Par Dieudonné Muaka Dimbi

Des carcasses de vaches souillent la rivière Mansongonia. Les bovins ont été emportés par les eaux en furie ayant débordé, après une pluie diluvienne. Les ruminants se sont retrouvés coincées par des troncs d’arbres les ayant empêché de couler pendant qu’elles tentaient à se sauver. La rivière traverse le village de Mongo-Mansongonia, situé dans le groupement Makuta, secteur de Kwilu-Ngongo, territoire de Mbanza-Ngungu, dans l’ex. District des Cataractes.

Cela fait courir un risque sanitaire aux paysans de cette partie du pays, qui continuent à se servir de l’eau de cette rivière. Il s’agit du seul moyen à leur disposition pour la boisson et le lavage de leurs corps, assiettes et vêtements.

Le Service national d’hydraulique rural (SNHR) avait, en son temps, oublié d’installer des pompes aspirantes dans cette contrée du territoire de Mbanza-Ngungu. Il se fait que la léthargie dans laquelle se trouve plongée la société SOGENAC, qui a en effet racheté le patrimoine de l’ex. Jules Van Lancker (JVL), ne permet plus à cette dernière de bien veiller à l’encadrement des bêtes de l’entreprise qui, depuis quelques années, sortent de leurs enclos, mal entretenus, pour divaguer, à la merci des pauvres paysans.

Cette  » liberté  » des vaches a mis les responsables de la SOGENAC dans l’incapacité de les dénombrer avec exactitude. Cette situation malheureuse a été maintes fois déplorée par les paysans des villages environnants dont les champs constituant leurs seules ressources vitales sont de plus en plus ravagés de fond en comble par ces bêtes. Cela, dans l’indifférence des autorités de l’ex. JVL. Quelques jours seulement après la découverte desdites vaches en état de putréfaction par les villageois de Sadi, une équipe d’agents du service territorial de l’agriculture, pêche et élevage de Mbanza-Ngungu, conduite par l’Inspecteur Blaise Digema, aussitôt saisie, était descendue sur le lieu pour faire le constat.

Au terme des investigations menées sur place avec le concours de quelques cadres de la SOGENAC, cette équipe territoriale de pêche et élevage de Mbanza-Ngungu a déclaré fondée cette nouvelle qui s’était répandue comme une traînée de poudre. Elle a ordonné l’évacuation urgente des restes de ces bêtes.

Joint cependant au téléphone par notre rédaction provinciale, Simon Kapela Ntambu, le chef de secteur de Kwilu-Ngongo, suggère, quant à lui, l’interpellation immédiate des responsables de la SOGENAC qui doivent sans plus tarder répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes afin que soient dédommagées toutes les personnes qui tomberaient malades pour avoir consommé l’eau polluée de la rivière Mansongonia.