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La RDC parmi les pays les plus endémiques de l’onchocercose

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La RDC parmi les pays les plus endémiques de l’onchocercose

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Par N.T.

La République Démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays les plus endémiques de l’onchocercose, maladie plus connue sous le nom de « cécité des rivières », selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est l’une des maladies tropicales négligées (MTN). L’onchocercose est due au ver parasite Onchocerca volvulus. Le parasite se propage et est transmis à l’être humain par les piqûres répétées de simulies (mouches) infectées qui se reproduisent dans les cours d’eau à débit rapide. L’onchocercose se manifeste par de très fortes démangeaisons, une atteinte cutanée qui provoque un défigurement, et une déficience visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité.

Elle touche surtout les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen, même si des foyers d’endémie plus réduits sont également présents en Amérique latine.

Le traitement de la population par l’ivermectine (également connu sous le nom d’administration de masse de médicaments (AMM)) est actuellement la principale stratégie mise en œuvre pour éliminer l’onchocercose, la couverture thérapeutique minimale à atteindre étant de 80 %. Le laboratoire Merck fait des dons d’ivermectine sous le nom de marque Mectizan.

Traitement de l’onchocercose

Ainsi, l’OMS recommande de traiter l’onchocercose par l’ivermectine au moins une fois par an pendant 10 à 15 ans. Lorsque le ver parasite Onchoncerca volvulus coexiste avec le parasite Loa loa, les stratégies thérapeutiques doivent parfois être adaptées. Loa loa est une autre filaire parasitaire endémique en République démocratique du Congo, en Angola, au Cameroun, au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Nigéria, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et au Tchad. Le traitement des personnes présentant des taux élevés de L. loa dans le sang peut parfois entraîner des effets indésirables graves. Dans les pays touchés, il faut suivre les recommandations conjointes du Comité d’experts du Mectizan et de l’APOC (Programme africain de lutte contre l’onchocercose) sur la prévention et la prise en charge des éventuels effets indésirables graves.

Plus de 99 % des personnes infectées vivent en Afrique et au Yémen et 1 % vivent à la frontière entre le Brésil et le Venezuela (République bolivarienne du). En 2023, au moins 249,5 millions de personnes avaient besoin d’un traitement préventif contre l’onchocercose. Selon l’étude sur la charge mondiale de morbidité réalisée en 2017, 14,6 millions de personnes infectées souffraient déjà d’une atteinte dermique et 1,15 million d’une perte de la vision.

Le Niger est le premier pays d’Afrique à avoir éliminé l’onchocercose

L’OMS a vérifié que cinq pays étaient exempts d’onchocercose après avoir appliqué avec succès des activités d’élimination pendant des décennies. Quatre de ces pays se trouvent dans la Région des Amériques : la Colombie (en 2013), l’Équateur (en 2014), le Mexique (en 2015) et le Guatemala (en 2016)), et un se trouve dans la Région africaine, le Niger (en 2025). Le Niger est ainsi le premier pays africain à avoir éliminé la cécité des rivières.

En 2022, le traitement a été interrompu au Sénégal et le pays est désormais sous surveillance. L’Éthiopie, la Guinée équatoriale, le Mali, le Nigéria, l’Ouganda, la République-Unie de Tanzanie, le Soudan, le Togo et le Venezuela (République bolivarienne du) ont arrêté l’administration de masse de médicaments (AMM) dans au moins un foyer.

Au niveau mondial, 1,8 million de personnes vivent dans des zones où il n’est plus nécessaire d’administrer les traitements de masse contre l’onchocercose. Ceci prouve qu’il est possible de progresser dans la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) sur l’ensemble du continent africain.

Les efforts déployés par le Programme de lutte contre l’onchocercose entre 1974 et 2002 ont permis de maîtriser la maladie en Afrique de l’Ouest. Le Programme a principalement eu recours à la pulvérisation d’insecticides contre les larves de simulies (lutte antivectorielle) par hélicoptère et par avion, puis à la distribution d’ivermectine à grande échelle à partir de 1989.

Le Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC) a été créé en 1995 afin de lutter contre la maladie dans les derniers pays africains d’endémie. Il a été clôturé fin 2015 après le commencement de la transition vers l’élimination de l’onchocercose. La principale stratégie a été la mise en place du traitement par l’ivermectine sous directives communautaires (TIDC) et, le cas échéant, de la lutte antivectorielle au moyen de méthodes sans risque pour l’environnement.