Lancement du programme : « Le renforcement des capacités congolaises pour faire face aux défis de paix, sécurité et développement liés au changement climatique » : la RDC prépare les politiques d’atténuation des risques sécuritaires liés au changement climatique
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Par Marcel Tshishiku
La République Démocratique du Congo a lancé, le lundi 9 décembre, les préparatifs de la mise en œuvre des politiques d’atténuation des risques sécuritaires liés au changement climatique, lors de la cérémonie de lancement du programme de formation intitulé : « Le renforcement des capacités congolaises pour faire face aux défis de paix, sécurité et développement liés au changement climatique en RD Congo » organisée par le Centre international du Caire pour la résolution du conflit, le maintien et la consolidation de la paix (CCCPA), en partenariat avec le ministère congolais des Affaires étrangères et coopération internationale et francophonie de la RD Congo, ainsi que le ministère de l’Environnement et du développement durable. Ces assises s’inscrivent dans le cadre des engagements de l’Egypte visant à renforcer les capacités des responsables congolais dans les domaines de paix et sécurité.
Multiplicateur de menace
Dans cette optique, Hesham El Mekwad, ambassadeur de la République Arabe d’Egypte à Kinshasa, a déclaré que, bien que la crise climatique ne soit pas une cause directe des conflits, elle agit comme un multiplicateur de menace, fragilisant les acquis du développement, exacerbant les dynamiques de violence existantes et perturbant les processus de paix.
Selon le diplomate égyptien, cette réalité concerne aussi la RDC où le changement climatique, la dégradation de l’environnement, l’exploitation des ressources et la dynamiques des conflits aggravent l’insécurité dans ce pays qui possèdent d’énormes opportunités dans un large éventail de domaines.
« Dans ce contexte, le Centre international du Caire pour la résolution du conflit, le maintien et la consolidation de la paix (CCCPA) organise cette formation pour renforcer les capacités congolaises à gérer les défis de paix, de sécurité et de développement liés au changement climatique ; améliorer les connaissances et les compréhensions des participants pour évaluer et répondre aux risques liés au changement climatique de manière globale et intégrée, dans le but de les aider à mettre en œuvre des politiques visant à atténuer les risques sécuritaires posés par le changement climatique dans le pays », a conclu l’ambassadeur Hesham El Mekwad.
Mission du CCCPA
Dans le même ordre d’idées, le directeur général du CCCPA, Seif Kandeel, a rappelé que le ministre égyptien des Affaires étrangères, le Dr Badr Abdel Aty, avait réaffirmé la tenue de cette formation lors de sa visite officielle à Kinshasa en novembre dernier et que, créé en 1994 par le ministère égyptien des Affaires étrangères, le CCCPA est une agence publique égyptienne spécialisée dans la formation, le développement des capacités et la recherche dans les domaines précités. Parmi ses nombreuses responsabilités, le Centre et le Secrétariat du Forum d’Assouan pour la paix et le développement durable, une plateforme de discussion de haut niveau sur le renforcement du lien entre la paix, la sécurité et le développement sur le continent africain, favorisent spécifiquement l’adoption d’approche holistique pour lutter contre le changement climatique. Le Centre est aussi le lieu par excellence de l’Union africaine et le secrétariat de l’initiative de la Présidence de la COP27 « Réponses climatiques pour la pérennisation de la paix CRSP ».
Pour le directeur général du CCCPA, les impacts du changement climatique sont particulièrement évidents en Afrique qui, bien qu’étant le continent ayant la plus faible contribution à la crise climatique, avec seulement 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est parmi les plus vulnérables à ses effets dévastateurs, tels que l’augmentation des sécheresses, des inondations, des cyclones, la variabilité des précipitations et la montée du niveau de la mer, ainsi que l’impact sur la sécurité alimentaire.
Amélioration de la planification et de la programmation nationale
« Cette situation est aggravée par la capacité d’adaptation limitée du continent africain face aux impacts du changement climatique, ainsi que par la convergence avec d’autres défis, notamment ceux d’ordre socioéconomique et exacerbés par des tensions géopolitiques mondiales actuelles. Pour renforcer la résilience d’adaptation des pays africains face aux défis du changement climatique sur la paix, la stabilité et le développement, il est essentiel d’améliorer la planification et la programmation nationales, en les rendant davantage sensibles aux enjeux climatiques », a poursuivi le directeur, ajoutant que, dans ce contexte, le programme climat, la paix et le développement du Centre repose sur l’impératif de répondre aux risques climatiques de manière holistique et intégrée, afin de favoriser l’adaptation au changement climatique, la résilience et la consolidation de la paix, tout en prenant en compte les spécificités locales et en garantissant l’adaptation nationale du processus et que l’Egypte a joué le rôle clé dans le maintien de la paix à l’échelle mondiale et a aussi une contribution importante dans le renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre le changement climatique…
Pour conclure, Seif Kandeel a souligné l’importance des partenariats entre les différentes parties prenantes concernées par les questions relatives au changement climatique, dont la preuve la plus évidente est la coopération à laquelle nous assistons aujourd’hui pour mettre en œuvre cette formation, avant de remercier l’Union européenne et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour leur soutien dans la mise en œuvre de ce projet.
La cérémonie a pris fin après le mot de circonstance de la vice-ministre congolaise des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi.