Le FC en santé de fer, le dollar malade, la stabilité macroéconomique se consolide
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Par LM
Depuis quelques semaines, l’économie congolaise confirme sa trajectoire de stabilisation. Invité au dernier Conseil des ministres, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) a livré une analyse détaillée de la situation récente sur le marché des changes ainsi que sur celui des biens et services.
Son exposé met en évidence une appréciation soutenue du Franc congolais, une désinflation marquée et une poursuite de la croissance dans un contexte international encore incertain. Selon les statistiques présentées par la Banque centrale du Congo (BCC), la conjoncture économique intérieure reste globalement favorable.
Les politiques budgétaires et monétaires menées de manière coordonnée ont permis de préserver les équilibres essentiels. Le recul de l’inflation témoigne de cette maîtrise du cadre macroéconomique.
Le taux d’inflation hebdomadaire est ressorti à -0,10 % au cours de la première semaine d’octobre 2025, contre 0,06 % la semaine précédente, signalant une situation de déflation ponctuelle. En cumul annuel, l’inflation s’établit désormais à 5,93 %, en net repli par rapport à 9,99 % à la même période de 2024, soit une baisse de plus de 4 points de pourcentage. Ce ralentissement du rythme des prix traduit, selon la BCC, une meilleure maîtrise des anticipations inflationnistes, grâce à la stabilité du taux de change, à la décélération des prix importés et à la prudence budgétaire observée depuis le début de l’année.
Une monnaie nationale en pleine remontée
A ce jour, le Franc congolais (CDF) affiche une performance remarquable sur le marché des changes. En rythme hebdomadaire, il s’est apprécié de 6,31 % sur le marché indicatif et de 4,12 % sur le marché parallèle. Sur une base annuelle, la progression atteint 13,47 % à l’indicatif et 9,54 % au parallèle, comparativement à fin décembre 2024.
Cette appréciation traduit le retour de la confiance des agents économiques, soutenue par l’intervention proactive de la BCC, la consolidation des réserves de change et la bonne tenue des recettes d’exportation minière. Elle contribue également à atténuer les pressions importées sur les prix intérieurs. « La stabilité du Franc congolais reflète la solidité des fondamentaux macroéconomiques et la crédibilité des politiques publiques », a souligné le Gouverneur de la Banque Centrale. Il sied de noter que la croissance économique de la RDC est projetée à 6,3 % en 2025, selon les estimations actualisées de la BCC. Cette expansion reste tirée principalement par le dynamisme du secteur extractif, qui continue de bénéficier de cours mondiaux relativement stables et d’une demande soutenue, notamment en Chine et dans l’Union européenne.
Les produits de base exportés par la RDC (cuivre, cobalt, or) ont affiché une évolution favorable sur les marchés internationaux au cours de la première semaine d’octobre. Cette tendance a permis de maintenir les recettes en devises à un niveau confortable, renforçant la position extérieure du pays.
Des risques à surveiller
Malgré ce tableau globalement positif, la Banque Centrale identifie plusieurs facteurs de vulnérabilité : la volatilité persistante des prix des matières premières, susceptible d’affecter les recettes publiques et les réserves de change ; la dépendance structurelle au secteur minier, freinant la diversification de l’économie ; et les pressions budgétaires internes, qui pourraient raviver l’inflation en cas de relâchement de la discipline fiscale. Dans ce contexte, le Gouverneur de la BCC a recommandé de maintenir une coordination étroite entre la politique monétaire et budgétaire, de renforcer la surveillance du système financier et de stimuler les secteurs non extractifs, notamment l’agriculture et les services, pour consolider la résilience structurelle de l’économie. À moyen terme, les perspectives économiques demeurent favorables, mais dépendront de la capacité du Gouvernement à gérer les chocs externes et à accélérer la diversification productive.
Scénario central (2025–2026) : la croissance devrait se maintenir autour de 6 %, portée par les exportations minières, les investissements publics dans les infrastructures et la poursuite des réformes structurelles. Scénario prudent : une dégradation des termes de l’échange ou un ralentissement de la demande mondiale pourrait ramener la croissance à 4,5 %, tout en exerçant une pression à la hausse sur le taux de change et l’inflation.
Scénario optimiste : une meilleure mobilisation des recettes intérieures et une progression des activités agricoles et manufacturières pourraient permettre à la RDC d’atteindre une croissance proche de 7 % dès 2026. La stabilité du Franc congolais restera toutefois l’un des indicateurs déterminants du maintien de la confiance macroéconomique.
La BCC devra continuer à équilibrer la gestion des liquidités avec la préservation du pouvoir d’achat et la compétitivité des exportations. Dans le tout dernier compte rendu du Conseil des Ministres, le Gouvernement salue les efforts de la BCC pour préserver la stabilité macroéconomique et renforcer la transparence du marché de change. Cette évolution conforte la stratégie gouvernementale visant à ancrer durablement la stabilité du Franc congolais et à favoriser une croissance inclusive, moteur de création d’emplois et de revenus.







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