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Travaux de réfection de routes à Kinshasa : Alexis Mutanda salue l’initiative, mais déplore l’absence de planification

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Travaux de réfection de routes à Kinshasa : Alexis Mutanda salue l’initiative, mais déplore l’absence de planification

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Selon le SG honoraire de l’UDPS, la simultanéité des chantiers lancés par le Gouvernement provincial plonge la capitale dans un chaos indescriptible

Par Thony Kambila

Depuis plusieurs mois, les Kinois vivent au rythme infernal des embouteillages monstres qui paralysent la circulation routière dans la capitale.
Au cours d’un entretien avec quelques médias, le député honoraire et ancien Secrétaire Général de L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) Alexis Mutanda a tenu à donner son point de vue sur ce phénomène inquiétant. Pour lui, si la réhabilitation des routes à Kinshasa répond à une promesse longtemps attendue, sa mise en œuvre simultanée sur plusieurs artères majeures de la ville transforme le quotidien de millions d’habitants en un cauchemar logistique. Face à la paralysie de la circulation causée par les embouteillages, l’acteur politique et opérateur économique Alexis Mutanda pointe du doigt le gouvernement provincial de Kinshasa dont la mauvaise planification des travaux est mise en cause.

Une Nécessité mal exécutée

Pour l’ancien député UDPS, personne ne remet en question l’urgence de réhabiliter le réseau routier kinois, longtemps laissé à l’abandon. Les nids-de-poule, les routes impraticables et l’insécurité qui en découle sont des fléaux bien connus. L’initiative du gouvernement, dans son ambition affichée de « redonner à Kinshasa sa dignité de capitale », était donc initialement saluée par la population.

Cependant, le diable se cache dans les détails, et surtout dans le calendrier. Le lancement quasi simultané de chantiers sur des axes aussi stratégiques a créé un effet domino dévastateur sur la circulation.

Une Ville étranglée par ses artères

La méthode utilisée semble avoir ignoré les principes les plus élémentaires de la gestion de projets et de la fluidité urbaine. Il s’agit notamment de:

  1. Absence d’Itinéraires bis de secours. En fermant plusieurs artères vitales en même temps, le plan n’a laissé aucune alternative viable aux automobilistes. Les axes secondaires, souvent en mauvais état et non conçus pour un trafic de transit, sont rapidement saturés, créant des bouchons dans des zones habituellement calmes.
  2. Impact Socio-économique Dévastateur : Des heures perdues dans les transports, des retards systématiques au travail, à l’école, dans les hôpitaux. Le coût économique est faramineux : baisse de productivité, surconsommation de carburant et usure accélérée des véhicules. Le coût humain est tout aussi lourd : stress, fatigue et temps volé à la vie familiale.
  3. Manque de communication et de coordination : peu d’informations précises en amont sur la durée des travaux, les axes concernés et les déviations proposées. Cette opacité plonge les usagers dans l’improvisation permanente, aggravant ainsi le chaos.
    « C’est une bonne idée mal exécutée. Et on a l’impression que les décideurs ne vivent pas dans la même ville que la population», a martelé l’ingénieur civil Alexis Mutanda.

Une question de méthode et de priorisation

L’ancien Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) estime que dans une mégalopole comme Kinshasa, une approche par phases est indispensable.

Il aurait fallu, selon lui, prioriser les axes, terminer un chantier avant d’en lancer un autre sur un axe parallèle ou de connexion, et s’assurer que les voies de déviation sont en état de supporter le trafic détourné.

En choisissant la simultanéité, le gouvernement provincial a peut-être cherché à montrer une action forte et visible pour marquer les esprits. Mais le résultat est là : une ville paralysée, une population excédée, et une efficacité du projet global remise en cause. Les retards sur un chantier pouvant impacter tous les autres.

Un constat amère

L’amertume des Kinois réside dans cette ironie cruelle : la solution tant attendue pour fluidifier la ville est devenue, par la faute d’une planification hasardeuse, la cause des embouteillages monstres.

Le gouvernement provincial de Kinshasa se trouve ainsi face à un paradoxe : il est à la fois l’architecte d’un projet salutaire et le principal responsable d’une crise de mobilité sans précédent.

Cette situation risque de devenir encore plus grave surtout avec le retour des pluies.

C’est pourquoi l’honorable Mutanda invite les autorités compétentes de la ville province de Kinshasa à mettre des moyens conséquents pour achever rapidement les travaux de réhabilitation de la voirie, en vue de soulager la population dans ses besoins vitaux de mobilité.