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Le Général John Numbi identifié comme donneur d’ordre

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Le Général John Numbi identifié comme donneur d’ordre

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Par GKM

La Haute Cour Militaire (HCM) siégeant en chambre foraine au second degré, en matière répressive, à la prison militaire de Ndolo, dans le dossier assassinat Floribert Chebeya et Fidèle Bazana a rendu son verdict dans cette affaire, ce mercredi 10 mai 2022.

Dans son jugement, la Haute Cour Militaire a identifié le Général John Numbi Tambo Banza comme le donneur de l’ordre d’assassiner Chebeya avec quiconque viendrait avec lui au commissariat de la police où cet activiste était convoqué.

Ce verdict a quoi soulager les avocats des parties civiles dont Me Richard Bondo Tshimbombo.
Se confiant à la presse , Me Richard Bondo s’est dit satisfait du verdict rendu par la Haute Cour Militaire, au simple motif que cet arrêt a identifié l’ ancien officier supérieur des Fardc en cavale comme le donneur d’ordre de tuer l’ancien Directeur exécutif de la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) et son compagnon et chauffeur Fidèle Bazana Edadi.

S’agissant des réparations aux parties civiles, la Haute Cour Militaire a reconduit dans son jugement au second degré la décision prise par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe sur cette question de dommages et intérêts. « Si Chebeya et Bazana étaient vivants, ils allaient demander 1 franc congolais à titre symboliques, mais ils ont laissé des enfants et familles», a indiqué Me Richard Bondo Tshimbombo.

Ce dernier se dit satisfait de l’arrêt où les réparations demandées sont reconduites. Du côté de la VSV, organisation fondée par feu Floribert Chebeya, son directeur exécutif, le responsable actuel Rostin Manketa se réjouit partiellement de l’arrêt rendu par la Haute Cour Militaire.

Il dit attendre le nouveau jugement où John Numbi Tambo Banza sera responsabilisé. Au sujet des réparations, Rostin Manketa regrette que ce soient les mêmes montants qui ont été décidés par le premier juge qui sont reconduites.
Pour le numéro 1 de VSV, les vrais orphelins de Chebeya et Bazana ont besoin des sommes plus que ce qui est retenu par la HCM.

Rappel des faits

Les plaidoiries des parties civiles dans la réouverture du procès du double assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, ont pris fin au début du mois de mars 2022. Les révélations faites en février 2021 par ’Hergile Ilunga et Alain Kayeye, deux policiers actuellement en exil qui apparaissent comme deux exécutants de ces crimes, et l’arrestation de Christian Ngoy en septembre 2020, ont permis la réouverture du procès devant la Haute Cour militaire.

Les audiences ont débuté le 22 septembre 2021 et se sont poursuivies jusqu’au début du mois de mars 2022. Au cours de ces audiences, plusieurs policiers, y compris tous les condamnés en première instance et des renseignants, ont été entendus par la justice congolaise. Parmi eux, se trouvait Paul Mwilambwe, principal témoin des faits revenus en RDC après plus de dix années de cavale.

Par ailleurs, une plainte avait été déposée en 2010 devant la justice congolaise par la veuve Chebeya contre l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, et son bras droit et inspecteur général de la Police nationale congolaise (PNC), le général John Numbi Banza Tambo. Celui-ci qui est considéré comme le commanditaire de ces actes dans la même affaire est actuellement en fuite.

Suite aux nouvelles arrestations et révélations faites dans cette affaire, une deuxième plainte a été déposée en octobre 2020 par les avocats des parties civiles. Et le dossier transmis à la Haute Cour militaire pour fixation. Un mandat d’arrêt international a été lancé par l’Auditorat militaire général de RDC contre John Numbi et remis à Interpol.

Les avocats des parties civiles ont déposé le 16 mars 2022 une demande de révocation de John Numbi des Forces armées congolaises, afin que la Haute Cour militaire puisse le juger dans le cas où il serait appréhendé. Pour rappel, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ont été assassinés le 1et juin 2010 alors que ces deux défenseurs des droits de l’homme étaient partis répondre à une invitation du Général John Numbi Tambo Banza, alors inspecteur général de la Police.

Depuis, les organisations de la société civile oeuvrant dans la défense et de promotion des droits humains continuent d’exiger la lumière sur les circonstances réelles de ce double assassinat.

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