Type de recherche

Pour cultiver le patriotisme au sein de la population: l’éducation constitutionnelle dès l’école maternelle recommandée en RD Congo

Education La Tempête des Tropiques SOCIETE

Pour cultiver le patriotisme au sein de la population: l’éducation constitutionnelle dès l’école maternelle recommandée en RD Congo

Partager


Par Marcel Tshishiku

Le député national Jacques Ndjoli propose l’institutionnalisation, en RDC, dès l’école maternelle, du cours d’éducation constitutionnelle, en vue de cultiver le « patriotisme constitutionnel », qu’il entend comme l’intériorisation par le peuple des valeurs, principes et mécanismes qui doivent amener au constitutionnalisme.

Le professeur Jacques Ndjoli s’est ainsi exprimé dans le cadre du 16èmeanniversaire de la Constitution de la RDC promulguée le 18 février 2006. « Ce qui pose problème en RDC, ce n’est pas les normes. C’est un problème anthropologique, un problème de respect des textes par les hommes », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Il n’y a pas de mauvaise Constitution. La Constitution est une loi. Mais qui donne consistance à une loi ?  C’est l’homme. Nous n’avons pas nécessairement une crise de normativité. Nous avons une crise anthropologique. C’est l’homme qui refuse de s’approprier la Constitution. Nous n’avons pas de patriotisme Constitutionnel. C’est par l’éducation constitutionnelle, par le civisme constitutionnel, par l’appropriation des textes qu’on peut arriver à ce patriotisme constitutionnel. Voilà pourquoi nous demandons que le cours d’éducation constitutionnelle soit enseigné dès la maternelle ».

Respect des lois

Pour le professeur Jacques Ndjoli, seul le patriotisme constitutionnel peut générer une véritable culture de respect des textes en RDC et le vrai problème des acteurs politiques congolais est ce qu’il a qualifié de « déconstitutionnalisation du jeu politique » au profit du partage du pouvoir par des accords et combines politiques.

« Pour qu’une Constitution trouve vie, il faut qu’elle soit portée par son peuple. Il faut que les valeurs, les principes, les mécanismes qui doivent amener au constitutionnalisme soient intériorisés. Or, le problème des acteurs politiques congolais est qu’ils veulent à tout moment déconstitutionnaliser le jeu politique ; aller chercher le salut dans les accords. Il faut considérer la Constitution comme la Loi matricielle, la Loi fondatrice.

Et l’article 45 de la Constitution est clair. Il faut l’enseignement de Droit constitutionnel, la diffusion, pour que nous puissions tous devenir des porteurs de ce texte. Il faut mettre la Loi fondamentale dans le cœur et l’esprit des congolais», a enchaîné le professeur Ndjoli.

Innovations et faiblesses

Dressant le bilan des 16 ans de la Constitution du 18 février 2006, ce constitutionnaliste a affirmé que c’est cette Loi fondamentale qui a permis à la RDC de tenir trois cycles électoraux. A l’en croire, ses éléments structurants sont l’unité du peuple congolais, la centralité du pouvoir auprès du peuple, le compromis et l’équilibre du pouvoir politique.

Le constitutionnaliste Jacques Ndjoli a aussi parlé des innovations contenues dans la Constitution du 18 février 2006. Parlant de la forme de l’État, il a cité le régionalisme constitutionnel, trouvé comme juste milieu entre les partisans de l’unitarisme et ceux du fédéralisme.

 De son avis, l’échec de la décentralisation, le mimétisme, le multipartisme à outrance et le fait que cette Loi fondamentale soit écrite dans un langage ambiguë, voire contradictoire, constituent les faiblesses de la Constitution de la RDC.

Etiquettes :

Vous pourriez aussi aimer