Par Yves Mitondo

Le Président de la République Démocratique du Congo, Président en exercice de l’Union Africaine (UA), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, accompagné par son épouse, Denise Nyakeru Tshisekedi, a déposé une gerbe de fleurs hier mardi 7 septembre au mausolée Anitkabir de la ville d’Ankara. C’est la première fois dans l’histoire récente de la RD Congo qu’un Chef d’Etat en fonction se déplace pour la capitale et surtout visite le mausolée construit en hommage à Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne.

Passage obligé pour tout visiteur officiel

D’ailleurs, tout visiteur officiel étranger doit s’y rendre pendant sa visite, déposer une gerbe au mausolée et signer le livre d’honneur. De même, à l’occasion des fêtes nationales en Turquie, le président de la République s’y rend pour donner le coup d’envoi des festivités.

Dans le livre d’or, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a loué les qualités du Ghazi Musthapha Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne, dont la vision, appuyée par le peuple turc et les peuples amis, aura placé le pays sur la voie du progrès socio- économique tout en lui conférant une grandeur reconnue à travers le monde. « Mon souhait est que cette première visite d’un président de la République démocratique du Congo constitue la base d’une solide amitié et d’une coopération fructueuse, mutuellement bénéfique pour nos deux pays », a écrit le locataire du Pays de la Nation.

Atatürk n’ayant pas désigné de lieu d’enterrement, sa dépouille mortelle embaumée est d’abord déposée le 21 novembre 1938 dans une salle spéciale du musée ethnographique d’Ankara. Un concours international est organisé par le gouvernement turc pour la conception d’un mausolée monumental en l’honneur du fondateur de la Turquie moderne. Les architectes Emin Onat et Orhan Arda, qui remportent le concours parmi 45 autres projets, l’ont dessiné.

La construction ne débute qu’en 1944, en raison des difficultés économiques liées à la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment est finalement achevé en septembre 1953 et la dépouille d’Atatürk y est transférée le 10 novembre suivant, à l’occasion de funérailles nationales.

3 millions de visiteurs chaque année

Le monument est également conçu à l’origine pour accueillir les tombes de tous les présidents de la République, mais cette idée est abandonnée par la suite pour renforcer l’identité du monument liée au culte de la mémoire d’Atatürk. Seuls les restes d’Ýsmet Ýnönü, successeur d’Atatürk et 2ème président de la République, y sont déposés en 1973.

Le jour de la commémoration de la mort d’Atatürk, le 10 novembre, des dizaines de milliers de gens affluent pour y observer les deux minutes de silence à l’heure exacte de sa mort, 9 h 5. Au même moment, les sirènes retentissent à travers tout le pays pour appeler la nation à cet hommage et les drapeaux sont mis en berne pour la journée. La diffusion audiovisuelle est aussi interrompue pendant ces deux minutes. Plus de 3 millions de visiteurs visitent le bâtiment par an.

Le numéro un rd congolais a été accueilli à sa descente d’avion par  le ministre turc des Transports, Karaoswanjelus; le gouverneur d’Ankara, Vastp Sahin; et le général de brigade, Hakan Buyekcula. Du côté congolais, il y avait le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’apala; celui du Tourisme, Modero Nsimba ainsi que le conseiller principal et diplomatique, Christian Bushiri. S’y trouvaient aussi le doyen des ambassadeurs africains en poste à Ankara, le Djiboutien Aden Addillahi et trois de ses collègues de la Mauritanie, du Gabon et du Sud-Soudan.

La ville d’Ankara, capitale de la Turquie depuis le 13 octobre 1923 , a été choisie par Mustafa Kemal Atatürk. Elle a remplacé la ville d’Istanbul par laquelle le Président Félix Tshisekedi va clôturer sa tournée ce mercredi 8 septembre. Une croisière fluviale est prévue ce jour sur le détroit du Bosphore.