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Elections 2018 : l’insécurité continue de faire planer le doute

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Elections 2018 : l’insécurité continue de faire planer le doute

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Selon une source citée par Radio Okapi, l’armée régulière « n’aurait toujours pas reçu le mot d’ordre pour intervenir et protéger la population civile », notamment à Uvira

Le calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) retient, parmi les préalables aux élections du 23 décembre 2018, l’élimination des poches d’insécurité sur toute l’étendue du territoire national de la RD Congo. En termes clairs, cette contrainte implique que les élections ne peuvent pas être organisées si le climat d’insécurité persiste en RD Congo.

Or, des sources dignes de foi signalent la persistance et, pis encore, la recrudescence, durant le mois de juillet en cours, des poches d’insécurité dans plusieurs endroits du territoire national, et particulièrement dans la partie orientale.

Citées par Radio Okapi, une chaîne parrainée par la MONUSCO, ces sources font état de la mort de cinq personnes tuées par balles mardi 24 juillet et de la destruction de plusieurs maisons incendiées dans le Sud-Kivu,  au village de Nambindu, groupement de Kabindula, en territoire d’Uvira.

Tel est le bilan d’une attaque attribuée aux miliciens Twigwaneho Banyamulenge sur le village des déplacés Bafuliiru et Banyindu. D’après le chef de groupement de Bijombo, Tete Amisi, cité par la radio onusienne, la situation reste très inquiétante dans cette région où l’armée régulière « n’aurait toujours reçu le mot d’ordre pour intervenir et protéger la population civile ».

Des attaques à répétition

D’après des sources locales, les présumés miliciens du groupe Twigwaneho ont réussi à contourner un campement des FARDC basé à Ruhuha. Ils se sont retranchés, abandonnant presque tous le village en feu et emportant vaches, chèvres, moutons…

Selon la même source, lundi dernier, ces miliciens Bafuliiru-Banyindu avaient aussi attaqué le village de Kanono où sont hébergés les membres de la communauté Banyamulenge. Des vaches et des chèvres avaient été aussi emportées. Trois autres personnes, dont deux femmes et un homme, ont été tuées par balle jeudi 5 juillet dans les Hauts-plateaux de Bijombo, en territoire d’Uvira dans la province du Sud-Kivu.

Les victimes sont des déplacés de la communauté Banyindu qui retournaient dans leur village pour chercher de la nourriture. Elles sont tombées dans une embuscade tendue par des miliciens Twigwaneho Banyamulenge, a indiqué Freddy Mwambi Kashngwa, notable de la région qui s’est aussi refugié à Uvira.

« Toute la population a abandonné les villages. Certaines personnes sont parties vers la forêt d’Itombwe, d’autres à Fizi, Uvira… Tous les villages ont été incendiés. Il ne reste que quelques villages protégés par les FARDC, où sont massées les populations issues de toutes les communautés.  Il faut que le Gouvernement sécurise toute la population. Chaque groupe a droit à la paix et à la sécurité », a affirmé Freddy Mwambi Kashngwa.

Les soldats appelés à protéger la population

Dans le même ordre d’idées, la société civile de Beni au Nord-Kivu, dénonce la recrudescence de l’insécurité caractérisée par des assassinats des civils à Mambango, un quartier situé dans la périphérie du Sud-Ouest de la ville de Beni. Président de cette société civile, le Révérend pasteur Gilbert Kambale, a affirmé que trois civils ont été tués par balles, dans l’intervalle de deux mois, à côté d’un camp militaire des Forces Armées de la RDC (FARDC).

« C’est une grande inquiétude par rapport à l’insécurité qui a élu domicile à Mambango, en l’espace de deux mois ; 3 civils ont été tués, dont certains par balle, et le dernier cas en date c’est une dame qui a été tuée en date du 11 Juillet et on a retrouvé le corps le 12 juillet le matin », a condamné le Révérend pasteur Gilbert Kambale qui  ne comprend pas que ces personnes soient tuées à proximité du camp militaire, alors que les soldats sont appelés à sécuriser la population.

L’insécurité perturbe le travail de la CENI à Beni

Les chefs d’Antenne de la CENI dans les villes de Beni et Butembo n’ont pas clôturé l’opération de réception des candidatures jusqu’à minuit, comme le recommandent les autorités compétentes.
L’insécurité qui règne dans cette partie de la province du Nord-Kivu a contraint les responsables de la CENI à arrêter le travail de traitement des dossiers avant l’heure indiquée pour mettre à l’abri le personnel.

« Nous sommes proches de Beni et tout le grand Nord bouillonne avec l’insécurité provoquée par des miliciens. Alors, ça nous affecte tellement. Mais, nous avons quand même fourni des efforts. Nous sommes allés jusqu’à 21 heures. Il n’y avait pas moyen d’aller jusqu’à zéro heure comme nous a recommandé la haute hiérarchie », a affirmé Mme Georgette Kibendelwa, cheffe d’antenne de la CENI dans la ville de Butembo, sur les antennes de Radio Okapi.

La solution

Pour leur part, les analystes estiment que, pour connaître la cause réelle de ce climat, il suffit de se demander à qui il profite. Dans le cas échéant, ce climat malsain profite au pouvoir en place qui, selon toute vraisemblance, cherche à rendre le pays invivable pour ne pas organiser les élections et se maintenir le plus longtemps possible. Pour faire échec à ce projet macabre, la communauté internationale est appelée à neutraliser  ce pouvoir et à superviser les élections transparentes et apaisées.

Par Asiyeshindwa

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