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Choléra : plus de 12.300 cas suspects signalés dans 17 provinces de la RDC depuis janvier 2022

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Choléra : plus de 12.300 cas suspects signalés dans 17 provinces de la RDC depuis janvier 2022

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Par N.T.

La République Démocratique du Congo (RDC) compte parmi les 14 pays africains qui ont signalé des cas de choléra depuis janvier 2022. En RDC, plus de 12.300 cas suspects de choléra dont 222 décès ont été signalés dans 17 des 26 provinces du pays depuis le début de l’année, selon une note d’information du bureau de représentation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Kinshasa.

Dans une interview réalisée par le service de communication du bureau de l’OMS en RDC, le Dr Aaron Aruna, Directeur de la surveillance épidémiologique au ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention de la RDC, explique comment le pays lutte contre le choléra.

Il reconnait que la maîtrise d’une épidémie de choléra est difficile, parce qu’il faut énormément de moyens pour déployer une riposte multisectorielle et mener d’importantes recherches épidémiologiques.

“Les épidémies n’ont pas toutes la même dynamique, ni le même profil. À chaque épidémie, il faut adapter les interventions. Il cite l’exemple de l’épidémie à Kalemie, dans la province du Tanganyika: la plupart des cas sont des cas suspects. “Nous avons besoin de laboratoires capables de confirmer les cas, surtout quand une épidémie survient.

Les résultats des analyses peuvent renseigner sur une flambée de cas et permettre de savoir quand nous devons déclencher une riposte adaptée de façon à minimiser ou à éliminer les cas au début de la saison des pluies, avant que l’épidémie ne s’étende. Malheureusement, nous ne déclenchons une riposte que lorsque nous enregistrons des décès, faute de voir venir l’épidémie”, explique le Dr Aruna. “En réagissant tardivement, on laisse l’épidémie s’installer. Il est mieux d’agir quand il y a encore peu de cas pour avoir toutes les chances de mettre fin à l’épidémie”, soutient-t-il.

La République Démocratique du Congo a recours à la vaccination depuis au moins dix ans. Selon le directeur de la surveillance épidémiologique au ministère congolais de la Santé publique, Hygiène et Prévention, la vaccination n’est efficace que si elle est menée à grande échelle. “Si vous ne vaccinez que la population d’une aire de santé touchée, alors que cette population est mobile, vous n’aurez pas le résultat escompté”, fait-il savoir.

C’est d’autant plus vrai quand, par exemple, une épidémie survient dans une grande ville comme Goma. “Pour l’heure, faute de vaccins disponibles en quantité suffisante pour un pays aussi vaste que la République Démocratique du Congo, nous devons cibler les aires de santé touchées”, déplore-t-il.

Concernant la riposte au choléra, le Dr Aruna explique que celle-ci doit être menée au sein des communautés, au niveau même des ménages. “C’est au niveau des ménages qu’il faut mener la sensibilisation à la maladie et à la prévention, qu’il faut expliquer quoi faire quand il y a un cas, comment orienter ce cas vers les centres de traitement.

Cela s’accompagne de distribution de savon, de produits de traitement de l’eau et des médicaments, mais aussi d’un travail d’amélioration de la qualité de l’eau avec les entreprises qui la distribuent”.