L’ancien patron de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) devait répondre, hier jeudi, à une convocation au parquet général près la cour d’appel de Kinshasa/Gombe, suite à une série de plaintes initiées par certaines de ses victimes
Par LM

L’ancien patron de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Kalev Mutond, vivrait ses derniers jours d’homme libre. L’homme devra répondre de divers chefs d’accusations : arrestations arbitraires, détentions illégales, tortures, traitements inhumains et dégradants, assassinats…

C’est dans ce cadre qu’il était attendu, hier jeudi, au parquet général près la cour d’appel de kinshasa/Gombe. Jean-Claude Muyambo qui a porté plainte contre lui, compte parmi ses nombreuses victimes qu’il aurait terrorisées pendant le régime de Joseph Kabila. Eugène Diomi Ndongala, Franck Diongo, Christopher Ngoy auraient également initié une action en justice. Mais leurs plaintes ne sont pas encore traitées.

Livré à la justice

Kalev Mutond est déjà livré à la justice par l’actuel n°1 de cette agence. Le procureur a écrit à ce dernier pour avoir son autorisation préalable avant d’engager des poursuites contre son prédécesseur. Convoqué hier jeudi 18 février 2021 au parquet général près la cour d’appel de Kinshasa/Gombe, l’ex-patron de l’ANR a joué aux abonnés absents. C’est parce que son successeur n’avait pas encore donné son quitus pour des poursuites. Il aurait même déclaré ne pas être saisi de manière officielle. Maintenant que c’est fait, un mandat d’arrêt est même déjà établi pour l’obliger à se rendre au parquet.

En dehors des personnalités connues victimes d’atrocités sous le régime Joseph Kabila, plusieurs simples citoyens ont également subi des traitements inhumains et dégradants. Entre-autres, des combattants de l’Udps et d’autres partis de l’Opposition de l’époque dont le MLP de Franck Diongo, le MLC de Jean-Pierre Bemba… Bien d’autres encore restent introuvables jusqu’à ce jour, après avoir passé des nuits cauchemardesques dans des locaux de l’ANR.

L’opinion souhaite que le procès Kalev soit public, afin que d’autres Congolais qui seraient tentés de se comporter comme lui soient déjà prévenus. C’est ainsi que prend fin le mythe Kalev. Pour rappel, après avoir accédé à la magistrature suprême, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait fait la promesse au peuple congolais de fermer tous les cachots de l’ANR. Car, les locaux de cette agence étaient devenus un véritable enfer sur terre.

Aujourd’hui, c’est chose faite. Même sur les grandes artères de la capitale, on n’interpelle plus les paisibles citoyens par des prétendus agents de l’ANR, fouillant des téléphones portables à la recherche des images compromettantes, comme à l’ancienne époque. Des Congolais satisfaits de ce changement souhaitent que cela reste ainsi, même après le règne de Fatshi.