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Des manifestations signalées à Boma et Beni

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Des manifestations signalées à Boma et Beni

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Par LM

Des manifestations pacifiques ont été signalées, hier lundi 15 mai 2023, dans les villes de Boma, province du Kongo-Central, et Beni, dans le Nord-Kivu. Le Cadre de concertation de la société civile de la de Boma a lancé un appel à deux journées villes mortes, lundi 15 et mardi 16 mai 2023, pour réclamer l’application de l’arrêté du gouverneur sur le contrôle technique obligatoire au port de Boma.

Le mot d’ordre a été respecté hier lundi par la population qui a compris le bien-fondé de cette démarche. En cette première journée, écoles, magasins, pharmacies, supermarchés et autres commerces sont restés fermés. Pas de circulation de véhicules en dehors de quelques motos visibles dans certains coins.

À la mairie, les agents étaient présents au lieu de service, y compris le maire. La police sillonnait la ville pour disperser la population afin d’éviter les attroupements. Plusieurs jeunes ont été interpellés puis relâchés par la police. Pour la société civile, il s’agit de lancer un message fort au Président de la République au sujet de la reprise des activités au port international de Boma, poumon économique de la ville. Beni: la ville paralysée, quelques personnes blessées, d’autres interpellées

Les activités ont été paralysées le même lundi 15 mai 2023 dans la ville de Beni, province du Nord-Kivu. C’est la première journée d’une série de cinq décrétés par la société civile pour dénoncer la criminalité urbaine et l’inefficacité du Comité urbain de sécurité.

C’est une façon d’interpeller les services de sécurité de prendre en compte les doléances de la population face à cette situation qui a perduré.
Dès les premières heures de la matinée, les barricades étaient déjà visibles sur les boulevards et artères principales de la ville. Kanzulinzuli, Kasanga-Ndindi et Butsili étaient considérés comme des foyers de tension.

Il y a eu des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants, essentiellement des jeunes. Tout a dégénéré lorsque la police, appuyée par les forces armées de la RDC, a dispersé, à coups de gaz lacrymogène, des groupes de manifestants qui bloquaient le passage. Boutiques, magasins, banques, marchés et autres maisons de commerce sont restés fermés, notamment le marché de Kilokba et le centre commercial de Matonge.
Les commerçants ont suspendu leurs activités, espérant le retour au calme après quelques instants.

“Presque chaque jour, il y a des incursions de bandits, des cambriolages et des pillages de biens de la population. Même des femmes et des enfants sont victimes des viols. Nous sommes très fatigués et avons décidé de fermer nos portes. Nous séchons les activités durant cinq jours. Nous ne voyons pas leur travail. Si l’état de siège a échoué, qu’on lève cette mesure et qu’on réinstalle les autorités civiles”, s’est plaint Charles Mashauri, vendeur dans une boutique à Matonge.

La synergie des groupes de pression et mouvements citoyens s’indigne de la persistance de l’état de siège, une mesure instituée par le chef de l’État depuis deux ans, dans l’objectif de restaurer l’autorité de l’État. Mais depuis son instauration, le cycle des violences n’a pas baissé, et la criminalité s’est accentuée. La société civile dit avoir documenté plus de 400 cas de cambriolages, fusillades et autres dans un trimestre, déplore Esai Liko, membre du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

Notons que pendant toute la journée, les forces de l’ordre étaient déployées dans des points chauds de la ville, et mobilisées sur les artères principales pour se rassurer de la libre circulation.

Même si la Police nationale congolaise ne s’est pas encore prononcée, on signale plusieurs interpellations et quelques blessés, certains par balles, dans les rangs des manifestants.