RDC : les victimes des conflits bénéficieront d’une prise en charge mentale et psychosociale
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Par Tantia Sakata
Le projet » Amélioration des conditions de vie des populations dans des contextes sécuritaires critiques en République Démocratique du Congo, à travers le soutien en santé mentale et services psychosociaux pour la paix » a été officiellement lancé le mercredi 23 avril 2025 à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Cet événement marque un tournant historique dans l’approche des politiques de développement et de paix en RDC, en mettant l’accent sur la dignité humaine, le bien-être psychologique et la reconstruction du tissu social.
Représentant le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, le Directeur de cabinet, Dr Romain Muboyayi, a souligné la nécessité urgente d’une telle initiative, alors que la RDC est confrontée à des conflits prolongés, notamment à l’Est du pays. » La guerre injuste imposée par des forces extérieures, notamment le M23 soutenu par le Rwanda, ne laisse pas seulement des cicatrices physiques, mais atteint profondément la santé mentale de nos citoyens « , a-t-il déclaré.
Au-delà d’une réponse humanitaire, ce projet constitue une vision stratégique pour renforcer la résilience des communautés, reconstruire les liens sociaux et favoriser l’émergence d’une paix durable, a révélé Dr Romain Muboyayi.
Ce projet ambitieux, soutenu par la Coopération allemande à travers la KFW, en partenariat avec l’OIM et des institutions nationales, s’étendra sur cinq ans.
» Il vise à promouvoir une approche intégrée de la santé mentale et de la cohésion sociale, ciblant plus de 137 000 bénéficiaires directs via des centres communautaires, des formations spécialisées et des campagnes de sensibilisation « , a indiqué un communiqué de presse du Ministère de la Santé.
La représentante de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Alexandra Simpson, a mis l’accent sur l’importance d’écouter les communautés et de s’appuyer sur leurs ressources culturelles pour la guérison.
» Le rétablissement passe par la compréhension des mécanismes de résilience déjà présents chez les populations. C’est en valorisant leurs pratiques locales que nous pouvons construire des réponses durables « , a-t-elle souligné.
De son côté, la représentante de la Commission Justice et Paix a insisté sur la dimension de genre du projet, évoquant la souffrance silencieuse des femmes victimes de violences sexuelles et l’importance d’intégrer des approches sensibles au genre pour garantir l’équité et l’efficacité des interventions.
Kerstin Laabs, représentante de la KFW, a rappelé que ce projet s’inscrit dans un engagement global de l’Allemagne en faveur du développement humain, de la paix et de la justice sociale en RDC, avec un portefeuille d’investissements atteignant 700 millions d’euros.
Elle a également précisé que la dimension participative du projet favorisera l’appropriation locale et assurera sa pérennité, le but étant que ces centres communautaires soient gérés de manière autonome par les populations elles-mêmes, au-delà des trois premières années.
Notons que le projet comprend également une composante de recherche pour documenter de manière empirique l’impact des interventions sur la santé mentale et la cohésion sociale. Les données collectées serviront à orienter les futures politiques publiques dans ce domaine, non seulement en RDC, mais également dans d’autres contextes similaires.