Type de recherche

Déterminé à quitter son fauteuil de président, FECOFA : que retenir des 18 ans de règne de Constant Omari ?

A la une Foot La Tempête des Tropiques SPORT

Déterminé à quitter son fauteuil de président, FECOFA : que retenir des 18 ans de règne de Constant Omari ?

Partager


Par Armando Mananasi

Après dix-huit ans de règne sans partage, Constant Omari Selemani a finalement décidé de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). L’annonce a été faite par le concerné le 29 mars 2021dernier lors de son passage dans une émission sur une chaîne étrangère.

En effet, c’est au cours de cette émission que “L’homme moderne” a révélé qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections de cette institution prévues, sauf changement de dernière minute, au mois de décembre de l’année en cours. D’ores et déjà des analystes s’attèlent à dresser son bilan tandis que les amoureux du ballon rond congolais font débat sur son héritage à la FECOFA.

Bras de fer avec l’Etat congolais

Constant Omari a exprimé ses regrets sur la situation actuelle du sport roi en RDC, lors de son passage à cette émission. En croire “l’homme moderne”, le gouvernement congolais y est pour beaucoup ! Pour illustrer ses propos, le président de la FECOFA a cité le manque de politique sportive nationale enfin de lutter contre de problèmes d’organisation observés à répétition au sein des équipes nationales de la RDC.

On peut citer pour corroborer ses propos, l’absence totale de planification dans la chaîne des dépenses du secteur sportif par le gouvernement congolais. La dernière protestation musclée des Léopards refusant de rejoindre Gabon sans leur prime n’est qu’une démonstration -parmi tant d’autres- de cette maladie qui gangrène le football congolais.

Le président de la FECOFA a aussi mis sur le dos du gouvernement congolais le manque des infrastructures dans le pays de Félix Tshisekedi tout en réveillant l’épineux dossier sur une probable fermeture du stade des Martyrs, qui n’obéit plus à ses standards, à toutes les compétitions de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)! Et ceci est un fait avéré car, il est vrai que le pays de Ndaye souffre d’un manque criant des infrastructures sportives modernes et standardisées.

Cependant, le gouvernement congolais, par le biais de certains ministres des Sports (voire le secrétariat général aux Sports) n’a cessé de reprocher la gestion calamiteuse de la FECOFA par “l’homme moderne”. Non seulement que la FECOFA sous l’ère Omari a fait d’importantes recettes mais elle a aussi bénéficié de plusieurs financements de la FIFA.

Il était très abjecte pour les contribuables congolais de voir la FECOFA faire figure de parent pauvre en allant “pleurer” une manne financière auprès du gouvernement avant chaque début de compétition mais sortir immédiatement ses crocs par après, quand le même gouvernement revenait demander des comptes sur la façon dont son argent a été dépensé.

Mais aussi, il paraissait très absurde que la FECOFA de Constant Omari clamait haut et fort sa totale indépendance vis-à-vis de l’Etat congolais lorsque les équipes nationales remportaient une cagnotte financière conséquente mais revenait ensuite exiger la prise en charge totale de mêmes équipes par le gouvernement ! À ce sujet, la gestion peu orthodoxe de FECOFA par Constant Omari serait donc la cause principale de la descente aux enfers du football congolais.

Il sied de signaler que plusieurs voix se sont levées pour condamner la vision qu’a Constant Omari sur l’autonomie financière de son institution ainsi que sa gestion. Si c’est l’Etat congolais qui prend en charge la totalité des dépenses financières des équipes nationales alors Constant Omari ne devrait pas, au nom de la FECOFA, s’accaparer de la totalité des cagnottes remportées par ces mêmes équipes nationales pourtant prises en charge, non par son institution mais par le gouvernement congolais !

Un bilan mitigé

Si d’aucuns reconnaissent les mérites de celui qui a conduit le football congolais vers sa modernisation, certaines personnes, par contre, le désignent comme celui qui a signé sa descente en enfer ! En croire cette dernière catégorie, Constant Omari a pris le football congolais en otage. Maître absolu de la FECOFA, il se serait arrangé pour ne travailler qu’avec ses amis (le clan Omari) et uniquement pour leurs intérêts mettant ainsi en péril ceux du football congolais !

Une fin de règne en conflit avec la FIFA

Pendant que la FIFA participe activement dans le financement de plusieurs projets du football congolais, les réalisations de Constant Omari dans ce secteur, laisse fortement à désirer, selon la quasi-totalité des amoureux du ballon. Ils citent entre autres, le piteux état dans lequel est délaissé actuellement le centre Kurara Mpova sensé accueillir et héberger les équipes nationales pendant leurs préparatifs.

À côté de ceci, il sied de citer l’ouverture des enquêtes par la FIFA concernant plusieurs griefs retenus sur le chef de Constant Omari. La récente visite du président de la Fifa, Gianni Infatino en RDC, aurait fini par sceller le sort de “L’homme moderne” à en croire certaines langues d’où sa décision de quitter la FECOFA.

Quid de son successeur

Des voix se lèvent d’ores et déjà en tirant la sonnette d’alarme pour dénoncer la main mise du clan Omari sur le football congolais. En effet, après avoir dirigé pendant longtemps la FECOFA, Constant Omari aurait verrouillé l’accès aux personnes qui ne seraient pas de son obédience.

Pour les prouver, ces lanceurs d’alerte pointent les règles taillées sur mesure concernant l’accès aux postes de la FECOFA. Il est d’aucune contestation qu’aujourd’hui le football congolais a besoin d’un vent nouveau. À l’unanimité, les Congolais s’accordent à dire que celui qui doit remplacer Constant Omari ne doit pas sortir de son clan.

Il faudra mettre une nouvelle équipe à la Fecofa qui va s’atteler à réorganiser le football congolais tout en tissant un lien sincère avec le gouvernement. Se battre pour la promotion du football ainsi que le bien-être de ceux qui le pratiquent sont aussi classées parmi les tâches que devra s’acquitter le successeur de “l’homme moderne”.
Nous y reviendrons !