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Agression de la RDC par le Rwanda: Kinshasa et Luanda pour le respect du processus de paix

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Agression de la RDC par le Rwanda: Kinshasa et Luanda pour le respect du processus de paix

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Félix Tshisekedi et Joâo Lourenço l’ont réaffirmé au cours d’un tête-à-tête, samedi dernier dans la capitale angolaise
Par Carroll Madiya

Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RDC a échangé avec son homologue angolais, João Lourenço, au cours d’un tête-à-tête, le samedi 18 mars 2023, à Luanda. Cette rencontre de plus de deux heures qui s’est déroulée au Palais présidentiel de la Cidade Alta, a permis aux deux Chefs d’Etat d’évaluer le processus de paix dit ” de Luanda ” que mène le président angolais en sa qualité de médiateur désigné par l’Union Africaine (UA).

A ce titre, le président Joâo Lourenço avait reçu mandat de ses pairs au cours de la dernière Assemblée générale annuelle de l’UA de notifier aux rebelles terroristes du Mouvement du 23Mars(M23) appuyés par le Rwanda toutes les décisions et recommandations les concernant, notamment l’arrêt des hostilités, leur cantonnement et leur retrait du territoire congolais.
Les deux chefs d’Etat n’ont pas communiqué sur les détails de leur entretien fermé. Toutefois, dans l’entourage des deux présidents, on affirme que les détails opérationnels du contingent angolais de 500 combattants ainsi que la suite du processus ont été largement évoqués.

Pour rappel, les unités spéciales des Forces Armées Angolaises (FAA) sont très redoutées pour leur combattivité. Appelées en renfort en 1998 dans le cadre de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe(SADC), elles avaient réussi à mettre en déroute les troupes rwandaises qui avaient attaqué la ville de Kinshasa après leurs raids sur la base militaire de Kitona.
Cette fois-ci, les FAA sont sollicitées pour une mission de maintien de la paix dans le cadre du processus de cantonnement des éléments terroristes du M23 et leurs alliés du RDF.

Le Parlement angolais approuve la décision

Il sied de noter que la rencontre entre Félix Tshisekedi et Joao Lourenço est intervenue 24 heures après l’approbation, à l’unanimité, par le parlement angolais, de la décision de l’envoi d’un contingent militaire à l’Est de la RDC. C’est le vendredi 17 Mars 2023, lors d’une session extraordinaire, que le Parlement angolais a donné son feu vert à l’envoi d’un contingent d’environ 500 soldats en République Démocratique du Congo. Ceci, après l’échec d’un énième cessez-le-feu, que Luanda avait contribué à négocier entre les troupes gouvernementales et les rebelles.

S’exprimant sur une radio locale angolaise, le ministre d’État et chef de la Maison de sécurité, le général Francisco Furtado, a précisé mercredi dernier que ce contingent sera composé de 450 à 500 hommes envoyés pour une mission de douze mois.
Reprise des combats FARDC-M23 près de Goma

Pendant ce temps, l’Est de la RDC frontalier notamment au Rwanda, est le théâtre de violences depuis que la rébellion du M23 a repris les armes fin 2021 et s’est emparée de pans entiers du territoire.

L’Angola joue un rôle de médiateur dans ce conflit. Mais le dernier cessez-le-feu annoncé n’a pas été respecté la semaine dernière par les rebelles terroristes du M 23. L’objectif de la mission militaire angolaise est de sécuriser les zones où sont stationnés les éléments du M23 et protéger une équipe chargée de surveiller le respect du cessez-le-feu, selon la présidence de la RDC. L’envoi de militaires angolais a été décidé après consultations avec Kinshasa.

Les soldats angolais ne viennent pas pour attaquer, mais pour vérifier comment les choses se passent, a assuré en début de semaine le chef de la diplomatie congolaise, le ministre Christophe Lutundula.

Avant les soldats angolais, une force régionale a été créée par la communauté des Etats d’Afrique de l’Est pour superviser le retrait des combattants du M23. C’est dans ce cadre que des soldats kényans et burundais sont déjà déployés.

Le M23 est l’un des nombreux groupes armés qui opèrent dans l’est de la RDC. Selon des enquêtes menées, la RDC et les experts de l’ONU accusent le Rwanda de soutenir militairement le M23. Malgré les preuves présentées contre lui, Kigali continue à rejeter ces accusations pourtant évidentes.