La grogne contre la MONUSCO comme motif des manifestions
Par YHR

Mgr Melchisédech Sikuli Paluku, évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni, a lancé un appel à la reprise des activités dans la région, après plus de 15 jours de paralysie des activités. Cette grogne se manifestait pour dénoncer l’insécurité et les tueries persistantes dans la région.

“On n’aura pas à manger “

” Les personnes vivent dans une ville où chaque jour si on n’est pas allé au marché, on n’aura pas à manger. Si tous les taxis-motos n’ont pas eu de clients à transporter, ils n’auront pas à manger.

On doit agir autrement, si on programme une marche ça doit être pour quelques heures. Si ça doit être pour deux jours, trois jours, quatre jours, eux-mêmes en souffriraient. Tout doit être mesuré. Il faut que les activités reprennent, on ne peut pas paralyser la vie quand on sait que chaque jour on doit se débrouiller pour vivre. Qu’on reprenne les activités.

On peut faire des marches comme ça se fait quelques fois pour une heure voire une journée. Mais quand c’est déjà plus d’un jour, dix jours je crois qu’il y a ceux qui en souffrent “, a déclaré le prélat catholique le samedi 24 avril à Butembo.
Les manifestants ont ” quand même raison car après des paroles, des discours, les manifestations sont aussi un langage “, a toutefois reconnu le prêtre.

Les manifestations, initiées notamment par le groupe de pression Véranda Mutsanga et le mouvement citoyen Lucha, visent aussi à exiger le départ de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUSCO), à qui il est reproché son manque d’actions dans sa mission de protection des civils.

La région tant secouée depuis des décennies par les violences de toutes sortes, meurtres, viols, enlèvements, braquages ” La MONUSCO n’est pas la seule cible. Elle partenaire de l’Etat, on ne peut pas les séparer “, a cependant précisé l’Evêque de Butembo-Beni.

Des morts dans les affrontements entre jeunes et forces de l’ordre

Ces manifestations ont connu des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre. Dans la seule région de Beni, elles ont fait cinq morts. Près de Goma, dans le territoire de Nyiragongo en revanche, 14 personnes ont été tuées et 53 autres blessées en marge des manifestations. Ces dernières ont été émaillées par des accrochages entre différentes bandes de jeunes.