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A moins de 24 mois des élections de 2023: le FCC se vide mais prudence à l’Union sacrée

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A moins de 24 mois des élections de 2023: le FCC se vide mais prudence à l’Union sacrée

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Par Marcel Tshishiku

Le Front commun pour le Congo (FCC), plate-forme politique chère à l’ancien Président Joseph Kabila, a enregistré des départs massifs de ses anciens membres, jadis connus comme des caciques du défunt régime qui, plus de 18 ans durant, a plongé la République Démocratique du Congo dans un gouffre d’où elle a du mal à se tirer.

Observée depuis belle lurette, cette situation s’est accentuée surtout vers la fin de l’année 2021 avec le bouleversement observé au sein du groupe parlementaire PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), qui a finalement accepté de combler les 3 postes du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) réservés à l’Opposition.

Ce choix a vivement secoué le PPRD, pivot central du FCC, au point que d’autres caciques de grande renommée, ou mieux, de premier rang, ont été accusés d’avoir encouragé cet acte jugé inacceptable par la haute hiérarchie du parti. Lors de la présente tournée du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’Etat, dans la région du Grand Kasaï, les choses se sont tellement précisé que plusieurs ténors du régime sus évoqué ont précédé l’autorité morale de l’Union sacrée de la Nation dans leurs fiefs électoraux respectifs.

Certains d’entre eux ont créé leurs propres partis et d’autres négocieraient leur adhésion aux partis membres de l’Union sacrée de la Nation. Même ceux qui n’ont pas fait le déplacement du Grand Kasaï sont impliqués dans ce mouvement.

Vacances parlementaires : un prétexte ?

La ville de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï ; le Sankuru et autres ont accueilli les très proches anciens collaborateurs de Joseph Kabila qui, constitutionnellement parlant, ne peut plus se présenter aux élections 2023 et a, d’ores et déjà, demandé à sa famille politique de choisir un candidat pour ces scrutins.

Initialement, la raison officielle avancée était de retrouver leurs bases pendant les vacances parlementaires. Néanmoins, par la suite, l’opinion s’est rendue compte que l’objectif était de préparer l’arrivée du Commandant suprême des Forces armées de la RDC et de la Police nationale.

C’est dans ce contexte que Fatshi a entamé la tournée qui lui a permis d’entrer en contact avec la population et de palper les réalités du Congo profond où la misère bat son plein, en dépit des efforts qu’il fournit pour concrétiser la vision « Le peuple d’abord ».Les abus si graves ont été constatés un peu partout dans le Grand-Kasaï où il vient de boucler la tournée par le Sankuru.

Abus de confiance

Les fonds débloqués pour la réalisation des projets d’intérêt public, notamment la construction des écoles, la gratuité de l’enseignement de base, la construction du barrage hydroélectrique de Katende… ont tout simplement été détournés. Quelle trahison de la part des collaborateurs qui ont préféré se discréditer, alors qu’ils jouissaient de toute la confiance du Chef de l’Etat et que les Congolaises et Congolais comptaient sur eux pour vivre heureux !

Pour certains analystes, les départs massifs du FCC pour l’Union sacrée de la Nation seraient motivés par ces actes que les caciques de cette plateforme considèrent comme présage d’un nettoyage imminent dans la cour du Chef de l’Etat. L’enjeu serait, pour les anciens caciques du FCC, d’entourer le Président de la République et de tenter leur chance de remplacer ses collaborateurs qui se sont compromis.

D’autres analystes soutiennent que l’enjeu serait plutôt de préparer le rapprochement entre Joseph Kabila et l’Union sacrée de la Nation en vue d’une éventuelle coalition en prévision des élections de 2023. Tout compte fait, l’adhésion massive d’anciens caciques du FCC à l’Union sacrée suscite des inquiétudes et la perplexité au sein de l’opinion qui cherche à être fixée sur l’apport de ces nouveaux venus et à savoir la raison pour laquelle, 18 ans durant, ils n’ont pas donné le meilleur d’eux-mêmes pour l’intérêt de la nation congolaise.