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Parc National de Kahuzi Biega: une enquête sérieuse exigée sur les allégations de violations des droits des populations autochtones Batwa

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Parc National de Kahuzi Biega: une enquête sérieuse exigée sur les allégations de violations des droits des populations autochtones Batwa

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Par GKM

Monde d’Espoir RDCongo, organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits des autochtones basée à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu , déplore les exactions répétées que commettraient sur les populations autochtones pygmées appelées Batwa par les Forces Armées de la RDC et les gardes du Parc National de Kahuzi-Biega, lors des opérations conjointes de ratissage lancées dans des campements occupés par ces autochtones Batwa entre Novembre et décembre 2021.

L’organisation fustige l’expulsion du PNKB suivie des exactions, de plus d’une centaine de Batwa de Kalehe où ces derniers avaient érigé des campements en vue d’y demeurer avec leurs familles. Entre novembre et décembre 2021, l’association signale que deux groupes composés de militaires et écogardes ont débarqué à l’improviste et à deux moments différents dans le campement des Batwa, situé du côté de Bogamanda, en vue d’en expulser ces derniers.

Les écogardes et militaires ont d’abord débarqué pendant la journée. Aussitôt arrivés, sans informer les occupants sur leur mission, les écogardes et militaires ont érigé des checkpoint tout autour du campement pour empêcher toutes les entrées et sorties aux occupants des lieux.

Les allégations font état de l’incendie des huttes et maisonnettes servant d’abris aux Batwa avant de se livrer aux autres traitements cruels, inhumains et dégradants sur les victimes. Sans autre forme de procès, des familles entières Batwa ont été brusquées dans leur quiétude, obligées de quitter en débandade leurs logis sans savoir où elles allaient, regrette Monde d’Espoir RDCongo. l’Ongd dénonce aussi les bastonnades, tueries…qui auraient été infligées à plusieurs Batwa.

Outre cela, il a été enregistré des cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales.

Quelques témoignages recueillis par Monde d’Espoir RDCongo font état de trois personnes tuées lors de ces exactions.
Sur un autre chapitre, deux personnes ont été appréhendées par les écogardes et militaires des FARDC avant d’être acheminées vers Bukavu où elles auraient été placées en détention à la prison centrale de Bukavu, fustige cette ONG.

Pour le même motif relatif à l’expulsion, il est fait état des allégations d’attaques d’autres

campements des Batwa dans les alentours du même contré de Bogamanda, entre Janvier et Février 2022 par les écogardes appuyés par des militaires des FARDC. Comme pour les autres cas, il est également déploré des exactions commises sur les membres de la communauté Batwa à Bogamanda.

Cette structure signale que lors des attaques contre les campements des autochtones, un colonel des FARDC, non autrement identifié, basé à Lemera dans le sous-village de Buzunga, aurait demandé aux Batwa de quitter le parc pour aller s’installer dans la plantation de l’Etablissement MUYEYE située à la lisière du PNKB en attendant que celui-ci trouve des terres pour eux.

Pendant leur séjour dans cette plantation, les Batwa ont mené une vie difficile, étant donné qu’ils ont perdu tous leurs biens dans les incendies dont ils ont été victimes. Ils se sont alors livrés à l’abatage des arbres dans cette plantation pour la fabrication des braises; chose qui n’a pas plu au propriétaire de ladite concession qui a alerté la coordination de la société civile du Sud-Kivu, afin de l’aider à arrêter la destruction des arbres dans sa concession par les Batwa.

Aux dernières nouvelles, Monde d’Espoir RDCongo indique que les Batwa ont réintégré le PNKB vendredi 19 février 2022 car ils n’arriveraient plus à satisfaire leurs besoins alimentaires dans cette plantation.

Kinshasa appelé à agir

Pour rappel, les Batwa du PNKB ont été expulsés depuis 1970 de leurs terres ancestrales qui est l’espace actuel abritant le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB). Depuis cette expulsion, les Batwa vivent à la lisière du PNKB sur les terres d’accueil appartenant à d’autres communautés notamment les Bantu .

Et cela , sans droit d’accès ni à leur terre ancestrale ni aux ressources qu’elle regorge.

La structure demande aux autorités congolaises de mettre en place une commission d’enquêtes mixte et indépendante pour faire la lumière sur les expulsions et les allégations d’exactions commises contre les Batwa ainsi que toutes les autres allégations de violations des droits humains lors de cette opération d’expulsion des Batwa de Kalehe, en vue d’identifier les auteurs et les sanctionner conformément à la loi.

Kinshasa est appelé à tout mettre en œuvre pour assurer une formation adéquate des écogardes et militaires des Forces Armées de la RD Congo sur le respect des droits humains pendant les opérations militaires ou para militaires. Les organisations partenaires sont aussi priées de conditionner tout appui au PNKB au strict respect des droits humains pendant leurs diverses opérations.

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