Par Dieudonné Muaka Dimbi

Le Samedi 11 septembre, la Prison centrale de Matadi, située au camp Molayi, dans la commune de Matadi, a connu une ambiance festive, grâce à la libération de 40 de ses détenus, parmi lesquels 39 prisonniers de juridiction civile et 1 de juridiction militaire. Ils ont tous bénéficié de la grâce présidentielle, assortie de l’ordonnance N° 21/59 du 28 juillet dernier portant mesure collective de grâce. C’était au cours d’une cérémonie présidée par le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Matadi, Mukuna Tshilewu.

Eligibles

Sur les 39 pensionnaires de juridiction civile graciés, 26 ont bénéficié de la remise de peines restantes à purger, tandis que les 13 autres de la réduction de leurs peines. Car, après analyse minutieuse et vérification de leurs dossiers, il a été constaté que tous se sont retrouvés dans le cas de libération par rapport à leurs dates d’arrestation répondant aux critères de l’ordonnance précitée,respectivement dans ses articles 1 et 2, devenue irrévocable à la date du 30juin 2021.

Il convient toutefois de signaler que cette libération, qui visait surtout le désengorgement de tous les centres pénitenciers de la République Démocratique du Congo, ne concernait que les détenus condamnés respectivement pour escroquerie, abus de confiance, vol qualifié…etc.

Quant à ceux détenus condamnés pour violence sexuelle, détournement de deniers publics, concussion, corruption, crime de sang, assassinat, meurtre, vol à main armée, association des malfaiteurs, atteinte à la sureté intérieur et extérieur d’Etat et autres, ils n’ont pas été éligibles aux bénéfices de cette mesure présidentielle. Néanmoins certains d’entre eux, en l’occurrence ceux qui étaient condamnés à mort, ont vu leurs peines être commuées en servitude pénale à perpétuité et ces derniers ont vu les leurs être réduites à temps à partir de 20 ans.

Changer de comportement et de mentalité

Dans son adresse de circonstance, le Procureur de la République avait prodigué de sages conseils à tous les heureux bénéficiaires de cette grâce présidentielle à qui, il a d’ailleurs exhorté au changement de comportement et de mentalité, à ne plus récidiver et surtout à mettre à contribution la discipline acquise pendant tout le temps passé en prison pour qu’ils redeviennent non seulement utile à la société ; mais aussi pour qu’ils participent à la reconstruction de la RD. Congo.

Succédant le premier orateur du jour, Apollonia Longo, Directrice Adjointe de cette prison, avait, en ce qui le concerne, salué la mesurede grâce prise par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en faveur des prisonniers et ce, avant de plaider pour l’amélioration des conditions carcérales de ces derniers. Un accent particulier a été surtout mis aussi bien sur la subvention que sur la ration alimentaire.

C’est dans cette optique a-t-elle loué les efforts fournis par l’actuel ministre national en charge de la justice qui, depuis sa prise des fonctions, les octroie la trimestriellementet de façon régulière. Toutefois, elle a exigé que cela se fasse dans le strict respect du montant de ration alloué par chaque prisonnier qui, selon elle, est fixé à 2 $ Us par jour.

700 détenus dans une prison conçue pour 150

Satisfait, tout détenu libéré a reçu des mains des autorités judiciaires présentes à ladite cérémonie une notification attestant sa libération et une enveloppe d’argent pour lui faciliter d’atteindre son lieu de résidence. D’une capacité initiale de 150 détenus, la prison centrale de Matadi, a enfin révélé Apollonia Longo, en compte aujourd’hui au-delà de 700 répartis dans 10 pavillons. Soit 100 détenus pour un pavillon de moins de 3 m2.