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Selon la FAO: la RDC fait face à l’insécurité alimentaire

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Selon la FAO: la RDC fait face à l’insécurité alimentaire

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L’agence onusienne suggère la valorisation de la production locale pour faire face à cette situation catastrophique!
Par GKM

“La République Démocratique du Congo demeure un état fragile sur le plan alimentaire malgré ses ressources et son potentiel agricole cultivable estimé à plus de 75 millions d’hectares, dont moins de 10 millions d’hectares seraient exploités”, a affirmé Aristide Ongone Obame, représentant de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) en RDC, au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations-Unies du mercredi 18 mai dernier.

Il a présenté, à cette occasion, “le rapport du 20ème cycle de l’IPC en RDC” qui indique que plus de 27 millions de personnes sont en phase de crise alimentaire et de moyens d’existence aiguë, soit 26% de la population analysée ayant besoin d’une action urgente.

Aristide Ongone Obame a aussi indiqué les facteurs qui seraient à la base de cette situation d’insécurité alimentaire au pays. Il s’agit entre autres des faibles performances des productions agricoles dues à la mauvaise répartition des pluies, aux maladies et ravageurs des cultures ou à un accès limité aux semences.

Sans oublier les épizooties qui privent les ménages d’une source de revenus alternative. Il ya également le délabrement des infrastructures et voies de communication, qui limitent l’entrée ou la sortie des denrées dans les zones de consommation.

“Il faut dire que les conflits armés et communautaires empêchent les ménages d’accéder à leurs champs et entrainent le pillage des récoltes, ‘activisme de ces groupes et les conflits provoquent des mouvements de population obligeant les ménages à laisser derrière eux leurs moyens d’existence”, a précisé Aristide Ongone Obame.

Et d’ajouter, “la pandémie à Covid-19 et ses restrictions (état d’urgence sanitaire), les activités des ménages n’ont pas pleinement repris, en particulier dans les zones dépendantes de l’activité transfrontalière. Ce qui fait que les moyens d’existences et le pouvoir d’achat des ménages se trouvent limités en particulier dans les zones rurales dans un contexte de prix élevés des denrées de base limitant la capacité des ménages à accéder à l’alimentation. A cela s’ajoute, une faible consommation des aliments diversifiés”.

La crise russo-ukrainienne amplifie la situation

Il y a aussi l’impact de la crise russo-ukrainienne.

Pour lui, la Fédération de Russie et l’Ukraine sont les deux principaux fournisseurs de blé, de maïs, d’orge, d’huile comestible, de carburant et d’engrais sur les marchés mondiaux. Les principaux risques pour les pays en crise alimentaire découlent de leur dépendance aux importations de produits alimentaires et d’intrants agricoles.

Il faut dire qu’au début du mois d’avril 2022, la situation économique en RDC était relativement stable malgré les risques d’un impact futur de la crise ukrainienne, notamment en ce qui concerne la hausse des prix du gaz et du pétrole brut ainsi que de certains aliments de base.

Au niveau international, le prix du pétrole a atteint un pic de 123 USD par baril à la mi-mars et se situe actuellement à 94 USD le baril. D’autres matières premières comme le cuivre, le cobalt et le zinc ont poursuivi leur tendance à la hausse. Cela pourrait être avantageux pour la RDC, qui est un producteur de ces matières premières.

Il faut aussi souligner que les céréales représentent la plus grande part des produits alimentaires importés, suivies par le sucre, les fruits, les légumes et le poisson. En RDC, près de 70 % de toutes les importations de blé proviennent de la Fédération de Russie et de l’Ukraine.

Le blé représente un pourcentage relativement faible des aliments de base consommés en RDC. La consommation alimentaire se compose principalement de manioc, suivi d’autres racines et tubercules, de céréales, de légumes, d’oléagineux et de fruits.

Selon UNCTAD, les coûts de certaines sections du transport maritime par conteneurs ont massivement augmenté depuis mi-mars 2022. “Pour un pays comme la RDC qui connaît déjà d’importants problèmes d’approvisionnement, cela peut avoir un impact important sur la disponibilité de différents produits importés”, affirme Aristide Ongone Obame.

Il a également soutenu que des preuves anecdotiques en provenance de Kinshasa font déjà état de certains problèmes d’approvisionnement en pétrole brut et en gaz.

Il y a, pour l’heure, la rareté du carburant dans certaines provinces du pays qui a provoqué la hausse de prix du transport à la course passant de 500 FC à 1000 FC voire plus sur certains tronçons. Pour des sources, en 2021, la FAO a appuyé l’évaluation des systèmes alimentaires en RDC.

Cette évaluation est une très bonne base pour développer des systèmes alimentaires locaux inclusifs, équitables et résilients devant permettre de valoriser au mieux la production locale.