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L’Arrêté urbain interdisant aux véhicules de gros tonnage d’entrer à Matadi avant 22 h00 décrié par les transporteurs

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L’Arrêté urbain interdisant aux véhicules de gros tonnage d’entrer à Matadi avant 22 h00 décrié par les transporteurs

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Par Dieudonné MuakaDimbi

L’arrêté urbain du 16 février 2021 portant respectivement mesures restrictives de circulation des véhicules de gros tonnages et délocalisation de certains parkings dans la ville de Matadi; est entré en vigueur le lundi 22 février. Mais cet Arrêté a fait l’objet d’une réunion interministérielle élargie ayant mis dernièrement autour d’une même table le gouvernement provincial du Kongo Central représenté par les ministres provinciaux de l’Intérieur et des Transports, les représentants de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ceux de la Force ouvrière du Congo et enfin ceux de la Police de circulation routière (PCR).

Au cours de cette réunion, les participants n’ont presque pas émis sur la même longueur d’ondes par rapport à la décision prise par Patty Nzuzi wa Makengedi, maire de la ville de Matadi, interdisant aux véhicules de gros tonnage d’entrer dans la ville de Matadi avant 22 heures, les représentants de la FEC et ceux de la force ouvrière du Congo, unis comme un seul homme, ont indiqué que cette décision de l’autorité urbaine aura une incidence non seulement sur le bien-être physique et social des transporteurs ; mais aussi et surtout sur les services portuaires et sur l’économie du pays. De cela, ils en appellent à une étude approfondie de cet arrêté.

Raison pour laquelle ils ont demandé qu’un moratoire soit pris au plus vite pour prévenir certains effets liés notamment à l’insécurité et surtout aux travaux de nuit au port de Matadi. Au cas contraire, ils solliciteront alors l’annulation pure et simple de cet arrêté étant donné que le problème des embouteillages monstres que connait Matadi n’est pas favorisé, selon eux, par la seule présence des véhicules de gros tonnages sur les principales artères de cette ville, mais plutôt par l’irresponsabilité des autorités politico-administratives locales qui laissent fonctionner le marché de Mvuadu ; lequel constitue, pour eux, le seul et l’unique obstacle aux bouchons que tout le monde déplore dans cette ville.

Par ailleurs, le fait d’interdire l’entrée dans cette ville portuaire aux véhicules de gros tonnage avant 22 heures a constitué le seul point de divergence entre la FEC et la mairie de Matadi. Cette dernière est pourtant consciente que le port de Matadi ne sera pas capable de prendre en charge tous ces véhicules de gros tonnage à partir de 22 heures pour les charger ou encore les décharger nuitamment et, éventuellement, leur permettre aussi de rentrer nuitamment afin d’assurer à la fois la fluidité du trafic routier et la régularité du transport qui, pensent-ils encore, n’est pas seulement national mais aussi internationale.

Sinon alors, tous les services relevant du port devraient travailler beaucoup plus la nuit que la journée. C’est qui, d’après la Fec et la force ouvrière du Congo, est pratiquement impossible pour la simple raison que les programmes des navires sont liés à ceux des véhicules et ceux-ci sont d’office maitrisés par tous les armateurs. C’est-à-dire, quand un navire accoste au port de Matadi la journée, il y a tout un timing pour le décharger et le charger. Et pour la réussite de ces opérations liées à l’import et à l’export, il faut qu’il y ait à tout prix la présence des véhicules la journée.

Pour NtumbaMukeba, Avocat-conseil de la FEC, l’arrêt de la mairie de Matadi ne suffit pas à lui seul pour réduire les embouteillages tant décriés dans cette ville. Et d’ajouter : interdire l’accès aux véhicules des gros tonnages dans la ville avant 22 heures est une erreur monumentale.

Pour remédier à ce fléau, martèle-t-il, il faut obligatoirement délocaliser le marché de Mvuadu. Thèse du reste appuyée par André Tshikozi, Président de la délégation syndicale des transporteurs qui, en plus, se plaint que cette mesure risque d’engendre d’autres préoccupations non de moindre dans cette ville.

Devant toutes les argumentations ci-haut citées, le ministre provincial de l’Intérieur qui les a suivies avec une attention soutenue, tout en maintenant l’application stricte et rigoureuse de cette décision qu’il a d’ailleurs qualifiée de salutaire, dit demeurer tout de même ouvert au dialogue pour prévenir certains effets négatifs qui entourent cet arrêt urbain.