Objectif : pour dénoncer les dérapages des Proved qui cherchent à torpiller la gratuité de l’enseignement de base
Par Lucien Kazadi T.

La Synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo, une plateforme syndicale de l’EPST (Enseignements Primaire, Secondaire et Technique), a tenu, le week-end dernier, une assemblée générale pour évaluer la grève lancée dans ce secteur depuis la rentrée scolaire 2020 – 2021.

La rencontre a été organisée au siège du Synecat (Syndicat national des écoles conventionnées catholiques), membre de la Synergie, situé au quartier Kimbangu, dans la commune de Kalamu, à Kinshasa. Les délégués des enseignants disent maintenir la grève lancée depuis le 09 octobre dernier. Ils ont félicité, à cet effet, tous les enseignants qui respectent jusque-là le mot d’ordre de grève.

Ce mouvement de mécontentement des enseignants a permis aux autorités attitrées d’appréhender à juste titre les problèmes auxquels sont confrontés ces spécialistes de la craie. La gratuité de l’enseignement de base mise à rude épreuve
La Synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo a dénoncé, par ailleurs, la résurgence du système de prise en charge des enseignants par les parents dans certaines écoles conventionnées, en complicité avec les gestionnaires et les associations des parents. Ces pratiques décriées mettent à rude épreuve la gratuité de l’enseignement de base prônée par le Président de la République.

Face à cette situation, la Synergie invite les parents à résister aux chefs d’établissements scolaires et autres associations des parents qui sollicitent des frais non-autorisés, de traduire ces derniers devant les instances habilitées. Un mémorandum va être déposé, à cet effet, à la Présidence de la République et à la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo), aujourd’hui mardi 17 novembre.

Il est même prévu un sit-in devant le siège de cette structure des hauts responsables de l’Eglise catholique par ces enseignants et leurs délégués syndicaux.Le droit de grève étant garanti, la Synergie dénonce toutes sortes d’intimidations auxquels les enseignants sont victimes de la part des Proved, sous Proved et coordonnateurs.

Restitution de la Consultation

Il faut aussi noter que le Synecat, organisation membre de la Synergie des syndicats des enseignants RDC, à travers son porte-parole Jean-Bosco Puna, entouré des autres membres, a été consulté dernièrement par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

C’est dans ce cadre qu’une restitution a été faite aux délégués membres de la Synergie présents à l’assemblée générale d’évaluation de la grève actuelle dans le secteur de l’EPST. Il a été rappelé au Président de la République que l’accord privé signé entre le FCC et le CACH n’étant pas au-dessus de la Constitution du pays, il était temps de la suspendre en vue de reconfigurer la gouvernance des institutions de la RD Congo.

Cela, dans le souci de répondre aux attentes de la population congolaise, particulièrement des enseignants. La Synergie, à travers cette rencontre, a fait savoir qu’elle rejette toute tentative de vouloir légitimer l’accord FCC – CACH, obstacle à la promotion de la démocratie, à la valorisation de la fonction enseignante et au bien-être du peuple congolais, ont soutenu les délégués de la Synergie à la consultation avec le Chef de l’Etat.

Cette plateforme syndicale, avant-gardiste de la défense des droits des enseignants, a fait remarquer au numéro un du pays que l’heure était venue pour que soit dépolitisée la gestion du système d’enseignement à tous les niveaux (gestion longtemps soumise aux équations politiques), afin que le système d’enseignement devienne compétitif et réponde aux défis de ce temps.