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Expulsion des Congolais (RDC) du Congo/Brazzaville : les députés recommandent la réciprocité

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Expulsion des Congolais (RDC) du Congo/Brazzaville : les députés recommandent la réciprocité

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Les élus du peuple ont aussi insisté sur le renvoi de l’ambassadeur du Congo/Brazzaville et le rappel à Kinshasa de celui de la RDC, le rétablissement du ministère des Congolais de l’étranger …

Plusieurs députés nationaux ont appelé, hier mercredi 1er avril, le gouvernement de la République Démocratique du Congo à recourir au principe du droit international fondé sur la réciprocité, comme réplique aux vagues d’expulsions massives infligées aux ressortissants de cet Etat d’Afrique centrale par les autorités de la République du Congo.

Cette recommandation a été formulée au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale organisée dans la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du parlement, et consacrée au débat sur la question d’actualité posée au ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et Francophonie, par le député national Patrick Muyaya.

Ce membre de la 2ème chambre législative a tenu à savoir si l’ambassadeur du Congo Démocratique à Brazzaville était au courant de la mesure des autorités locales d’expulser ses compatriotes et les mécanismes que le gouvernement de la RD Congo a mis en place pour réduire les cas d’expulsion de ses concitoyens devenus monnaie courante dans la plupart des pays limitrophes.

En lieu et place du ministre Raymond Tshibanda empêché, le vice-ministre des Affaires étrangères s’est dit disposé à répondre aux préoccupations des élus du peuple, pour avoir conduit personnellement la délégation gouvernementale dans la capitale du Congo d’en face, en rapport avec cette tragédie. Célestin Tunda a aussi reconnu le caractère brutal de l’expulsion ayant touché à la dignité et à la sécurité de ses compatriotes.

” Dans le but d’assainir certains quartiers de Brazzaville, les autorités de la République du Congo ont déclenché, la nuit du 4 au 5 avril dernier, une opération dénommée mbata ya mokolo, visant à contrôler tous les étrangers installés sur le territoire de leur pays “, a relaté le vice-ministre.

Respecter la Convention sur la libre circulation

A ses débuts, cette opération a été marquée par quelques excès dans son exécution, car même des paisibles citoyens, pourtant détenteurs des titres de séjour, ont été inquiétés. Des cas d’extorsions, viols et vols ont été enregistrés. Des enfants, femmes et jeunes filles ont été particulièrement touchés. Certains d’entre eux sont allés se réfugier dans l’enceinte de l’ambassade de la RD Congo à Brazzaville.

L’ambassadeur du Congo/Brazzaville à Kinshasa a été convoqué par les autorités de la place pour fournir de plus amples explications, tandis que les deux capitales ont convenu de suspendre l’opération d’expulsion ; de ne plus inquiéter les ressortissants de la RDC en règle ; de respecter la convention signée le 3 décembre 1999 par la République du Congo, la République Démocratique du Congo et la République d’Angola, sur la libre circulation des personnes et biens entre ces trois Etats.

Fermeté envers les étrangers
Brazzaville a annoncé l’arrestation des éléments de sa police ayant versé dans les exactions ci-haut relevées, soutenant ces agents courent le risque de radiation.
Le vice-ministre a affirmé que l’ambassadeur de la RDC à Brazzaville n’était pas au courant de l’opération et qu’il avait beau tenter d’entrer en contact avec les autorités locales.

De son avis, plus ou moins 1 179 ressortissants de la RDC vivent au Congo/Brazzaville, dont 896 adultes et 283 enfants. Plus de 800 ont été expulsés. Le gouvernement du Congo Démocratique a instruit de ramener les expulsés malades et blessés à Kinshasa et de les conduire à l’hôpital général de référence, ex-Mama Yemo, appelant à la tenue urgente d’une tripartite Kinshasa-Brazzaville-Luanda en vue d’évaluer la convention sus évoquée.
Par ailleurs, Célestin Tunda a indiqué que les services spécialisés de la RDC devraient être fermes dans le contrôle des étrangers vivant sur le territoire congolais et que l’hospitalité de son pays n’est pas à confondre avec un laisser-aller ou un laxisme.
En conclusion, il a affirmé que les relations entre les deux Congo sont au beau fixe.

Saisir les instances internationales

Les députés ont, pour leur part, accusé le gouvernement de la RDC de ne pas s’assumer face à la mort des ressortissants de la RDC, d’être totalement irresponsable, distrait sur les mouvements de la population et faible.

Jean Claude Vuemba a recommandé le renvoi de l’ambassadeur du Congo/Brazzaville et le rappel à Kinshasa de celui de la RDC. Eve Bazaiba a relaté le drame des 7 de ses compatriotes gardés da ns la salle de morts à Brazzaville, où un a succombé à cause du froid et des traumatismes. Elle a recommandé le rétablissement du ministère des Congolais de l’étranger.

Dénonçant l’ingratitude des Congolais d’en face qui ont été chaleureusement et cordialement accueillis à Kinshasa en 1997 lors de la guerre de Brazzaville, a voulu savoir le nombre de ressortissants de la République du Congo vivant en RDC et celui des ressortissants d’autres pays limitrophes, alors que son collègue Clément Kanku Bukasa a recommandé de porter l’affaire devant les instances internationales…

Par Marcel Tshishiku

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