Type de recherche

Le mercredi 12 janvier à la Halle de la Gombe: retour dans la France sous occupation allemande avec le film “Monsieur Klein”

Cinéma CULTURE & MEDIA La Tempête des Tropiques

Le mercredi 12 janvier à la Halle de la Gombe: retour dans la France sous occupation allemande avec le film “Monsieur Klein”

Partager


Par Yves Mitondo

Les cinéphiles vont se plonger, le mercredi 12 janvier sur le coup de 18 h 30 à la salle de cinéma de l’Institut Français de Kinshasa, dans la sinistre époque de l’occupation nazie de la France, avec le film “Monsieur Klein “. En entrée libre, ils vont découvrir l’histoire du marchand d’art Robert Klein (Alain Delon), vivant luxueusement dans le Paris de 1942.

Fréquentant les salles des ventes, l’homme achète aussi sans scrupules, à des Juifs aux abois pressés de fuir le pays, des objets qu’ils cèdent à vil prix au terme d’âpres tractations. Un jour, il découvre dans son courrier glissé sous la porte un exemplaire des ” Informations juives “.

Il comprend alors qu’un homonyme, abonné à ce journal réservé aux Israélites, lui a fait endosser son identité.
Or les membres de la communauté juive sont fichés en raison de leur prétendue origine raciale. Par une sorte de prémonition funeste, son client lui souhaite ” bonne chance, Monsieur Klein “.

Suspicions…

En cherchant à prouver qu’il n’est pas juif, Robert Klein s’englue peu à peu dans un piège. Il ne fait qu’attirer l’attention des autorités, muée en suspicion puis, bien vite, en conviction. Pour obtenir des certificats de catholicité, il rend visite à son père (Louis Seigner), qui vit à Strasbourg. Devenu infirme, le vieil homme commence par s’emporter et affirme avec force que les Klein sont depuis toujours catholiques et Français, avant de lui apprendre qu’il existe une branche hollandaise de la famille Klein, sur laquelle il évite de s’étendre. Menant sa propre enquête, Robert remonte la piste de son homonyme…

Un double

Le long-métrage de 123 minutes, réalisé par l’Américain Joseph Losey, a obtenu le César 1977 du meilleur film, du meilleur réalisateur et celui meilleur décor. Le réalisateur, en évoquant le sort réservé aux Juifs sous l’Occupation, a intégré des éléments historiques à une œuvre artistique, voire métaphysique. Ainsi, plusieurs critiques ont mis en évidence la parenté du film avec les écrits du Tchèque Franz Kafka – notamment ” La Métamorphose “, nouvelle racontant la transformation d’un homme en insecte.

Auteur du premier scénario avec Franco Solinas, le réalisateur Costa-Gavras avait souhaité voir l’acteur Jean-Paul Belmondo dans le rôle principal. Mais un conflit entre producteurs et une blessure de Belmondo entraîneront l’annulation du projet. Alain Delon manifeste alors son intérêt pour le rôle principal.

Costa-Gavras préfère se retirer et ne sera même pas crédité au scénario. Delon tient à produire lui-même le film et convainc Joseph Losey, avec qui il a tourné ” L’Assassinat de Trotsky ” en 1972, d’en assurer la réalisation.