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Mission de contrôle dans les écoles : les enseignants s’opposent au ministre d’Etat de l’EPST

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Mission de contrôle dans les écoles : les enseignants s’opposent au ministre d’Etat de l’EPST

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Willy Bakonga étant mis en cause dans les dossiers de détournements contenus dans le rapport présenté par l’IGF, le bon sens voudrait que ce ne soit pas lui qui procède au toilettage du fichier et aux désaffectations des écoles fictives et autres disposant de faux arrêtés
Par Lucien Kazadi T.

Les enseignants, à travers la synergie de leurs organisations syndicales en RD Congo, notamment le Synecat (Syndicat national des écoles conventionnées catholiques), demandent la suspension de la mission de contrôle inopportune, initiée par le ministre d’Etat sortant en charge de l’EPST (Enseignement Primaire, Secondaire et Technique), Willy Bakonga, dans les écoles à travers le pays. Ils préfèrent que le nouveau Gouvernement attendu s’attelle à ce dossier.

La demande de suspension de la mission de contrôle des écoles à travers le pays a été faite au cours d’un point de presse animé par les représentants des enseignants, parmi lesquels le secrétaire général du Synecat et porte-parole de la synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo, Jean-Bosco Puna. Ces représentants des enseignants ont relevé que la mission de contrôle est diligentée par le ministre d’Etat Bakonga pour procéder au toilettage du fichier de la paie des enseignants avec des syndicalistes, sous son contrôle, lui qui est mis en cause pour le moment dans des détournements présumés de fonds destinés à la gratuité de l’enseignement, ayant conduit d’ailleurs à la condamnation du directeur national du Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE) et de l’inspecteur général de l’EPST le 25 mars dernier.

Pour la Synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo, cette énième mission dans ce secteur saigne à blanc les finances publiques. En plus, personne qui l’a initiée est mise en cause dans le rapport de détournements dans le secteur de l’EPST, à l’issue des enquêtes de l’IGF (Inspection Générale des Finances), dont les dossiers sont déjà transmis au Parquet.

La mission de contrôle va examiner les arrêtés déjà mis en cause par l’Inspection générale des Finances. Ce sont, semble-t-il, de faux arrêtés, antidatés, falsifiés, doublons et autres, qui d’ailleurs relèvent de la compétence du ministre ayant l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique dans ses attributions.

C’est dans cette optique que les représentants d’enseignants s’opposent à ce que la responsabilité des désactivations de ces écoles, notamment fictives et payée par le Trésor public, depuis l’instauration de la gratuité de l’enseignement, soit confiée à un ministre démissionnaire, expédiant les affaires courantes.

Une situation qui risque de compromettre les efforts du Président de la République et de son gouvernement dans le cadre de la consolidation et de la pérennisation de la réforme sur la gratuité de l’enseignement en RD Congo.
La gratuité de l’enseignement torpillée !

Les représentants des enseignants sont aussi montés au créneau pour fustiger l’attitude des responsables de certaines écoles conventionnées, notamment catholiques, qui foulent aux pieds les directives et instructions édictées par le Gouvernement concernant la gratuité de l’enseignement de base instaurée dans le pays au courant de l’année scolaire 2019-2020. La Synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo a pointé du doigt surtout les gestionnaires des écoles conventionnées catholiques, qui ne sont pas rappelés à l’ordre par leur hiérarchie.

Ces gestionnaires bien identifiés s’emploient à instrumentaliser des enseignants, qui ne préparent plus les cours et se font de plus en plus rares dans les écoles, ainsi que des parents, afin de faire revenir l’ancien système de prise en charge des enseignants par les parents. Un système qui a grandement contribué au rabaissement du niveau de l’enseignement dans le pays.

Soutien des enseignants à l’Inspection Générale des Finances

Sur un autre registre, la Synergie des syndicats des enseignants de la RD Congo félicite l’Inspection Générale des Finances et l’encourage à poursuivre sans désemparer sa mission de contrôle des finances publiques. Une mission entreprise ces derniers temps qui bénéficie du soutien de toute la population congolaise et contribue à l’avènement d’un Etat de droit, tant attendu dans le pays.

Les enseignants demandent par ailleurs au Chef de l’Etat de ne pas accéder à la demande du Sénat congolais, qui sollicite l’interpellation du responsable de l’IGF, Jules Alingete, (Inspecteur Général des Finances), au risque de décourager et fragiliser les efforts entrepris inlassablement par cette institution publique du pays.