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Arrêté alors qu’il prenait son avion à partir de l’aéroport de Maya Maya pour s’envoler vers Paris:La demande d’extradition de Willy Bakonga officiellement transmise au Congo/Brazzaville

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Arrêté alors qu’il prenait son avion à partir de l’aéroport de Maya Maya pour s’envoler vers Paris:La demande d’extradition de Willy Bakonga officiellement transmise au Congo/Brazzaville

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Le ministre d’Etat sortant en charge de l’EPST, impliqué dans le détournement de fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base, avait pourtant réussi à traverser le fleuve Congo, sous une fausse identité
Par LM et YHR

Une demande d’extradition de l’ex-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga Wilima, a été adressée à la justice du Congo/Brazzaville. Selon des sources judiciaires, l’homme doit être incessamment extradé vers Kinshasa pour y être entendu sur des faits à lui imputés, notamment le détournement présumé des deniers publics.

« Il ne se pose aucun problème entre le Congo/ Brazzaville et Kinshasa, deux pays dont la convention en matière d’extradition et de coopération judiciaire a permis l’arrestation du ministre sortant », affirment ces sources, sous couvert d’anonymat. Elles affirment par ailleurs qu’ « il est détenu présentement dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de la documentation », ex-direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

Demande de réintégration du Sénat

Dans une correspondance adressée le 17 avril dernier au bureau du Sénat, soit cinq jours après la publication du gouvernement Sama Lukonde, Willy Bakonga, sûrement pour n’avoir pas été reconduit, a demandé de regagner son siège au Sénat. La lettre a été lue hier jeudi 22 avril 2021 par le président de cette Chambre haute, Modeste Bahati, à l’intention de la plénière.

En réaction, le suppléant qui l’y a remplacé depuis sa nomination au poste de ministre d’Etat à l’Epst du gouvernement Ilunga Ilunkamba, Reagan Bakonga, curieusement son frère biologique, a pris la parole pour soutenir que Willy Bakonga ne peut plus retourner au Sénat, car il avait déjà renoncé à son siège dans cette Chambre, préférant siéger à l’Assemblée nationale. « C’est à partir de l’Assemblée nationale qu’il a été nommé ministre.

S’il veut retourner au Parlement, c’est là qu’il doit adresser la demande. Je vous demande de réserver une fin de non recevoir à cette correspondance », a-t-il sollicité, sous les acclamations de ses Une demande d’extradition de l’ex-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga Wilima, a été adressée à la justice du Congo/Brazzaville. Selon des sources judiciaires, l’homme doit être incessamment extradé vers Kinshasa pour y être entendu sur des faits à lui imputés, notamment le détournement présumé des deniers publics.

« Il ne se pose aucun problème entre le Congo/ Brazzaville et Kinshasa, deux pays dont la convention en matière d’extradition et de coopération judiciaire a permis l’arrestation du ministre sortant », affirment ces sources, sous couvert d’anonymat. Elles affirment par ailleurs qu’ « il est détenu présentement dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de la documentation », ex-direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

Demande de réintégration du Sénat

Dans une correspondance adressée le 17 avril dernier au bureau du Sénat, soit cinq jours après la publication du gouvernement Sama Lukonde, Willy Bakonga, sûrement pour n’avoir pas été reconduit, a demandé de regagner son siège au Sénat. La lettre a été lue hier jeudi 22 avril 2021 par le président de cette Chambre haute, Modeste Bahati, à l’intention de la plénière.

En réaction, le suppléant qui l’y a remplacé depuis sa nomination au poste de ministre d’Etat à l’Epst du gouvernement Ilunga Ilunkamba, Reagan Bakonga, curieusement son frère biologique, a pris la parole pour soutenir que Willy Bakonga ne peut plus retourner au Sénat, car il avait déjà renoncé à son siège dans cette Chambre, préférant siéger à l’Assemblée nationale.

« C’est à partir de l’Assemblée nationale qu’il a été nommé ministre. S’il veut retourner au Parlement, c’est là qu’il doit adresser la demande. Je vous demande de réserver une fin de non recevoir à cette correspondance », a-t-il sollicité, sous les acclamations de ses collègues. Il faut rappeler qu’à l’Assemblée nationale, c’est son épouse qui y siège depuis qu’il est membre du gouvernement.

Rappel des faits

Le ministre sortant de l’EPST a été interpellé mardi 20 avril dans la soirée à Brazzaville avec, selon le quotidien kinois Le Potentiel, deux millions de dollars US sur lui. L’homme avait été débarqué d’un vol d’Air France à l’aéroport internationale de Maya Maya en partance pour Paris. Il était recherché par le Parquet depuis le 16 avril, dans le cadre d’une affaire de détournement des fonds. Selon George Kapiamba, président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), Bakonga avait quitté Kinshasa, tard dans la soirée à bord d’une pirogue pour Brazzaville. Invité à se présenter devant les instances judiciaires, l’homme avait brillé par son absence.

Son arrestation intervient moins d’une semaine après la visite du président Tshisekedi à Brazzaville, où il a assisté, le 16 avril, à l’investiture de son homologue Denis Sassou Nguesso pour son quatrième mandat. Entre Brazzaville et Kinshasa, règne un climat de confiance « mutuelle », avait alors déclaré le locataire du Palais de la Nation.

Très attendu à la Prison centrale de Makala

L’homme était cité comme principal suspect du détournement des frais alloués à la gratuité de l’enseignement de base. Au terme d’un procès qui a eu lieu récemment à ce propos, le directeur du Service de contrôle et de paie des enseignants (Secope) ainsi que le secrétaire général à l’EPST ont été condamnés, tous les deux, à 20 ans de prison ferme.

Mais ce procès avait laissé un goût d’inachevé, car Bakonga était encore libre. De nombreux Congolais se demandaient par quel mécanisme ce criminel économique, véritable ennemi de la gratuité de l’enseignement de base, avait réussi à s’échapper de la sanction de la justice, au regard des faits lui reprochés.

Le 16 avril dernier, il a été invité au parquet de Gombe pour y être entendu. Mais visiblement, la justice était butée à un problème d’immunité parlementaire, étant donné que Willy Bakonga est un sénateur. Les démarches étaient donc entreprises pour obtenir la levée de ses immunités avant de se lancer véritablement dans son dossier. C’est en ce moment qu’il a malheureusement choisi de se soustraire de la justice, lui qui clamait son innocence, à travers ses avocats, alors que le procès n’avait pas encore commencé.

Plusieurs autres autorités impliquées dans ce dossier

Le lundi 19 avril dernier, sous une fausse identité, le ministre d’Etat sortant a traversé, par pirogue, la nuit, le fleuve Congo pour Brazzaville. De quoi se reprochait-il ? Il répondra sans nul doute à cette question dans quelques jours. Le lendemain, soit mardi 20 avril, il a été cueilli à l’aéroport de Maya Maya, à bord d’un avion d’Ethiopian Airlines, destination Paris.

Première découverte, une somme de 2 millions $US qu’il trimbalait dans son sac, à en croire un tweet de Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). « C’est grave ! », s’est exclamé Me Kapiamba. Ce qui est sûr, Willy Bakonga ne sera pas condamné seul. Plusieurs autres autorités impliquées dans ce sale dossier seront également démasquées, que ce soit au niveau national que provincial.

De sources judiciaires, Bakonga est « très attendu dans la capitale, précisément à la Prison centrale de Makala, où il sera momentanément incarcéré à titre préventif, en attendant son audition par le Procureur général près la Cour de cassation,   notamment les fonds relatifs à la gratuité de l’enseignement de base.»

A sa nomination comme ministre d’état, ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) dans le gouvernement Ilunga, sorti depuis septembre 2019, Willy Bakonga était en première ligne pour gérer la mise en œuvre de la grande promesse électorale du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la gratuité de l’enseignement primaire public dès la rentrée de septembre 2019. A sa mise en place, le coût de ce projet avait été évalué à 2,6 milliards de dollars, somme considérable par rapport au budget de l’État (6,8 milliards prévus pour 2021).

La gratuité est sensée soulager le budget des familles et permettre aux parents de ne plus payer les frais l’inscription des enfants à l’école ni aux examens, ou encore le salaire des enseignants. La gratuité de l’enseignement devait aussi permettre de scolariser des enfants qui n’allaient plus à l’école, faute de moyens financiers. Plus de quatre millions de nouveaux élèves sont attendus pour l’année scolaire 2020-2021, d’après les statistiques officielles. L’ombre de la corruption et des détournements de fonds a très vite plané sur cette ambitieuse mesure, attendue par des millions de familles.

Un rapport de l’IGF révélant l’existence d’enseignants fictifs dans des écoles inexistantes, de fausses factures …
En novembre 2020, l’Inspection Générale des Finances (IGF) avait rendu public un rapport révélant l’existence d’enseignants fictifs dans des écoles inexistantes, de fausses factures, le tout pour un détournement présumé de 31 millions de dollars américains. Selon le document, la Banque Mondiale annonçait qu’elle avait « reporté à une date ultérieure » le versement de 100 millions de dollars d’aide à la gratuité de l’enseignement en RD Congo, le temps de « recueillir des informations supplémentaires concernant les conclusions de l’enquête de l’IGF ».

Au total, l’institution de Bretton Woods avait prévu en 2020 de verser 800 millions de dollars sur quatre ans pour le renforcement du système éducatif en RDC. Le 25 mars, deux hauts fonctionnaires de l’Enseignement Primaire ont été condamnés à 20 ans de prison pour détournement de fonds, un mois après leur arrestation, au terme d’un procès.

La justice ou l’IGF devra aussi enquêter dans le secteur de la Santé ,où il y a également des dossiers liés à la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Coronavirus, dans le secteur de la Fonction publique pour mettre à nu toutes les magouilles, ou encore celui des transports où il y a à boire et à manger : gestion du go pass…

Avant même que le Gouvernement des « Warriors » ne soit investi pour s’en aller au front afin de combattre la corruption, les détournements des deniers publics et autres antivaleurs décriées depuis des lustres en République démocratique du Congo, des coupables commencent à se démasquer d’eux-mêmes.

Ancien professeur d’histoire à l’école Massamba et Préfet à l’institut Georges Simenon, Willy Bakonga est un important promoteur d’écoles privées à Kinshasa. Ses établissements accueillent des milliers d’élèves tant en maternelle, qu’en primaire et au secondaire. Sa nomination à l’EPST posait d’ailleurs la question d’un conflit d’intérêt flagrant.