncier concernant les groupements Kapuya-Muembia VS Bena Nshimba a resurgi en 1990, en application de la politique de la terre brûlée imposée par le défunt maréchal Mobutu Sese Seko à ses fidèles, chacun dans sa province d’origine.

Les différentes autorités qui se sont succédées à la tête du Kasaï Oriental ont pu aborder ce conflit foncier à Katanda. Dommage que ce soit sous le régime d’un originaire de cette province que le dépeuplement, sur fond d’installation d’une cimenterie, vient d’être relancé.

A Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de bien ouvrir l’œil ; l’investissement qu’on lui fait miroiter doit tenir compte du côté social. Son entourage, dont l’un des membres est porteur du projet laissé par un ancien de la Gécamines, ne doit pas être une priorité, à l’heure qu’il s’est engagé à relancer la MIBA, sans laquelle le Kasaï Oriental restera la risée de plusieurs entités politico-administratives.

Au Vice-Premier ministre,ministre en charge de l’Intérieur, sécurité et Affaires intérieures de bien s’investir pour arrêter ce dépeuplement aux conséquences nuisibles. Un député provincial du Kasaï Oriental a séjourné dernièrement à Kinshasa, en mission de lobbying pour cette cimenterie. Cet élu, transfuge de l’ex Majorité Présidenteille (MP), s’était approché du cabinet de Gilbert Kankonde pour cette besogne.

Aujourd’hui, ce qui est fait à l’air d’un forcing, plusieurs originaires de Katanda abordés n’ont pas soutenu cette initiative criminelle.

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