Par MKM

Des nouvelles ont été annoncées avec pompe pour la réhabilitation et construction des infrastructures dans le Grand – Kasaï. Les unes encourageantes et d’autres inquiétantes.

Il a été indiqué l’obtention d’un financement indien de l’ordre de 200 millions USD pour des projets en énergie électrique dont celui du barrage hydroélectrique de Katende , situé dans le territoire de Dibaya, au Kasaï Central. La pose de la géotextile , intervenue pour la première fois, pour renforcer le sol, le stabiliser et réduire les menaces d’érosions sur la route en construction ,Mbujimayi- Kananga 47 km sur 350 km de la route Kalamba-Mbuji aménagés pour permettre l’usage des engins dans le cadre de la poursuite des travaux de construction le long du chantier jusqu’en Angola.

Il s’agit là des chantiers épinglés parmi tant d’autres, comme les travaux de modernisation des infrastructures à travers le Grand Kasaï dans le but de contribuer à l’épanouissement de différents habitants de ces contrées. On comprend dès lors, les initiatives parlementaires par rapport à ce besoin. Il est très important au regard de l’emplacement de cet espace dans son rôle à l’essor de la RDC en particulier, et de l’Afrique en général . Du fait de la gâchette du revolver symbolisé par Frantz Fanon situé au centre du continent noir qu’est le pays cher à PE Lumumba d’heureuse mémoire.

Quid du Programme volontariste de Lubondayi ?

Situé dans le secteur de Dibanda au Territoire de Dibaya, Lubondayi ou Lubondaie parfois Lubondai selon les différentes missions protestantes qui s’y étaient installées en laissant des empruntes. Écoles primaires, secondaires, professionnelles et d’enseignement médical de réputation acceptable , sans oublier le grand temple de la même génération que certaines paroisses catholiques environnantes.

Un grand programme agricole mis en place depuis plusieurs années s’y trouve à l’arrêt . Sous financement de la BAD, 300 ha ont été labourés à Mikonko sans être semés ni plantés. Les raisons attribuées à cette situation sont diverses. Le manque des moyens financiers ayant entraîné la paie retardée des agents commis à l’entretien des engins et l’absence des matériaux destinés à la construction des hangars. Des matériels de la minoterie prévue abandonnés tout comme plus de 150 000 Tonnes d’engrais chimiques exposés aux intempéries . Tel a été le constat fait en 2021.

Et pourtant ce site permet l’accès à d’autres milieux de grand intérêt via une route de desserte agricole de 47 km jusqu’à Bukonde , abritant une grande mission catholique de plus de 100 ans d’existence et devant bénéficier de quelques MW en provenance du Barrage hydroélectrique de Katende. Le même axe routier débouche vers plusieurs autres centres du Kasaï Oriental voire Kabinda et Sankuru, sans oublier Luiza , cet autre territoire du Kasaï central jouxtant la frontière angolaise, avec la facilité de favoriser à la longue le ramassage des produits vivriers
Tout l’intérêt de ce Programme volontariste de Lubondayi est bien réel. Surtout en ce moment où il est envisagé, au niveau du Gouvernement, la redynamisation de l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne ainsi que la pêche et l’élevage.

Soit dit en passant que feu Étienne Tshisekedi d’heureuse mémoire disposait d’un important cheptel près de Kamponde faisant partie de Tshishilu, un autre secteur à Dibaya , où il avait fait ses études humanitaires.

Barrage Katende

Un regard sérieux très souhaité pour éviter les éternelles promesses. La dernière en date faite avec fracas par trois sociétaires de l’Union Sacrée , celle de voir la première ampoule allumée en mai 2023 , coïncide heureusement avec le financement indien.

D’une capacité de 64 MW, le Barrage hydroélectrique de Katende est capable d’ améliorer la desserte en eau potable et en électricité dans le Grand Kasaï. Des stations de pompage d’eau sont bien visibles à travers cet espace gratifié de plusieurs cours d’eau. C’est le moment de bien penser pour éviter une autre surprise désagréable. En intégrant tous les aspects par rapport à la concrétisation de cette infrastructure de grande utilité publique. Le transport du courant jusqu’aux consommateurs. Ne pas ignorer le transfert du matériel entreposé dans les installations de la SNCC de Lubumbashi jusqu’à Tshimbulu , chef -lieu du district de la Lulua comprenant quatre territoires dont celui de Dibaya, avant de prendre la route de Katende.

La complexité du dossier appelle l’intervention de plusieurs entités pour la réhabilitation et la construction des infrastructures dans le Grand Kasaï.

Infrastructures

La dégradation des infrastructures routières dans cet espace exige un sérieux dans l’exécution des projets pris en compte.
Les chantiers sont ouverts, mais les exécutions ne suivent pas le même rythme. Les impératifs sécuritaires sont certes là avec la défense de l’intégrité territoriale , à cause de la guerre à l’Est de la RDC, mais les moyens mobilisés doivent servir. Si pour Tshilejelu à l’étape de Mbujimayi , quelques routes sont en construction ou réhabilitation cahin-cahan ,et d’autres travaux officiellement lancés sont soit à l’arrêt ou évoluent à pas de tortue . De quoi inquiéter les populations riveraines. Les travaux de l’ Université officielle de Mbujimayi ( UOM) se trouvent à l’état préliminaire. La fondation est visible et quelques armatures. La route Mbujimayi- Kananga vole la vedette . La pose de la géotextile fait pour l’heure oublier l’interruption de travaux à certains endroits, en attendant le résultat final.

Les travaux en cours sur la route Mbujimayi-Muene Ditu sont aussi d’un grand intérêt pour tous les produits d’extrême nécessité en provenance du Haut -Katanga par voie ferrée. La relance de la Brasserie du Katanga et le ramassage des produits de Kaniama Kasese sont à ces prix.
La société minière de Bakwanga (MIBA) n’est pas en reste pour toute son importance économique dans le Grand Kasaï, avec ses importants gisements de diamant.

Toutes les démarches en cours pour favoriser l’exploitation de ce minerais précieux méritent une grande transparence , pour repousser le vieux démon de l’exploitation illicite et frauduleuse. Le plan de relance de la MIBA tel que présenté doit bien servir pour l’intérêt du pays. Des mesures courageuses d’extrême nécessité en vue de sauver cette entité qui ploie sous une forte dette ( près d’un demi milliard USD).