Type de recherche

Journée internationale des femmes: La Directrice exécutive d’ONU-Femmes exige la représentativité des femmes dans tous les domaines

A la une La Tempête des Tropiques Page de la Femme SOCIETE

Journée internationale des femmes: La Directrice exécutive d’ONU-Femmes exige la représentativité des femmes dans tous les domaines

Partager


Par Tantia Sakata

Le monde entier célèbre le 8 mars de chaque année la «Journée internationale des femmes» (JIF). En cette édition 2021, cette Journée est placée sous le thème international: «leadership féminin: pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19». La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a déclaré: «notre priorité porte sur le leadership des femmes et sur le renforcement de leur représentativité dans tous les domaines, actuellement dominés par les hommes, où des décisions sur des questions qui affectent la vie des femmes sont prises». Elle a encore ajouté que l’absence généralisée et désastreuse de représentation des intérêts des femmes a trop duré.

Le 8 mars de cette année 2021, dit-elle, arrive à un moment difficile pour le monde et pour l’égalité des sexes, mais ce même moment est idéal pour mener une action transformatrice et pour féliciter les femmes et les jeunes dans leur combat acharné en faveur de l’égalité du genre et des droits fondamentaux.

En parlant de la Covid-19, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes a signalé qu’il a été constaté au cours de cette pandémie une augmentation des actes de violence envers les femmes et les filles et un recul de l’apprentissage des filles en ce qui concerne les taux d’abandon scolaire, les responsabilités en matière de soins et les mariages d’enfants augmentent.

«Nous constatons que des dizaines de millions de femmes supplémentaires ont sombré dans l’extrême pauvreté, car elles perdent leur emploi à un rythme plus élevé que les hommes, et elles pâtissent de leurs difficultés à accéder aux nouvelles technologies et de leur manque de compétences numériques. On ne peut pas laisser les hommes résoudre seuls ces problèmes parmi tant d’autres», a-t-elle martelé.

Et de poursuivre, «bien qu’il y ait des exceptions notables, la plupart des pays affichent une absence flagrante de femmes dans les postes de décisions et de leadership qui pourraient garantir que ces questions soient présentées et traitées efficacement. Une situation qui nuit au processus de changement pour les femmes en général.

Des avancées constatées

Selon Mme Phumzile, des avancées sont à saluer, comme l’arrivée des femmes aux plus hauts postes d’organisations telles que l’OMC (Organisation mondiale du commerce), le FMI (Fonds monétaire international) et la BCE (Banque centrale européenne), avant de noter que «nous attendons avec impatience d’autres nominations de ce type qui contribueront à redéfinir le profil des dirigeants».

Se basant sur des chiffres, elle a révélé qu’en 2020, les femmes ont représenté en moyenne (à l’échelle mondiale) 4,4% des chefs d’entreprise, 16,9% des membres des conseils d’administration, 25% des parlementaires nationaux et 13% des négociateurs de paix. Seuls 22 pays ont, actuellement à leur tête, une femme cheffe d’Etat ou de gouvernement, tandis que 119 n’ont jamais connu une telle configuration, ce qui a des conséquences importantes pour les aspirations des filles qui grandissent.

Vu la tendance actuelle, il faudra attendre 2150 avant de parvenir à la parité entre les sexes au plus haut poste dans les Etats, a fait savoir la patronne de l’ONU-Femmes. La Directrice exécutive Phumzile est d’avis que cela peut et doit changer. Raison pour laquelle, elle en appelle à la volonté politique pour soutenir activement et intentionnellement la représentation des femmes.

Les leaders peuvent définir et atteindre des objectifs de parité, notamment en nommant des femmes à des postes exécutifs à tous les échelons du gouvernement, comme cela s’est produit dans quelques pays, dont les exécutifs sont paritaires. Des mesures spéciales peuvent fonctionner.

En ce qui concerne le leadership féminin, de réels progrès ont été observés lorsque les pays ont mis en place et appliqué des quotas, a rassuré le numéro d’ONU-Femmes. Il en va de même pour les pays ayant adopté des politiques destinées à régler le problème de la représentativité.

Sans ces mesures, les progrès sont plus lents, voire inexistants, et facilement réduits à néant, a-t-elle notifié.
Aucun pays, souligne-t-elle, ne peut prospérer sans la participation des femmes. «Nous avons besoin d’une représentation des femmes, reflétant toutes les femmes et les filles, dans toutes leur diversité et leurs capacités, indépendamment de leur situation sur le plan culturel, social, économique et politique.

Il s’agit-là de la seule façon d’obtenir un véritable changement sociétal qui intègre les femmes dans la prise de décisions, sur un pied d’égalité et au bénéfice de toutes et tous», a soutenu Mme Phumzile. A l’en croire, telle est la philosophie du Programme à l’horizon 2030, des Objectifs de développement durable et de la perspective de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Cette vision est celle de la société civile et des nombreux jeunes qui montrent déjà la voie et de toutes celles et ceux qui nous rejoindront dans les Coalitions d’action de la Génération Égalité.

«Nous devons prendre des mesures audacieuses et décisives dans le monde entier pour intégrer un grand nombre de femmes au cœur des espaces de prise de décisions et les considérer comme partenaires à part entière, afin de pouvoir progresser immédiatement vers un monde plus écologique, plus équitable et plus solidaire», a-t-elle conclu.