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Selon un sondage de Gec: Félix Tshisekedi maintient sa popularité

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Selon un sondage de Gec: Félix Tshisekedi maintient sa popularité

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Malgré la perte de confiance dans les politiques, 51% des personnes interrogées pensent que le pays va dans la bonne direction
Par GKM

Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), un centre de recherche attaché à l’université de New York, a rendu publics les résultats de son sondage national visant à évaluer le sentiment populaire, six mois après la nomination du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. L’investiture du gouvernement de ce dernier a constitué un tournant décisif, car elle a consolidé la rupture entre le président Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, son ancien allié, note le sondage de GEC.

L’enquête a été réalisée également en perspective de la nouvelle session parlementaire, au cours de laquelle les priorités budgétaires pour 2022 seront fixées. Parmi les autres points critiques de l’agenda politique, figurent la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui préparera et organisera l’élection présidentielle et les législatives de 2023, ainsi que la lutte contre la Covid-19.

Le sondage de GEC s’est aussi intéressé à la perception de l’état de siège, instauré depuis mai 2021, pour faire face aux violences en cours dans l’est du pays. Par rapport au gouvernement précédent, Tshisekedi et Sama Lukonde sont tous deux relativement populaires. Environ la moitié des personnes interrogées ont une opinion positive du président de la République et de son Premier ministre, mais aussi de la direction prise par le pays.

Cependant, la méfiance semble s’installer : la popularité de tous les dirigeants, y compris Tshisekedi, Sama Lukonde et la plupart des figures de l’opposition, a baissé de manière significative au cours des six derniers mois. Cette perte de confiance dans les politiques et quelques leaders de la société civile est également visible en ce qui concerne les élections : seuls 40 % des sondés ont déclaré avoir l’intention de voter en 2023, contre 95 % en novembre 2017 et 97% en décembre 2018.

En revanche, l’état de siège reste populaire, avec 63% des personnes interrogées qui pensent que cette mesure exceptionnelle est une bonne chose. L’état de siège reste toutefois moins populaire dans l’est du pays. Au Nord-Kivu et Ituri, 66 % des répondants estiment que la situation sécuritaire s’est globalement dégradée depuis l’avènement du nouveau gouvernement militaire.

De son côté, le Parlement est considéré comme l’institution la plus corrompue de la République, avec des élus qui ne travaillent que pour leurs intérêts personnels, selon la majorité des répondants.

Fatshi au top

Dans la lutte pour le pouvoir politique, Félix Tshisekedi a pris le dessus, bien qu’à la tête d’une coalition fracturée et fragile, souligne GEC.

Après avoir rompu avec le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila fin 2020, le chef de l’État a pris le contrôle du Parlement par le biais de sa coalition politique, Union sacrée de la nation (USN). Un gouvernement USN, dirigé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, a alors été investi le 26 avril. Il s’agit du premier sondage d’opinion Berci/GEC depuis l’installation de la nouvelle équipe gouvernementale.

Six mois après l’investiture de ce nouveau gouvernement, 51% des personnes interrogées pensent que le pays va dans la bonne direction. Ce score est stable depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir, alors qu’une écrasante majorité des répondants estimaient que la RDC prenait une mauvaise direction pendant les dernières années du gouvernement Kabila.

Le travail du gouvernement Sama Lukonde est plus apprécié dans le secteur de la justice, où 53 % des personnes interrogées se disent satisfaites. Suivent l’éducation, la liberté d’expression et les droits civils. Les personnes interrogées sont en revanche moins satisfaites de l’accès à l’eau et à l’électricité, où seulement 27 % ont des opinions favorables de l’action du gouvernement dans ces secteurs.

Quid de GEC

Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) a été fondé en 2015 afin de promouvoir une recherche rigoureuse et indépendante sur la violence qui affecte des millions de Congolais. Pour GEC, les racines de cette violence se trouvent dans une histoire de gouvernance prédatrice qui remonte à la période coloniale et qui relie les versants des collines du Kivu aux intrigues politiques et à la corruption à Kinshasa, ainsi que dans les capitales d’Europe, de Chine et d’Amérique du Nord. Les recherches du GEC visent à expliquer à un large public les interactions complexes entre la politique, la violence et l’économie politique au Congo.