Par Tantia Sakata

Un projet conjoint a été lancé, le lundi 9 novembre dernier à Tshikapa, par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et ONU Femmes. Selon un communiqué de presse de ces trois organisations signé le 13 novembre 2020, il vise à renforcer la cohésion sociale et la confiance entre la population et les autorités de la province du Kasaï à travers l’introduction de la police de proximité, le dialogue communautaire et la relance socio-économique.

Financé par le Fonds pour la consolidation de la paix à hauteur de 4.555.025 millions de dollars américains, le projet s’étend sur une durée de 18 mois. L’objectif est de consolider la paix dans la province à travers deux axes complémentaires à savoir : le renforcement de la sécurité des populations grâce à la mise en place des services de police de proximité et la promotion de l’intégration socio-économique et de la résilience des communautés vulnérables, comme alternative à la violence.

La source indique qu’il est également question de promouvoir l’égalité des sexes par la promotion d’une représentation des femmes et des jeunes dans la gestion locale de la sécurité et les mécanismes de gouvernance locale. ” Il appuie la relance de l’économie locale en offrant des opportunités socioéconomiques durables aux communautés, principalement aux femmes et aux jeunes à risque, grâce à la création d’emplois temporaires, l’accompagnement dans le développement d’activités génératrices de revenus et de formations professionnelles, qui s’inscrivent dans le renforcement de chaines de valeur porteuses”, pouvons-nous lire dans ce communiqué de presse.

Lors de la cérémonie de présentation de nouveau projet Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) dans la province du Kasaï, le chef du sous-bureau de la MONUSCO à Tshikapa Ephraïm Abwe Diabe a déclaré que ” ce projet est le bienvenu parce qu’il survient au moment où la MONUSCO est en train de se retirer dans le cadre de la transition. Ce projet entre en étroite ligne avec ce que fait la section des affaires civiles depuis 2019 au Kasaï.

Nous travaillons avec les communautés pour identifier les causes profondes des différends intercommunautaires et menons ensuite des démarches pour renforcer la cohésion sociale et la cohabitation pacifique “.
En ce qui concerne la ministre provinciale du Plan, Mme Nancy Bokele ce projet constitue une opportunité cruciale pour le réchauffement des relations entre la police et la population du Kasaï, avant de se réjouir de son lancement.

Entre 2016 et 2017, la province du Kasaï a été le théâtre de violents affrontements entre plusieurs milices locales et les forces de sécurité. D’origine coutumière au départ, rappel le communiqué de presse, ce conflit s’est rapidement étendu sur l’ensemble de la province du Kasaï Central et du Kasaï, où il a été alimenté par des tensions intercommunautaires latentes et le manque d’opportunités socioéconomiques pour les jeunes, l’accès limité aux services sociaux de base et le vide sécuritaire. Notons que le Fonds pour la consolidation de la paix (PBF) du Secrétaire général des Nations Unies est l’instrument financier de premier recours de l’ONU pour maintenir la paix dans des pays touchés par un conflit violent.

Le PBF travaille sur plusieurs piliers et soutient les réponses intégrées des Nations Unies pour combler les lacunes critiques ; réagir avec souplesse aux opportunités politiques ; et catalyser les processus de paix. Depuis sa création, 58 États membres ont contribué au Fonds, 33 dans le présent plan d’activités 2017-2019.