Par MKM

Natif de Jadotville rebaptisé par la suite Likasi, la deuxième ville du Haut-Katanga, l’éminent philosophe a tiré sa révérence loin de son pays. Opposé au « retour à l’authenticité, »Mudimbe Valentin Yves prit le chemin de l’exil. A la suite de ses critiques, les idéologues de l’époque remplacèrent Retour par Recours devant l’authenticité. Et lui-même faisant profil bas devant le Grand Léopard, réfractaire de la contradiction, il garda les initiales de ses prénoms. Pour le V de Valentin, il opta pour Vumbi et Y de Yves, Yoka. Des anthroponymes à rechercher dans la culture de son terroir songye ou de sa langue maternelle, ayant été le swahili du Katanga.

À l’Université officielle du Congo, le professeur était l’un qui a exalté le sens à la beauté des lettres, aux courants des pensées et à la contradiction. Ses œuvres littéraires comme  » Entre les eaux », « Le Bel immonde » donnèrent lieu à d’autres répliques émanant d’autres professeurs évoluant dans ce haut milieu du savoir situé dans l’agglomération lushoise de Kasapa, qui héberge aussi une prison par où sont passées des célébrités .

Un camp militaire est aussi dans les environs.

Mudimbe avait l’habitude de prolonger le débat de haute facture en dehors de l’Université de Lubumbashi. A plusieurs reprises, il avait l’habitude de revenir à Likasi. Il eut l’occasion, restée mémorable, de tenir une conférence-débat en face du Collège Sacré-Cœur et non loin de l’ex Athénée Royal, où ses anciens étudiants, devenus pour la plupart enseignants dans ces deux écoles secondaires, rivalisèrent d’ardeur pour lui parler devant le micro.
Le savant quitte la terre, après avoir semé des hommes devant perpétuer ses œuvres.