Par Tantia Sakata

La crise humanitaire et sanitaire dans le Nord-Kivu et Sud-Kivu a été au centre d’une conférence de presse animée par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Dr Roger Samuel Kamba Mulamba, hier jeudi 13 février à Kinshasa. Faisant le point sur la situation dans la province du Nord-Kivu, il a annoncé l’acheminement de médicaments nécessaires (kits de traumatologie, traitements pour infections) et autres intrants.

Le Dr Kamba a indiqué que la destruction des centres et des dépôts de médicaments, notamment ceux du CICR et d’autres partenaires, a réduit les réserves de médicaments en quelques jours. « Nous avons discuté avec l’OMS, le CICR et l’OCHA, et nous avons finalement eu la garantie que ces organisations internationales peuvent maintenant acheminer les intrants jusqu’à Goma en passant par Nairobi et Kigali », a-t-il rassuré. Par ailleurs, les 2.900 poches de sang collectées lors de la campagne de collecte seront également acheminées. Le ministre a souligné que l’attaque du groupe armé M23 et des troupes rwandaises au Nord-Kivu a mis à rude épreuve le système de santé congolais. « Depuis le 21 janvier, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui les zones de combats, entraînant un afflux massif de malades et de blessés dans notre système de santé », a-t-il déclaré.

A cette occasion, le ministre de la Santé a précisé que le nombre des morts dépasse les 4.200, et plus de 939 corps se trouvent dans les morgues. Ces chiffres restent incomplets, car toutes les zones de santé ne sont pas accessibles. Concernant les centres de traitement pour le Mpox, plus de 143 patients ont fui lors des combats, mais seulement 33 ont pu être retrouvés, exposant ainsi la population à de nouvelles contaminations.

Il est également important de signaler les risques d’une catastrophe sanitaire transfrontalière, la République démocratique du Congo surveillant des virus présents dans les pays voisins, notamment le virus d’Ebola en Ouganda et le virus de Marbourg. Le ministère de la Santé a insisté sur la détermination du gouvernement à faire face à cette crise avec une approche coordonnée et structurée, ainsi que la mise en place d’un dispositif de réponse nationale articulé autour de plusieurs piliers, notamment logistique, soins médicaux et soutien psychologique.