Par Dieudonné Muaka Dimbi

Cette question, somme toute, mérite d’être posée. Et cela, au vu de nombre de fois que la population de l’ancien district du Bas-Fleuve, dans le Mayumbe, a déjà assisté, la mort dans l’âme, à des cérémonies de coup d’envoi annonçant le démarrage des travaux de réhabilitation de cet axe routier et pour lesquels d’importants fonds ne cessent d’être débloqués, aussi bien par le gouvernement central que par l’exécutif provincial, mais sans pour autant que lesdits travaux ne puissent connaitre ne serait-ce qu’un début d’exécution.

Seule voie obligée

Ceux qui ont une bonne mémoire se rappelleront qu’en 2014, le gouvernement provincial du Kongo Central, sous la férule de feu le gouverneur Jacques Mbadu Nsitu di Mavungu, avait remis, en deux tranches, à la direction provinciale de l’Office des routes, d’abord un chèque de 67.000 $ Us et ensuite celui de 63.000 $ Us ; soit un total de 130.000 $ Us pour les travaux respectivement de sa réfection, de la reconstruction de ses caniveaux ainsi que de ses autres ouvrages.

Car, cet axe routier demeure à ce jour la seule voie obligée pour acheminer les produits agricoles des paysans de cette contrée du Kongo Central vers les grands centres de consommation courante, aussi bien de cette province que de la ville de Kinshasa. Cinq ans après, c’est-à-dire en 2019, d’importants fonds ont été également décaissés pour amorcer les travaux d’asphaltage de cet axe routier, dans le cadre du programme des 100 jours initié par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Malheureusement, aucun acte concret n’a été une fois de plus été réalisé.

Route barricadée

Cette situation qualifiée de loufoque, a cependant exacerbé la colère des camionneurs desservant cette voie. Ces derniers, ne sachant plus à quel Saint se vouer, ont barricadé cette route, il y a près de trois semaines, au niveau du Pont Luki. Il s’agissait pour eux d’exprimer leur ras-le-bol, qualifiant ainsi de distractions avérées toutes ces cérémonies de coups d’envoi antérieures.

Face à la colère des manifestants, le gouvernement provincial du Kongo Central, contre toute attente, a dû une fois de plus débloquer d’autres fonds et dépêcher urgemment dans le Mayumbe l’Ingénieur Bidi Ngoma Bigas, son commissaire général en charge des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, pour apaiser les esprits des camionneurs. Aussi curieux que cela puisse paraître, l’Ir a lui aussi donné, à son tour, le coup d’envoi desdits travaux, espérant que cette fois-ci ou jamais, sera la bonne, mais en vain.

Gouverner c’est prévoir

Etalée sur 98 Km, la route Manterne – Tshela qui, depuis des décennies, se trouve dans un état de destruction totale, doit interpeller le gouvernement Sama Lukonde, qualifié des ” Warriors “, qui devrait prendre au sérieux le regain de tensions qu’observent ses usagers potentiels qui continuent de réclamer à cor et à cri son asphaltage de fond en comble.