Crise sécuritaire à l’Est de la RDC : le CEPAS appelle l’État à se tourner vers une approche multilatérale
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Par Carroll Madiya
Le Centre d’Études Pour l’Action Sociale (CEPAS) invite l’État congolais à traiter la question de sécurité dans la partie orientale du territoire de la RDC avec une approche tant multilatérale que bilatérale. C’est ce qui ressort de la conférence sur » le processus de Luanda et de Nairobi et les défis de paix en RDC », organisée hier jeudi 28 novembre 2024 à Kinshasa.
Au cours de cette conférence, les participants ont échangé sur la situation réelle des deux processus de paix, et ont, par ailleurs, disséqué les obstacles dans ces deux processus, en proposant des pistes de solutions pour la restauration de la paix dans cette partie de la RDC.
» Il faut savoir que, depuis que ces processus ont été mis en place, moins de personnes en parlent. On a tendance à penser que la population congolaise se préoccupe moins de la situation qui prévaut dans la partie orientale et n’accompagne pas assez le gouvernement dans les actions entreprises. La conférence avait pour but de mobiliser et d’amener , en informant davantage la population congolaise sur la nécessité de se mettre en ordre pour appuyer les actions du gouvernement tout en interpellant le gouvernement sur les dangers que le pays court si jamais certains aspects ne sont pas pris en compte » a déclaré le conférencier , Maître Nickson Kambale, expert en construction de paix.
Recadrer les actions dans les négociations
S’agissant des deux processus, les participants appellent le Gouvernement à recadrer la manière de mener les actions, notamment en ce qui concerne les négociations de la paix dans la région des grands lacs.
Pour le CEPAS, deux obstacles bloquent les processus de Nairobi et de Luanda : les deux processus traitent la question de paix de manière bilatérale alors que la question doit se traiter en multilatérale.
» La question avait été déjà soulevée par les Etats de la régions en citant nommément les groupes ou les auteurs de cette insécurité sur la régions des Grands Lacs, et tous les Etats ont convenu des mécanismes à mettre en place pour résoudre ce problème. On a tendance à nous mettre en bilatéral avec Kigali, alors que Kigali est autant auteur de l’insécurité pour n’avoir pas respecté les engagements pris, notamment au terme de l’Accord cadre d’Addis-Abeba qui oblige les Etats à ne pas supporter les groupes qui menacent la sécurité des autres », a souligné Maître Nickson Kambale.
Neutraliser le M23
Et d’ajouter : » Le fait que le M23 a été repris parmi les groupes qui menacent la sécurité lors de la réunion de Dar-es-Salam en 2023, nous nous posons la question : pourquoi on ne peut pas neutraliser le M23 au même titre que les FDLR ? Voilà les obstacles que nous avons relevés et nous demandons au Gouvernement de recadrer les choses par rapport à ça ».
Le CEPAS est persuadé que l’Etat congolais doit passer de l’approche bilatérale à l’approche multilatérale pour la résolution du conflit à l’Est du pays.
» Nous avons les communiqués de Dar-es-Salam du 15 Décembre 2023 qui permet aux Etats de se mettre ensemble pour mettre fin aux menaces qui pèsent sur leur territoire respectives ainsi que l’accord cadre d’Addis-Abeba qui tout en reprenant les engagements pris au terme du communiqué de Dar-es-Salam pose les bases d’une nouvelle dynamique de paix fondée sur la mise en œuvre du projet intégrateur, socle du développement de la région. Sur base de ces deux documents, si l’Etat congolais fait de la question de paix une question multilatérale, toutes les questions sur chaque Etat devraient se retrouver dans la manière de mener l’approche plus globale que bilatérale », a conclu Maître Nickson Kambale.






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