Désormais ex-président de la Caf, le Malgache est sommé de payer une amende de 185.000 euros, alors que Constant Omari, qui assume son intérim, est visé par une autre enquête de la Commission d’Éthique de cet organe suprême du football
Par Armando Mananasi

La Commission d’Éthique de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) vient de suspendre pour cinq ans Ahmad Ahmad, président de la Confédération Africaine de Football (Caf), selon un communiqué publié le 23 novembre dernier dans le site de l’organe suprême du football.

Ahmad Ahmad est reproché de manquement grave dans le cadre de ses fonctions du président de la Caf. On peut donc lire dans ce communiqué entre autre que ce Malgache a manqué à son devoir de loyauté et a accordé des cadeaux et autres avantages à des tiers. Toujours dans le même communiqué, on peut aussi lire qu’Ahmad Ahmad a géré des fonds de manière inappropriée et a abusé de ses fonctions du président de la CAF.

«La décision a été notifiée à Ahmad Ahmad ce lundi 23 novembre, date à laquelle l’interdiction est entrée en vigueur. Conformément à l’art. 78, alinéa 2 du Code d’éthique de la FIFA, la décision motivée sera notifiée dans son intégralité à Ahmad Ahmad sous 60 jours et sera ensuite publiée sur legal.fifa.com», conclut la FIFA dans le même communiqué.
Il sied de signaler que cette décision a été prise après une longue audition du président de la CAF. Aussi, la Chambre de jugement de la Commission d’Éthique a-t-elle établi cette décision sur base des informations recueillies par la Chambre d’Instruction toujours de la FIFA.

A noter également que l’enquête sur le comportement de Ahmad Ahmad au poste de président de la CAF, entre 2017 et 2019, a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de cet organe africain de football. Parmi les griefs, on relève l’organisation et le financement d’un pèlerinage à la Mecque (Oumra), ses accointances avec l’équipementier sportif Tactical Steel et plusieurs autres activités, a encore souligné la FIFA dans ce communiqué.

Outre sa suspension pour 5 ans, Ahmad Ahmad est aussi sommé de payer 200.000 Francs suisses d’amende, soit 185.000 euro, pour avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté); 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’Ethique de la FIFA, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018.

Réaction de la CAF

À travers un autre communiqué officiel, cette fois-ci de la Caf, on a pris acte de la décision de suspension du Malgache, qui ne peut plus exercer ses responsabilités. On s’inquiet cependant des conséquences sur la réputation du président de la CAF suspendu. L’instance faîtière du football africain a aussi confirmé «l’intérim de Constant Omari au poste du président de la CAF».

Enfin, la CAF a précisé avoir maintenu le calendrier de l’ensemble de ses activités et programmes. Les élections présidentielles pour désigner le successeur d’Ahmad Ahmad sont bien maintenues au 12 Mars 2021.

« L’homme moderne » dans le collimateur de la FIFA !

Alors qu’il est confirmé président intérimaire de la CAF, Constant Omari est dans le viseur de la FIFA. «L’homme moderne» et son ancien chef direct Ahmad Ahmad sont invités toujours par la FIFA à fournir des détails sur les modifications d’un contrat télévisuel qu’ils avaient signé avec la société de marketing Lagardère Sports.

Les enquêteurs d’éthique de la FIFA ont demandé à ces deux hauts cadres du football africain de donner les explications sur la révision de ce contrat, qui semblait profiter à Lagardère, un partenaire commercial, plutôt qu’à l’instance faitière africaine.

«Le Congolais et le Malgache auraient tous deux bénéficié d’une double commission et rémunération (FIFA/CAF) qui leur a procuré de milliers de dollars américains lors de la Coupe du monde Russie 2018», renseigne le quotidien France Football, relayé par footafrique.com.