Du 10 décembre au 7 février 2025 dans divers lieux à Kinshasa : 6ᵉ édition du Laboratoire Kontempo avec l’exposition « Kokende Liboso Eza Kokoma Te »
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Par YHR
L’exposition « Kokende Liboso Eza Kokoma Te » (Aller de l’avant ne signifie pas d’être arrivé), se tient du mardi 10 décembre 2024 au vendredi 7 février 2025, dans divers lieux de la capitale, du centre culturel Mokili Na Poche à l’Institut Français de Kinshasa, en passant par l’Académie des Beaux-Arts (ABA) et la Plateforme Contemporaine. Dans la cadre de la 6ème édition du Laboratoire Kontempo, les artistes invités proposent une réflexion profonde sur les liens entre les traditions orales, les cosmologies africaines et les pratiques artistiques contemporaines.
Le 10, Botembe Moseka animera un Artist talk sur « Comment les histoires nous définissent ? » et Prisca Tankwey fera une « Analyse de la société kinoise à travers la prière ». Le 12, Athou Molimo Bongonda alias Spiritus et Maman Sydonie feront un « Dialogue entre les pratiques ancestrales et la performance artistique » et Paulvi Ngimbi s’étendra sur la « Poésie érotique dans la religion chrétienne ». Le 14, Papa Mfumu’eto 1er et Sim Simaro discuteront sur le « Le texte comme prétexte » et le duo Mukenge/Schellhammer parleront « De l’intraduisible à l’esthétique transnationale ».
L’importance de la progression constante et de la construction collective
Le Laboratoire Kontempo invite à une immersion dans un univers où l’art, la poésie et la philosophie se rencontrent. Il s’agit de questionner les récits construisant le monde. Ce projet, en collaboration avec l’écrivain et curateur Dzekashu MacViban, cherche à décloisonner les disciplines et à engendrer un espace de dialogue entre théorie, poésie, performance et art visuel. En s’appuyant sur le proverbe lingala « Kokende Liboso Eza Kokoma Te », il insiste sur l’importance de la progression constante et de la construction collective. Les artistes explorent ainsi les notions de temps, d’espace ainsi que d’identité.
Face à l’absence de documents écrits sur l’histoire de l’art contemporain à Kinshasa, les artistes se tournent vers les récits oraux, les proverbes et les cosmologies africaines pour construire de nouvelles narrations. Ces récits, souvent transmis de génération en génération, offrent une vision unique du monde et permettent de décoloniser les discours sur l’art et la culture.
Discuter des enjeux liés à la théorisation de l’art contemporain en Afrique
Outre l’exposition, le projet comprendra une série d’événements, performances et ateliers permettant au public de participer à la réflexion. Ces rencontres verront les protagonistes discuter des enjeux liés à la théorisation de l’art contemporain en Afrique, de la place des traditions orales dans la création artistique et de l’importance de soutenir les artistes émergents.
L’accent est mis sur un échange entre les perspectives locales de Kinshasa sur des sujets qui sont discutés au niveau international, mais qui ont une influence directe sur la vie quotidienne et les courants artistiques. Ces sujets incluent les stéréotypes dans la perception de l’Afrique et des cultures africaines, les réalités postcoloniales et leurs dynamiques de pouvoir et les hiérarchies linguistiques, intellectuelles et épistémiques.
Néologisme
« Kontempo » est un néologisme ayant émergé sur la scène artistique indépendante de Kinshasa, au début des années 2000, en contre-narration du discours académique et de l’influence occidentale de l’art. « Kontempo » est vu actuellement comme un nouveau code et une réinterprétation du terme « art contemporain » à Kinshasa.
Le Laboratoire Kontempo est un projet fondé en 2019 à Kinshasa par l’artiste rd congolais Christ Mukenge et son homologue allemande, Lydia Schellhammer. Mukenge est né en 1988, en République démocratique du Congo. Schellhammer a vu le jour en 1992, en Allemagne.