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Les journalistes de Kwango revisitent les règles du métier

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Les journalistes de Kwango revisitent les règles du métier

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Par GKM

A l’occasion de la journée internationale de la liberté de presse, célébrée le 3 mai 2021, à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, l’événement n’est pas passé inaperçu. L’opportunité a été saisie par l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) qui a organisé une «journée déontologique» au profit des journalistes de cette province.

C’est la salle du Centre d’actions sociales du diocèse de Kenge, dans la commune de Masikita, qui a abrité cette rencontre à laquelle plusieurs journalistes ont pris part. La journée a été ouverte solennellement par Ignace Inkalamba Nkosi, ministre provincial de l’Education, Postes, Télécommunication, Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication, Médias et Presse du Kwango.

Ce membre de l’exécutif provincial a rappelé le thème de la Journée mondiale de la liberté de presse en 2021 «l’Information comme bien public». Il a souligné la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable, tout en attirant l’attention des journalistes sur le rôle essentiel que jouent les professionnels de la presse libres dans la production et la diffusion des informations, luttant ainsi contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables.

La presse prise en otage au Kwango

De son côté, Chancelle Nsingi Bamenga, secrétaire exécutive ad. intérim de l’OLPA, a tenu à rappeler que cette activité s’inscrit dans le cadre d’un projet intitulé «Renforcement des capacités des médias indépendants en République démocratique du Congo» bénéficiant de l’appui de NED (Fondation nationale pour la démocratie). Elle a réitéré ses remerciements à l’équipe de NED dont l’appui technique et matériel a permis l’organisation de ces assises au Kwango.

Retenu parmi les intervenants, Georges Kilonga, président provincial de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC/Kwango), a articulé sa communication sur la situation de la liberté de presse dans la province du Kwango. Il a assimilé la liberté de presse à une liberté éducative, informative, formative dans le strict respect des principes éthiques et déontologiques pour l’intérêt de la population, c’est-à-dire le journaliste doit privilégier le vrai, rien que la vérité en toute liberté.

Parlant de la situation de la liberté de la presse dans sa province, le président de l’UNPC/Kwango a indiqué qu’elle reste une préoccupation majeure pour l’exercice du métier. La presse n’est pas libre, car d’un côté, le pouvoir en place dicte sa loi, en prenant en otage quelques médias en place.

Il a déploré le fait que la plupart des médias locaux sont la propriété des hommes politiques qui imposent une ligne éditoriale aux radios communautaires émettant dans la ville de Kenge comme dans d’autres territoires du Kwango. L’accès à l’information n’est pas non plus facile, a-t-il encore déclaré, rappelant le cas de six journalistes locaux qui ont été empêchés de couvrir une plénière de l’Assemblée provinciale du Kwango.

Parlant aussi de la cartographie des médias locaux dans la province, l’orateur a expliqué que le Kwango, province issue du démembrement du Grand Bandundu depuis plus de 36 mois, compte 18 radios dont 9 à Kenge territoire, 3 à Popokabaka, 2 à Feshi et 2 à Kasongo Lunda.

La chaîne de télévision Congo santé développement n’émet plus faute du matériel. L’Agence congolaise de presse (ACP) a une représentation depuis 2018, alors que la Radio et télévision nationale congolaise (RTNC) tente de renaître de ses cendres grâce au patriotisme de ses représentants locaux qui ont décidé de construire un siège avec leurs propres moyens. Un seul média en ligne et quelques blogueurs se battent aussi pour sortir la tête de l’eau.

Joseph-Alain Kabongo Mbuyi, secrétaire exécutif d’OLPA a fait la restitution des ateliers organisés par cette organisation en 2020, dans les provinces du Kongo central, du Maniema et de Kinshasa.

Des recommandations formulées

Après un débat houleux, plusieurs recommandations ont été formulées. Les participants ont exigé l’installation d’une structure de formation professionnelle des journalistes. Ils ont également exigé l’organisation des ateliers de formation en vue de doter les journalistes des outils performants de travail pour le traitement rigoureux de l’information.

Les autres recommandations sont la solidarité entre les journalistes, le soutien des autorités aux médias, l’adoption d’un édit sur l’aide directe aux organes de presse locale, la création d’un cadre d’échange au sein de la famille médiatique et aussi avec les institutions provinciales, la redynamisation des structures de la corporation au niveau local (UNPC, OMEC, etc.).

Les participants ont aussi plaidé pour l’institution d’un service de relation avec les médias dans les différentes institutions provinciales et l’organisation administrative des radios.