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Le verdict de l’affaire Chebeya et Bazana relance le débat sur la peine de mort

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Le verdict de l’affaire Chebeya et Bazana relance le débat sur la peine de mort

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D’après l’avocat Richard Bondo, cette pratique devrait être appliquée pour ” dissuader les criminels”
Par GKM

Le verdict de la Haute Cour Militaire (HCM) sur le dossier Chebeya et Bazana relance le débat sur la peine de mort en RDC. Depuis 2003, la RDC vit en effet sous le régime d’un moratoire sur la peine de mort. Et 19 ans après, ce moratoire n’a toujours pas été transformé en loi.

Pour Claudine Bela, coordinatrice du Centre d’éducation et de recherche pour les droits de la femme, il est temps qu’une loi abolissant la peine de mort soit promulguée. ” Nous voulons que le pays puisse déclarer officiellement qu’il a aboli la peine de mort de manière définitive. Nous avons encore des instruments, par exemple le code militaire, qui maintient la peine de mort. Donc, il faut réviser toutes ces dispositions. La majorité de la population n’est pas révisionniste “, a-t-elle dit.

Abolition ou non de la peine de mort, la question divise l’opinion

Maître Richard Bondo Tshimbombo, avocat au Barreau Métropolitain de Kinshasa/Gombe et activiste des droits humains, responsable de l’Ong Avocat sans Frontières ASF/RDC, affirme que la majorité des Congolais pense qu’avec toute la violence que ce pays a connue et continue de connaître, la peine de mort devrait être appliquée pour dissuader les criminels.

“Malgré ce que nous faisons dans les associations de défense des droits de l’Homme, la majorité de la population n’est pas révisionniste. Elle tient à ce que la peine de mort soit maintenue “, explique Me Richard Bondo Tshimbombo aux confrères de Deutsche welle.

Dans son verdict, la HCM a condamné à mort certains policiers impliqués dans le double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Verdict pour lequel Rostin Manketa, directeur exécutif de la Voix des Sans Voix pour les Droits Humains (VSV), l’organisation fondée par Floribert Chebeya, se dit à moitié satisfait.

“Partiellement satisfait parce qu’il y a un suspect numéro un pour nous, le général John Numbi, qui n’a pas encore été jugé. C’est après son jugement que nous pourrons donner une appréciation complète. Mais nous sommes quand même satisfaits parce que là, c’est un pas qui a été franchi ” a indiqué Rostin Manketa.

Parmi les trois prévenus en appel, la Haute Cour Militaire a condamné à la peine capitale le commissaire supérieur de police Christian Ngoy Kenga Kenga, reconnu coupable de l’assassinat des deux défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana le 1er juin 2010.

Le sous-commissaire Jacques Migabo, l’un de ses collaborateurs, a écopé de douze ans de prison ferme. Enfin, le major Paul Mwilambwe a lui été acquitté.

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