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Secrétaire Général honoraire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social: Alexis Mutanda rappelle que l’UDPS partage le pouvoir

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Secrétaire Général honoraire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social: Alexis Mutanda rappelle que l’UDPS partage le pouvoir

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Par U.K/TDT

Pour avoir eu à diriger le Secrétariat Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social du vivant du Lider maximo Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire, et lorsque ce parti de masses tenait la tête de l’opposition en république Démocratique du Congo, l’ingénieur Alexis Mutanda est considéré comme un témoin privilégié de la marche de cette formation politique qu’on ne présente plus.

C’est dans ce cadre que le SG honoraire de l’UDPS et ancien député national élu de la ville de Mbuji-Mayi s’est prêté aux questions de la presse, le samedi 7 août 2021 en son cabinet de travail, en rapport avec le contexte politique actuel du pays.
Au cours de cette interview, l’honorable Alexis Mutanda a recadré une certaine opinion qui a tendance à faire croire que l’UDPS détiendrait seule la totalité de pouvoir depuis l’élection de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême lors des scrutins de 2018. Pour l’ancien SG, avoir l’institution Présidence de la République ne signifie pas que l’UDPS a la totalité du pouvoir.

Selon l’ingénieur civil Alexis Mutanda Ngoy-Muana, après le divorce de Cap pour le Changement avec ses anciens alliés de FCC (Front commun pour le Congo), il fallait arriver aux modifications actuelles ayant abouti à la création de l’Union Sacrée ; étant donné que chaque institution, Assemblée nationale, Sénat, Cours et tribunaux, les assemblées provinciales, l’armée et la police ont chacune ses attributions. Ainsi, ce n’est pas parce que l’UDPS a obtenu par la voie des urnes l’institution Président de la République qu’elle a tout le pouvoir, a-t-il fait remarquer.
Ci-dessous l’intégralité de cet entretien.

Question : honorable Alexis MUTANDA, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et téléspectateurs ?
AM : Me présenter aujourd’hui risque d’être très long. Je ne sais par où commencer. Je gère trois médias que j’ai créés, sur le plan politique, j’étais Secrétaire Général de l’UDPS et je suis un ancien député national élu de la circonscription de Mbuji-Mayi sur la liste UDPS. J’ai été aussi Secrétaire National aux Relations extérieures pendant presque 12 ans.

Avant de faire tout ce que je viens d’énumérer, j’ai travaillé à la SNEL où je me suis occupé des équipements de la ligne haute tension Inga-Shaba, spécialement Inga 1 et Inga 2. Côté études, j’ai fait la Polytechnique à l’Université LOVANIUM, aujourd’hui UNIKIN. Au niveau des humanités, j’ai fait des études gréco-latines au Séminaire de Kabwe, et mes études primaires, je les ai faites à Lusambo chez les Frères de la Charité. Voila le petit résumé sur ma personne.

Question : En tant qu’ancien Secrétaire Général, parti qui a combattu la dictature pendant 37 ans, l’Udps est aujourd’hui au pouvoir. Que faites vous pour le peuple ?

AM: C’est une question très complexe parce qu’elle est abondante et il y a tellement de choses à dire. Un parti politique a une vision. Et la vision de l’Udps est connue de tous. Le parti a été créé à l’époque du régime Mobutu. Tout le monde sait comment ce régime dictatorial fonctionnait. Le dictateur était le seul leader du pays, avec un seul et unique parti, le MPR. Tout le monde devait réfléchir comme le MPR. C’était comme une école où tous les Zaïrois étaient assujettis.

Pour contrecarrer toute cette dictature, l’UDPS a lutté pour l’instauration de la démocratie. Et pour cela, il fallait chasser Mobutu du pouvoir et faire comprendre à tous ceux qui l’entouraient que le peuple congolais ne se retrouvait pas dans ce régime. D’où pour atteindre l’objectif, il fallait passer par les élections, tout en étant conscient que la démocratie n’est pas une fin en soi. La priorité est d’aboutir à un Etat de droit, un Etat où le bien-être des Congolais devrait être assuré. Pendant près de 40 ans, l’Udps a mobilisé et rassemblé le peuple pour cheminer vers la démocratie.

Ce qui n’était pas une mince affaire. Les résultats ont été palpables car, le peuple a adhéré massivement à cette vision. Et c’est comme ça qu’on a fait partir Mobutu. Question : Honorable Alexis Mutanda, peut-on affirmer que l’Udps est au pouvoir aujourd’hui ?
AM : Vous dites que c’est l’Udps qui est au pouvoir aujourd’hui parce que nous avons à la tête du pays un Président de la République qui vient de ce parti.

Mais, vous savez que le pouvoir en RDC est défini par la Constitution. Il y a bien sûr l’institution Président de la République avec toutes ses attributions, le Sénat avec toutes ses attributions, l’Assemblée Nationale qui est un organe législatif avec ses attributions, le pouvoir judiciaire etc…

Tout cela fait un ensemble. Mais, certains disent que l’Udps a le pouvoir tout simplement parce que le Président de la République est issu de ce parti. Vous savez bien que lorsque les résultats ont été proclamés, le Président Tshisekedi a été proclamé Président de la République et il devenait automatiquement le chef de l’Armée. Vous savez aussi comment l(Armée a eu à fonctionner pendant les 32 ans de règne de Mobutu et les 20 ans des Kabila .

Donc, le nouveau Commandant suprême de l’Armée doit rectifier son fonctionnement. Sur le plan politique, vous savez qu’on a une institution qui s’appelle Présidence de la République, mais il fallait s’entendre avec le Sénat, l’Assemblée Nationale, les assemblées provinciales…

C’est pour cette raison que vous avez vu vous-même que l’évolution jusqu’à la création de l’Union Sacrée de la Nation. Après les élections de 2018, le Président s’est rendu compte qu’il n’avait pas de mains libres suite à l’alliance avec le FCC, raison pour laquelle il a pensé à créer l’Union Sacrée de la Nation. C’était pour avoir autour de lui des personnes ayant la même vision que lui. C’est ainsi qu’avec l’Union sacrée on est arrivé aux reconfigurations qu’on a actuellement au Sénat, à l’Assemblée Nationale et au sein des Assemblées provinciales.

Pour ce qui est du pouvoir judiciaire, vous avez également vu de quelle manière les choses ont évolué pour arriver à la composition actuelle de la Cour Constitutionnelle et essayer de redorer l’image de la magistrature en place. Pour ce qui est de l’Armée, il y a encore beaucoup à faire. Si nous avions une Armée nationale sur laquelle nous puissions compter, la présence prolongée de la Monusco pendant des années dans notre pays ne se justifierait plus pour sécuriser les populations civiles.